Niger/Horizon 2021 : …. de quelle « alternance » parlez-vous ?
On ne compte plus désormais le nombre de fois où le président Issoufou Mahamadou a réitéré sa ferme volonté de quitter le pouvoir et sa grande détermination à réaliser la première « alternance civile » au Niger en 2021.
A deux ans de ce grand rendez-vous historique, le flou est cependant total autour de la « soft succession ». Le « principal opposant », sauf miracle politico-juridique, sera disqualifié de la course par la Justice. Parmi les autres prétendants en vue, aucun d’eux n’a les faveurs des pronostics. Preuve qu’à l’heure du choix, les choses ne seront pas aussi simples pour les électeurs nigériens et singulièrement pour leur classe politique.
De quel côté va pencher l’alternance ? Les analystes nigériens dissertent aujourd’hui autour de trois (3) scénarios probables.
L’alternance-maison… !!!???
C’est le schéma tant redouté par tous ceux qui s’évertuent à brocarder la « Renaissance » du Président Issoufou, malgré ses résultats pourtant visibles sur le terrain. Eviter à tout prix qu’il ne remette le flambeau à quelqu’un du PNDS ou même de la MRN actuelle, à l’issue d’élections libres et transparentes, tel est leur objectif premier. Du côté du PNDS et de sa mouvance, c’est au contraire le « rêve » sur lequel l’on est en train de surfer présentement. Toutes les équations et les stratégies possibles, sont actuellement en cours de test dans les « labos » des partisans du « illimi », pour réaliser cet ultime 3ème mandat du PNDS.
Mais les choses ne seront pas si faciles pour les « camarades » du Président Issoufou. La crainte de perdre le pouvoir détermine aujourd’hui tous leurs réflexes. Une peur qui découle directement de leur incapacité à répondre avec exactitude à la question suivante : Qui parmi nous est le plus apte à gagner les présidentielles de 2021 ? Bien que Bazoum Mohamed se déploie sur tous les terrains pour mériter ce quitus, nombreux sont plutôt au PNDS et dans la MRN, ceux qui pensent qu’il est au contraire le meilleur candidat pour leur faire perdre les prochaines élections, en raison notamment de son « passif politique » assez chargé et de bien d’autres « arguments scabreux » que les opposants n’hésiteront à balancer au moment des élections. Pour ces « anti bazoumistes » internes, seules des primaires, pourrait sortir l’homme capable de « continuer l’œuvre du président Issoufou ».
Malgré donc les apparences, le PNDS et sa mouvance sont en plein doute. Un doute qui pourrait être profitable pour les camps en face, si jamais la question du « candidat du parti », n’est pas réglée à plus ou moins brèves échéances.
L’alternance (par l’opposition) politique… !!!???
Le second scénario d’alternance au Niger, serait qu’un candidat de l’opposition politique actuelle, brigue la magistrature suprême en 2021. Quelque chose de tout à fait « normal » voire « naturel », en d’autres circonstances, mais qui s’avère être un objectif hors de portée pour l’opposition politique nigérienne, dans son timing actuel. Privée de Hama Amadou, même renforcée par le patriotisme d’Ibrahim Yacouba et l’agressivité de Ladan Tchana, son destin est toujours plombé par des « has been » qui espèrent une « revanche historique et politique » sur leur adversaire de toujours, Issoufou Mahamadou.
Sans crédible alternative et sans le sou, l’opposition mène alors un combat d’arrière garde, abandonne le terrain politique à d’autres forces et espère l’intervention de la main divine ou à défaut une implosion dans tous les sens du PNDS et de sa MRN. Pour l’heure, les pronostics ne sont pas rassurants pour celle-ci, fragmentée déjà en plusieurs « fronts » aux intérêts plus ou moins divergents. Son incapacité à faire bloc derrière un candidat, condition sine qua non pour gagner les élections de 2021, transparait déjà dans toutes ses démarches.
L’alternance « citoyenne »… !!!???
Un acteur de la société civile, Président du Niger en 2021 ? « Probabilité probable », répondent les pronostiqueurs ! Sûr que ça allait être une grande première en Afrique ! Ce qui impacterait tous ces mouvements anti conformistes qui naissent sur le continent, mais surtout, inaugurerait une nouvelle ère, celle qui consacrerait la primauté de l’acteur social sur l’acteur politique. D’ores et déjà, l’on sait que le trio Nouhou Arzika-Moussa Tchangari-Ali Idrissa n’est pas qu’un simple « sous-traitant ». Nouhou Arzika a déjà testé sa « présidentiabilité » auprès de l’opinion, en arguant dans une boutade qu’il allait succéder à Issoufou en 2021. Et mine de rien, ça avait marché.
Alors pourquoi pas ? D’autant que les gars sont en pleine maturité. Issus de la génération 90, ils ont une trentaine d’années de combat dans les jambes et les méninges. Mais ils ont surtout un terreau qui leur est favorable : une opposition qui peine à remplir son espace politique ; un mécontentement général grandissant alimenté par la pauvreté de masse, la corruption et l’enrichissement illicite des élites actuelles au pouvoir… C’est ainsi qu’avec « zéro franc », cette société civile qualifiée pourtant de « putschiste » par le Président Issoufou, peut mobiliser régulièrement dans les rues de Niamey des milliers de manifestants hostiles à son régime…
Clairement, si le doute continue de persister au PNDS, que les erreurs de gouvernance se multiplient et que l’opposition s’enlise dans ses querelles de leadership, il est fort à parier, qu’un « troisième larron » ne débarque sur la scène politique à l’improviste et chipe le pouvoir, en créant un parti à la dernière minute du temps réglementaire.
Qu’importe le scénario, « faites vos jeux » ! De toutes les façons et comme d’habitude, le dernier casting se fera à Paris ou … Washington !
El Kaougé Mahamane Lawaly.
Commentaires
Article bidon,seul le tout puissant connait le futut pr
Votre article est trop sp