Assemblée nationale : les députés ont adopté la première loi rectificative de finances 2020
L’Assemblée nationale a approuvée, dans l’après-midi du lundi 8 juin, la première loi de finances rectificative pour l’année 2020 qui a été soumise par le gouvernement pour tenir de l’impact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie nationale. Ainsi, le budget général de l’Etat passe de 2.266 milliards à 2.405 milliards FCFA, soit une hausse de 139 milliards par rapport aux prévisions initiales.
C’est avec 118 voix favorables et 34 contre que le projet de loi des finances rectificative a été adopté par l’Assemblée nationale. Malgré des débats houleux, la majorité MRN a fait bloc derrière le texte soumis par le gouvernement. Le Budget général de l’Etat passe donc de 2.266,15 milliards dans la loi initiale, adoptée en décembre dernier, à 2.405,53 milliards FCFA, soit une augmentation de 139, 38 milliards correspondant à 6,15%.
Selon les explications du ministre des Finances, Mamadou Diop, cette modification a été décidée par le gouvernement afin de tenir compte des effets induits par la pandémie du Covid-19 sur l’économie nationale et la gestion du plan de riposte. La crise a, en effet, engendré des conséquences négatives sur le plan économique et qui se traduisent, entre autres, par une baisse des recettes ainsi qu’une hausse des dépenses. Selon l’exposé de l’argentier national, la perte de recettes se chiffre à 199 milliards dont 78,4 milliards au titre de la Direction générale des douanes (DGD), 117,6 milliards au titre de la Direction générale des impôts (DGI) et 3 milliards au titre des recettes non fiscales. Les dépenses de leurs cotés connaissent une hausse notable avec la mise en œuvre du plan de riposte contre la pandémie du Covid-19 dont le coût est évalué à quelques 1.400 milliards de francs CFA.
Ajustements budgétaires
C’est pourquoi, le gouvernement a procédé a des ajustements budgétaires qui portent notamment sur la modification de certaines mesures fiscales, des annulations et des ouvertures additionnelles de recettes, ainsi que des annulations et des ouvertures de crédits. Dans les détails, le gouvernement prévoit de mobiliser des ressources additionnelles auprès des partenaires financiers (Banque mondiale, FMI…). Les ajustements vont consister également en une réorientation des ressources des projets avec la diminution des affections pour certaines institutions et l’affection des ressources supplémentaires à d’autres. Le collectif budgétaire ainsi adoptée va aussi permettre, en plus de soutenir le plan de riposte du gouvernement, de prendre en charge la gestion d’autres défis engendrés par des chocs sécuritaires, les aléas climatiques ou la volatilité des matières premières.
Pour le président de la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée Nationale, Adamou Namata, cette modification répond à « un souci de solidarité nationale » et à un « devoir citoyen », au regard du contexte actuel marqué par l’amplification des défis socioéconomiques. «Il est donc un devoir pour nous, citoyens à titre individuel ou collectif, de soutenir le plan de riposte du gouvernement à cette crise qui vient s’ajouter à d’autres défis liés aux chocs exogènes qui influencent les performances économiques de notre pays», a défendu le député du PNDS au pouvoir. De leur coté, les députés de l’opposition ont relevé des « incohérences notoires» dans les nouvelles dispositions de la loi des Finances et ont surtout dénoncé certaines affections supplémentaires à certaines institutions comme la Présidence de la République qui voit les fonds qui lui sont alloués connaitre une hausse significative dont quelques 2 milliards supplémentaires rien que pour la sécurité et la garde présidentielle alors que d’autres ministères ont vu leur budget coupé presque de moitié.
A.Y.B (actuniger.com)
Commentaires
On n'a jamais connu aussi de predateurs de finances publiques comme issoufou. Il faut le dire haut et fort.
On n'a jamais enterre autant de nigeriens que sous le reigne du grand batisseur issoufou. Il faut le dire haut et fort.