Dialogue politique : l’opposition doute de la bonne foi du pouvoir et demande l’implication du Président de la République (Déclaration de presse)
Communiqué de presse de l’Opposition politique nigérienne
Le 31 Octobre 2019, à une heure de grande écoute, le Premier Ministre, Chef de Gouvernement annonçait l'amorce du dialogue politique au Niger. Il était pour la circonstance entouré des premiers responsables de tous les groupements politiques. Cette annonce, accueillie avec soulagement par l'opinion, intervient après une rupture du dialogue politique pendant plusieurs années, rupture consécutive aux manipulations et fraudes massives organisées par le principal parti au pouvoir à l’occasion d’élections législatives et présidentielles de février et mars 2016 qui ont fini par sonner le glas du dialogue politique au Niger.
Tous les dispositifs institutionnels légaux du dialogue de prévention, de gestion et de règlement pacifique des crises et des conflits tels le Conseil de ta République, la Commission Nationale du Dialogue Social (CNDS) et le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) sont depuis mis en panne à dessein.
En dépit de nombreuses interpellations de l‘Opposition en faveur de la reprise du Dialogue, il fallut attendre cette date du 31 Octobre 2019 pour voir apparaitre un semblant de signal venant du Pouvoir
Semblant en effet !
Aussitôt après cette prise de contact, sans même attendre l'adoption du relevé des conclusions de cette rencontre, le Premier ministre signe au grand étonnement de l’Opposition, un arrêté. Celui-ci fixe la dénomination du cadre; crée une nouvelle catégorie de participants appelée pompeusement “personnes ressources” et fixe les régies de fonctionnement dudit cadre.
A l’opposition Politique qui attirait son attention sur le caractère non consensuel de l'acte, mais surtout devant un certain nombre de faits (situation sécuritaire, etc.) pour justifier la nécessité de l’implication du Président de la République, Chef de l’Etat, garant de l’unité Nationale, de la Paix et de la sécurité nationale à travers la prise d'un décret le Premier Ministre nous fait répondre par son Directeur de Cabinet Adjoint que toutes les questions posées « seront débattues lors de la cérémonie officielle d'installation de la Conférence ».
Alors mauvaise foi ou ruse ?
S‘agit-il de la énième manœuvre du pouvoir après celles de 2014, 2017 et 2018 ? ou d'une ruse pour une fois de plus tromper l’opinion en faisant croire que le Niger est un pays de dialogue et de consensus ou la démocratie fonctionne normalement ?
En tout état de cause, l’Opposition Politique Nigérienne regroupant :
- le Front Démocratique et Républicain (FDR) ;
- le Front de l’Opposition Indépendante (FOI) ;
- le Front Patriotique (FP):
- le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR),
-Dénonce la mauvaise foi du pouvoir et l’invite à s’engager résolument dans la voie d'un dialogue franc et sincère ;
-Demande au Président de la République de faire montre d'engagement en s’impliquant personnellement dans la recherche de solutions aux problèmes auxquels notre pays est confronté,
-Réitère sa disponibilité au dialogue et réaffirme sa détermination à tout mettre en œuvre pour mettre notre pays à l’abri de toute crise post-électorale ;
-Attire, une fois de plus, l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les manœuvres dilatoires du pouvoir et les risques graves qu’il fait courir à la paix sociale et à la stabilité politique institutionnelle de notre pays.
Fait à Niamey, le 09 Novembre 2019
Pour l’Opposition Politique,
Le Président du FRDDR
Amadou Djibo Ali
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