Me Issaka Souna, président de la CENI : « C’est à la CENI qu’appartient le monopole de proclamer les résultats provisoires »
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) était hier vendredi face à la presse pour faire le point des préparatifs du second tour de l’élection présidentielle prévu pour ce dimanche 21 février 2021. A cette occasion, Me Issaka Souna a indiqué que toutes les dispositions sont prises pour un scrutin crédible et apaisé. Il a également réitéré l’engagement de la CENI à garantir un scrutin propre tout en rappelant que seule la Commission a le monopole exclusif de la proclamation des résultats provisoires. Un rappel des textes en vigueur qui sonne comme une mise en garde loin d’être anodine au regard des enjeux et du climat politique ambiant…
Ce sont des dispositions écrits en noir et blanc dans la Constitution et le Code électoral mais Me Issaka Souna a estimé nécessaire de les rappeler avec instance : « c’est à la CENI que revient le monopole de la proclamation des résultats provisoires, et c’est à la Cour constitutionnelle que revient le monopole de la validation ». Le président de la Commission électorale a certainement par ce rappel mettre en garde ceux oseraient proclamer leur victoire bien avant les institutions habilitées. Des informations non vérifiées mais savamment distillées par le camp du candidat du pouvoir qui indexe l’opposition que la coalition Bazoum 2021 soupçonne de préparer des manœuvres subversives afin d’anticiper sa défaite et d’installer le désordre. Le rappel profite certes aux croyants et c’est en cela que la mise en garde du président de la CENI est utile surtout qu’elle vaut pour tout le monde. Cependant, au sein de l’opposition, certains estiment qu’elle est inopportune puisqu’elle n’a pas, jusqu’à preuve de contraire, fait cas de cette intention.
Qu’à cela ne tienne, face à la presse, Me Sounna a lancé un appel pour « qu’ensemble nous construisions une société où la paix est la règle, et où la démocratie dans la sérénité est le principe ».
Toutes les conditions réunies pour un scrutin propre et apaisé
Selon les explications de la CENI, toutes les conditions sont réunies pour la tenue d’un scrutin apaisé et crédible au Niger. Ainsi, à la date du 19 février tous les matériels et équipements sont acheminés dans toutes les localités et tout le processus se poursuit sans grande difficulté. Les accréditations pours les observateurs ont également été délivrées et la formation des membres de bureau de vote, la prestation de serment et le monitoring des documents sont en train d’être finalisés. Par ailleurs, les kits sanitaires pour lutter contre la propagation de la pandémie du Covid 19 ont été ajoutés et toutes les communes ont reçu leurs kits et les bulletins pour les élections présidentielles second tour. Tous les dispositifs ont été mis en place pour assurer la sureté des élections, notamment dans les zones considérées comme « comme rouges » a ajouté le président de la CENI qui a profité de l’occasion pour lancer un appel pour des élections apaisées. En ce sens, il a fait savoir que les médias, les réseaux sociaux et plusieurs autres supports ont été mis à contribution pour véhiculer des messages allant dans ce sens. Il a aussi invité les électeurs à la discipline et surtout au respect des mesures barrières.
« Nous voulons des élections propres, nous ne voulons pas la guerre, nous ne sommes pas derrière tel ou tel candidat, cette élection nous l'organisons pour le Niger. Tout le processus est maintenant sous contrôle, les matériels électoraux, bulletins de vote, urnes, isoloirs, encre tant indélébile que sèche, et tous les matériels sont déjà déployés vers les communes. Les différents présidents électoraux sont tous à leurs postes. Je lance un appel à la population pour qu’elle sorte massivement accomplir son devoir civique et surtout voter dans le calme et la sérénité dans l'intérêt de la Nation ». Me Issaka Sounna, Président de la CENI.
Le président de la CENI a ensuite répondu à plusieurs questions de la presse et l’un des aspects qui a le plus retenu l’attention, c’est que « la CENI fait le serment que si les conditions de communication le permettent, la transmission des déclarations des résultats se fera dans de meilleures conditions ». Selon les détails qu’il a donnés ainsi le complément apporté par le Directeur de l’informatique, l’innovation pour le scrutin de ce vendredi sera « la production des données désagrégées, une nécessité pour affiner l’analyse des résultats des différents scrutins ».
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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