Diffa : l’ancien ministre et ex-chef rebelle Issa Lemine, nouveau gouverneur
La région de Diffa, dans l’extrême sud-est du pays, a un nouveau gouverneur. Il s’agit de l’ancien ministre, à plusieurs reprises (Santé, Jeunesse et Sport), sous la 5e République, Issa Lémine, qui a été nommé en conseil des ministres du vendredi 26 juillet. Issa Lémine, ancien chef rebelle du FDR, succède ainsi à Mohamed Mouddour, nommé le 8 mars dernier, et qui a lui-même remplacé Mahamadou Bakabé, qui était en poste depuis avril 2018.
Aucune raison n’a été annoncée par le gouvernement à la suite de cette nomination. Natif de la région, le nouveau gouverneur de la région de Diffa est un ancien militant de la CDS Rahama du temps de Mahamane Ousmane. Il a rejoint le PNDS Tarraya au pouvoir en 2015, et officiait depuis, comme conseiller avec rang de ministre à la Présidence de la République.
Défis sécuritaires et humanitaires
Le Front pour la défense de la République (FDR), que dirigeait Issa Lémine, est un ancien mouvement rebelle toubou qui a été signataire des accords additionnels de paix de 1998 à N’Ndjamena. Depuis, il a rangé les armes et s’est converti en politicien. Plusieurs fois élu député, il a été également directeur général de la SONUCI. Issa Lémine est rentré dans l’histoire politique du Niger pour avoir été l’un des rares ministres à avoir démissionné de son poste, pour une faute qu’il a lui-même qualifiée de « grave pour une autorité », alors qu’il était ministre des Sports, à la suite d’une crise qui l’opposait à un ancien DG de l’INJS (qui était sous sa tutelle), et qu’il a giflé dans son propre bureau pour « lui avoir manqué de respect ».
Désormais à la tête de la région de Diffa, il aura comme principal défi, la gestion de la crise sécuritaire. Depuis février 2015, cette région frontalière avec le Tchad, le Nigéria et le Cameroun, est placée en état d’urgence suite aux attaques récurrentes de la secte islamiste Boko Haram ainsi que de ses différentes factions dissidentes, qui continuent de constituer la principale menace dans la zone, avec des milliers de réfugiés et de déplacés. Il y a quelques jours, un fonds de 100 millions de dollars a été mis en place sous l’égide des nations unies et de plusieurs partenaires internationaux, afin de stabiliser les différentes zones du bassin du Lac Tchad, affectées par la crise sécuritaire et humanitaire qui sévit dans les régions frontalières.
A.K.M (Actuniger.com)
Commentaires
Il a m