MNSD Nassara : le grand « baobab » en zones de turbulences
Le MNSD Nassara traverse une zone de turbulences depuis son dernier Congrès ordinaire du 23 mars dernier à Tahoua. Le « grand Baobab » navigue, en effet et depuis cette date, à vue. Sans bureau politique national, l’ancien parti au pouvoir de 1999 à 2010, ne tient plus de réunions régulières et par conséquent, aucune décision d’envergure n’est prise, dans le cadre de la vie normale du parti. Seul le président, Seyni Oumarou, Haut représentant du président de la République et candidat investit pour les prochaines présidentielles, assure actuellement la tutelle de la formation.
Comme il fallait s’y attendre, cette situation a commencé à impacter la vie du parti, avec des militants dans l’expectative, et dont certains commencent à donner de la voix, dévoilant au grand jour la situation difficile que traverse l’ancien parti-Etat. Officiellement, le blocage est venu de la crise qui a émergé pour la désignation du poste de secrétaire général du parti. Le poste a été dévolu à la section de Maradi, laquelle n’est pas parvenu à départager les deux prétendants au poste à savoir l’actuel titulaire, le ministre Tidjani Abdoul Kadri, et Maman Doucthi, tous de la sous-section de Dakoro. Malgré le délai de trois (3) mois qui leur a été accordé, les deux protagonistes n’ont pas pu se départager, bien que Maman Doutchi semble avoir les faveurs de la section de Maradi. Le ministre Tidjani Kadri continue à faire de la résistance, et le dossier qui est revenu à la direction du parti, reste toujours en suspens malgré les nombreuses tentatives de concertation et de conciliation qui ont été menées par un comité dit « des sages du parti ». Selon nos sources, ce n’est pas la seule crise qui affecte le parti. Des sections, comme celle de Diffa ou de Tahoua et dans une moindre mesure celle de Niamey, sont également frappées par des crises qui risquent de rejaillir sur le parti, à l’occasion de la constitution du nouveau bureau politique national.
Seyni Oumarou entre le marteau et l’enclume
Pour le moment, c’est Seyni Oumarou, le président du parti, qui mène la danse. Très critiqué par certains militants, depuis la décision du MNSD Nassara de rejoindre la majorité présidentielle, l’ancien premier ministre de Tandja Mamadou reste imperturbable. A moins de deux ans des prochaines élections générales, Seyni Oumarou, également à la tête de l’APR (l’autre aile de la mouvance au pouvoir), tente de sauver son alliance au sein de la majorité. Malgré l’appel de certains militants du parti qui le pressent de « quitter la mangeoire », il sait le risque qu’il encourt, et qu’il fait courir au parti, en divorçant du PNDS Tarraya. D’autant que certains cadres du parti, et non des moindres, risquent de ne pas suivre Seyni Oumarou dans une nouvelle aventure au sein de l’opposition. C’est un secret de polichinelle, certains cadres du parti ont été accusés, et à plusieurs reprises, de rouler pour les camarades du PNDS Tarraya. On comprend dès lors que, sous pression entre le marteau et l’enclume, le président Seyni Oumarou privilégie la prudence, en jouant l’équilibriste. Sauf que plus les élections vont s’approcher, plus il sera difficile de maintenir ce statu quo pour celui qui a été le challenger de l’actuel président Issoufou Mahamadou, lors des présidentielles de 2011, et qui a encore des cartes à jouer en 2021, en dépit de la scission qu’a connu le MNSD Nassara, depuis la fin de son règne à la tête de l’Etat. Pour le moment, le plus pressé pour Seyni Oumarou, c’est de maintenir la cohésion au sein de son parti, et de le remettre en ordre de marche en prélude aux prochaines élections. Au risque de froisser son principal allié, le PNDS Tarraya au pouvoir, avec les conséquences que cela pourrait faire émerger et dont le MNSD Nassarra ne peut se faire l’économie, depuis que le parti a décidé d’investir son candidat pour les prochaines présidentielles.
A.K.M (Actuniger.com)
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