MNSD Nassara : la crise éclate au grand jour à la section de Niamey
C’est un secret de polichinelle, le MNSD Nassara traverse depuis quelques temps une crise interne qui a pris naissance depuis l’option prise par la direction du « grand Baobab » de rejoindre la majorité MRN au pouvoir. Face au président Seyni Omar, soutenu par la majorité des membres du bureau politique national, la fronde est menée par Foukori Ibrahim l’ancien DG de la Nigelec et président de la section de Diffa, et Issoufou Tamboura, le tonitruant président de la sous-section commune V de Niamey.
Après les joutes épistolaires des derniers mois et des échanges de lettres au ton parfois virulent, l’échéance du prochain congrès ordinaire du parti prévu pour le 23 mars prochain à Tahoua, a ravivé les tensions. En cause, la prise de contrôle des structures régionales et départementales en prélude au renouvellement des instances dirigeantes de l’ancien parti-Etat. Si au niveau de certaines sections comme celle d’Agadez qui a reconduit DKO et celle de Tillabéry qui a plébiscité le président Seyni Omar, les opérations de renouvellement se sont déroulées dans le calme et la sérénité, ce n’est pas le cas par exemple au niveau de la section de Niamey. La réunion du samedi 9 mars pour le renouvellement du bureau de la section de la capitale a donné lieu à une véritable passe d’armes entre les deux clans. La tension était telle que certains militants se sont venus aux mains, et Issoufou Tamboura, chef des contestataires a été contraint de quitter la réunion alors qu’il voulait se porter candidat. Le bureau qui a été au final mis en place est de l’aile de Seyni Omar avec à sa tête, Adamou Salifou comme président et Mounkaila Issoufou au poste de SG. Toutefois, Issoufou Tamboura et ses partisans n’en démordent pas et entendent porter l’affaire devant les juridictions bien qu’au niveau du nouveau bureau, on estime que la crise est désormais passée.
C’est dans cette atmosphère que le MNSD Nassara va tenir son congrès, un rendez-vous qui s’annonce décisif pour le parti à moins de deux ans des prochaines élections générales. Ce n’est pas la première fois que le parti au pouvoir de 1999 à 2010 traverse une crise interne et qu’il se relève, mais à chaque fois au prix fort de la perte de certains militants et pas des moindres. Au regard des forces en présence, nul doute que le président Seyni Omar a toutes les cartes pour garder la main sur la formation qu’il hérité de Tandja Mamadou, mais à cette allure, il sera difficile pour le MNSD Nassara de continuer à maintenir sa force électorale et de jouer le faiseur des rois à défaut de prétendre retrouver à nouveau le pouvoir.
A.Y.B (Actuniger.com)
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