Candidature du PNDS : Pour comprendre le « OUI » de Maradi à Mohamed Bazoum !
En cette première décade du mois de mars, les 47 sections du PNDS de la région de Maradi se sont successivement prononcées sur la désignation du candidat de leur parti aux prochaines élections présidentielles et ce, en prélude au congrès extraordinaire d’investiture qui aura lieu à Niamey le 31 mars prochain.
Ainsi, Dakoro, Guidan Roumdji, Madarounfa, Aguié, Gazaoua, Tessaoua, Mayahi et Maradi se sont prononcés à tour de rôle sur la proposition qui leur a été faite par le CEN relativement à la candidature du parti. Un conseil fédéral s’est tenu pour la circonstance, le 9 mars à Maradi, a fait la synthèse de toutes les propositions et a dégagé la position régionale.
A la surprise d’une partie de l’opinion régionale qui s’attendait plutôt à un autre scénario, la quasi-totalité des sections du PNDS ont adhéré à 100% à la proposition faite par le bureau exécutif du parti de désigner Mohamed Bazoum comme leur candidat aux prochaines élections présidentielles. Outre les consignes expresses données par les grands noms du parti (Kalla Ankarao, Kalla Moutari, Moctar Sabo, Iro Sani, Abdou Harouna, Rabiou Abdou,…), chacun dans sa sphère d’influence, mise à part la campagne d’influence menée par l’entrepreneur Yahaya Adam dit Membre, un inconditionnel bazoumiste, il faut dire que les maradawas ne sont pas aller jusqu’à creuser des puits, pour trouver des arguments qui militent en faveur de Mohamed Bazoum.
Beaucoup n’oublient pas ici le jeune prof de philo du Lycée Dan Baskoré de Maradi où il a enseigné de 88 à 90 des jeunes Katsinawa et Gobirawa, dont le plus visible d’entre eux, Harouna Abdou Sarkin Yakin Katsina, est aujourd’hui DG de Niger Télécom. En effet, il y’a aujourd’hui dans la région, toute une pépinière de cadres et intellectuels qui vouent à leur « Mouché », un respect quasi religieux pour avoir contribué qualitativement à leur formation. Bazoum Mohamed sait qu’il peut compter sur la confiance de ses anciens élèves du LDB, tous aujourd’hui actifs au PNDS ou dans d’autres formations politiques.
Surtout, les maradawas n’ont pas oublié que le même Bazoum, a été carrément leur « porte parole » à la Conférence Nationale Souveraine de 1990, à laquelle il avait pris part en tant que SG de l’USTN de Maradi. Avec en prime une anecdote très poignante dans l’esprit de ses anciens camarades. Le jour de l’ouverture de la CNS, Bazoum avait un baptême, comme on dit dans le jargon. Juste après la fatiha, il avait précipitamment quitté Maradi, laissant ses amis et collègues gérer la suite de la cérémonie. A la fin de la Conférence, Cheffou Amadou un natif de la Région, est élu Premier Ministre. Il n’hésita pas à confier au jeune et brillant orateur, le secrétariat aux Affaires Etrangères. Et c’est longtemps après qu’il était revenu pour récupérer sa famille.
Premier membre fondateur du PNDS à Maradi avec Allat Mogaskiya, Issa Bagalam et bien d’autres illustres, il était jusqu’à une date récente, considéré par beaucoup de militants, comme un natif de la région, tellement il était parfaitement intégré dans son environnement. « Moi c’est après que j’ai su que Bazoum est de Zinder et qu’il est même de Tesker. Beaucoup comme moi pensaient qu’il était un touareg ou un arabe du nord Dakoro », nous confie Mahaman Laouali dit Puissance, un ancien du PNDS avec qui Bazoum aurait fait « les 400 coups » à Maradi.
Mises à part les compétences d’homme d’état proactif qui lui valent déjà une longueur d’avance sur ses potentiels concurrents et adversaires, c’est sans doute cette évidente « proximité », voire « complicité » entre Bazoum Mohamed et ses « anciens et nouveaux camarades » qui expliquent, la facilité avec laquelle l’ensemble des 47 sections du PNDS ont « validé » sans problème à sa candidature.
El Kaougé Mahamane Lawaly, Le Souffle de Maradi
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