2e tour de la Présidentielle : l’opposition accuse le pouvoir de préparer une fraude à grande échelle, faux rétorque la coalition Bazoum 2021 qui crie à la manipulation
C’est ce vendredi 19 février 2021 à minuit que prend officiellement fin la campagne électorale pour le second tour de l’élection présidentielle du dimanche prochain. A quelques heures de ce rendez-vous décisif pour le pays, la tension monte dans les deux camps. Selon le candidat de l’opposition Mahamane Ousmane, le camp de Bazoum Mohamed prépare une fraude à grande échelle à travers, entre autres, la falsification des procès-verbaux et le bourrage des urnes. Ce que rejette évidement la coalition du candidat du parti au pouvoir qui crie plutôt à la manipulation et à une prédisposition de l’opposition à contester sa défaite dans les urnes.
A Maradi et dans plusieurs des discours qu’il a prononcés durant les dernières étapes de sa campagne électorale, le candidat du RDR Tchanji a été catégorique : le pouvoir prépare une fraude à grande échelle au profit de son candidat Bazoum Mohamed. Selon Mahamane Ousmane qui dit détenir des preuves, des procès-verbaux ont été déjà préfabriqués en faveur du candidat du PNDS Tarrayya avec, comme exemples qu’il a cité, 20.000 voix à Tesker et 20.000 aussi à N’Gourti en faveur de son adversaire politique.
Depuis la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle qui a été couplé aux législatives du 27 décembre dernier, la Coalition de l’opposition et certains partis qui ont par la suite rallié le camp du candidat du pouvoir, ont remis en cause la sincérité du vote dans certaines circonscriptions au regard des résultats proclamés par la CENI. Des partis comme le MPN Kishin Kassa de Ibrahim Yacouba (CAP21) ou le MPR Jamhuriya de Albadé Abouba (Coalition Bazoum 2021) ont déposé des recours à la Cour constitutionnelle pour invalider les résultats de certains bureaux de vote et même de certaines circonscriptions électorales. Des recours « mal fondés » selon la Cour en dépit des preuves que ces partis ont affirmé avoir soumis à l’appréciation des sages de la Haute juridiction.
Au lendemain de la proclamation des résultats définitifs et dès le lancement de la campagne électorale, les partis de l’opposition qui soutiennent la candidature de Mahamane Ousmane ont donc entrepris une vaste campagne de sensibilisation pour appeler leurs militants à non seulement voter massivement en faveur du « Changement » mais aussi et surtout à protéger et sécuriser par tous les moyens s’il le faut, les résultats du scrutin. En tout état de cause, les différents fronts de l’opposition ont annoncé avoir pris toutes les mesures pour empêcher le bourrage des urnes ou la falsification des procès-verbaux par le camp du pouvoir. Et pour cela, ils se disent déterminés à faire usage de tous les moyens pour parvenir à leurs fins et ainsi empêcher toute «tentative de hold up électoral à laquelle se prépare le régime pour se maintenir au pouvoir », dixit Hama Amadou, un des leaders de l’opposition politique qui soutient la candidature de Mahamane Ousmane.
Une posture « défaitiste » selon la coalition Bazoum 2021
Ces accusations de l’opposition ressassées à longueur de meetings sont évidemment récusées en bloc par la coalition qui soutient le candidat Bazoum Mohamed du PNDS Tarrayya. Pour les proches du dauphin du président du sortant, il ne s’agit que d’une posture « défaitiste » de l’opposition qui veut préparer ses militants à contester les résultats afin de « créer la confusion et semer le désordre» au sortir du scrutin du 21 février 2021. Dans une déclaration rendue public ce vendredi 19 février 2021 au siège du parti au pouvoir, la jeunesse de la Coalition Bazoum 2021 a clairement annoncé que, « nos adversaires, convaincus de leur cuisant échec dans les urnes travaillent d’arrache-pied à empêcher la tenue d’élections normales, régulières, transparentes et apaisées ». Certains proches et alliés du candidat Bazoum soupçonnent d’ailleurs l’opposition de « manœuvres subversives parce que consciente qu’elle ne pourra gagner dans les urnes ». Selon ces derniers, les propos tenus par certains leaders de l’opposition en disent clairement sur leur intention de contester les résultats qui les donneraient perdant et de se procalmer vainqueurs bien avant la proclamation des résultats par la CENI et leur validation par la Cour constitutionnelle. Dans les rangs de la coalition pour Bazoum, certains soupçonnent également l’opposition de fraudes dans les « maigres endroits où ils se croient majoritaires ».
C’est dans ce climat de méfiance qui amplifie la tension palpable qui a particulièrement caractérisé cette campagne électorale que va donc se clôturer ce vendredi à minuit, la campagne électorale. A 24H d’un scrutin décisif au cours duquel les nigériens vont élire leur nouveau président pour les prochaines cinq années, ce qui va consacrer la première alternance démocratique du pays. Dans le but d’apaiser les tensions, les appels au calme se multiplient afin d’éviter au pays une crise électorale dont il n’a point besoin en ces moments où les défis sécuritaires et de developpement ne cessent de s’amplifier pour le pays. En souhaitant que le message passe auprès des véritables acteurs politiques et leurs militants qui sont visiblement prêts à tout pour, selon les cas, conserver ou ravir le pouvoir…
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
Commentaires
La d
Ton guru Charlie de la secte des voleurs
La d
vous ne connaissez aucune histoire de ce pays ; en 50 ANS de 1960
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