Elections : la COCEN déploie 750 observateurs pour le second tour de la présidentielle
Dans le cadre du projet d’Appui à l’observation citoyenne pour un processus électoral crédible, transparent et apaisé au Niger, financé par l’Union européenne, la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Elections au Niger (COCEN) a déployé à l’échelle nationale, un dispositif d’observation de long et de cours-termes qui couvre toute l’étendue du territoire nationale. Pour le second tour de l’élection présidentielle qui se tient ce dimanche 21 février 2021, 750 observateurs ont été déployés dans les 8 régions du pays pour assurer le suivi du processus électoral avec une coordination assurée par la Salle de veille électorale qui est installée au Radisson Blu de Niamey.
Dans un point de presse animé à la veille de ce scrutin décisif pour le Niger, le porte-parole de la COCEN, M. Dambagi Son Allah, a livré les premières observations des différentes équipes d’observateurs de long-terme et de l’analyse du contexte politique par l’équipe de coordination de la Coalition. Ces observations ont notamment portées sur l’environnement général, la campagne électorale et les préparatifs électoraux.
Un environnement politique calme et paisible malgré quelques menaces
De manière général, la COCEN a relevé que depuis le double scrutin du 27 décembre dernier l’environnement général est « largement calme et paisible », même si on note « une certaine surchauffe depuis la publication des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle ». Selon le constat de la COCEN, plusieurs facteurs ont contribué à renforcer la décrispation du climat politique et électoral parmi lesquels le retour de l’opposition dans les différentes instances de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la décision prise par cette dernière de corriger les insuffisances et failles relevées par ses soins, et enfin, l’acceptation des résultats des scrutins du 27 décembre 2020 par les différents bords politiques en dépit des requêtes formulées par certains acteurs au niveau de la Cour constitutionnelle. Toutefois, la COCEN a fait part de son inquiétude sur « la montée des discours d’intolérance et de haine véhiculés par certains acteurs politiques depuis le lancement de la campagne du second tour de la présidentielle ». Selon la COCEN, « ces discours sur fond de polarisation du jeu politique autour des deux candidats restés en lice en lice, constituent de potentiels germes de violence », contre lesquelles elle a appelé à la responsabilité des acteurs politiques. Elle a de ce fait lancé un appel pour la préservation des acquis démocratiques pour une cohabitation pacifique dans le pays, un préalable essentiel pour faire notamment face au défi sécuritaire auquel font face certaines régions du pays.
Une campagne électorale sans incidents majeurs
Dans sa déclaration pré-électorale lue par son porte-parole lors du point de presse animé le vendredi dernier, le jour de la clôture de la campagne électorale, la COCEN a aussi estimé que la campagne électorale pour le second tour qui a été ouverte depuis le 31 janvier 2020, « s’est globalement déroulée dans le calme et sans accrochage inter-partisan majeur ». Ainsi et entres autres, les différentes équipes de campagne ont pu jouir de leur droit d’aller et de venir pour répandre les messages de leurs candidats. Cependant, la Coalition a relevé que « les derniers jours de campagne ont été caractérisées par une multiplication d’actes répréhensibles, aussi bien de la part des cadres des partis politiques que de leurs militants et sympathisants ». Egalement, le ton des discours politiques est monté d’un cran, « créant une certaine angoisse au sein des populations et laissant craindre des troubles postélectoraux ». La COCEN a aussi fait cas de la dégradation, les derniers jours de la campagne, des affiches et mobiliers de campagne et une entrave à la libre-circulation des caravanes de campagne, « toutes choses qui attestent de la montée de l’intolérance politique ». C’est pourquoi, elle a appelé à la concorde entre les nigériens et les nigériennes dans le respect mutuel de leurs différences politiques. « Le scrutin présidentiel marque déjà une étape fondamentale dans l’histoire politique du Niger, que les uns et les autres, particulièrement les acteurs politiques, travaillent à en faire une fête de la démocratie », a plaidé à juste titre le porte-parole de la COCEN.
Les préparatifs électoraux se sont bien déroulés
Selon le constat relevé par les équipes de la COCEN, dans l’ensemble des départements et arrondissements communaux couverts, « les préparatifs électoraux se déroulent conformément au chronogramme établi par la CENI ». Ainsi, parmi les aspects majeurs, l’essentiel du matériel électoral a déployé dans les différentes localités, des réaménagements ont été apportés à certains démembrement de la Commission électorale conformément aux recommandations de la rencontre d’évaluation au niveau nationale, et des dispositions ont été prises pour une meilleure sécurisation des opérations de vote et de centralisation des résultats. A ce niveau, d’ailleurs, la COCEN a tenu à « reconnaitre et saluer les efforts de la CENI », qui a su prendre en compte les recommandations pertinentes formulées par les différentes missions d’observations des scrutins du 27 décembre dernier. La Coalition a exhorté la Commission électorale à veiller à « une application effective des dispositions juridiques et à se conformer strictement aux standards et bonnes pratiques gouvernant l’organisation et la conduite des processus électoraux ». La COCEN a aussi invité la CENI à garantir, en particulier, « l’exclusivité, la transparence et l’intégrité du processus de centralisation et de compilation des résultats ».
750 observateurs et une salle de veille pour le second tour
Enfin, la COCEN a tenu a exhorté les citoyens et citoyennes nigériens « à assumer pleinement leur devoir civique dans le respect de la loi et à préserver l’ordre et la quiétude ». Pour ce second tour de l’élection présidentielle qui se tient ce dimanche 21 février, la COCEN poursuivra ses activités de suivi du processus électoral par le déploiement de 750 observateurs de court-terme sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, une Salle de veille électorale est installée du 21 au 23 février au Radisson Blu de Niamey. Elle est ouverte au public mais dans le strict respect des mesures barrières édictées dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
A noter que la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Elections au Niger Coalition pour l’Observation Citoyenne des Elections au Niger (COCEN) est constituée de cinq (5) organisations non gouvernementales APDS (Actions et Paix durable au Sahel), GRAAP, JAAD, ROADD et Réseau Esperance. Elle a été mise en place dans le cadre du Projet d’Appui à l’observation citoyenne pour un processus électoral crédible, transparent et apaisé au Niger, financé par l’Union européenne (UE au Niger) et mis en œuvre par l’Institut électoral pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA) au Niger.
A.K. Moumouni (actuniger.com)
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