POLITIQUE : forte mobilisation à la manifestation de l’opposition, qui réclame « un code électoral consensuel et une bonne gouvernance »
Des milliers de manifestants ont répondu présent, ce dimanche 11 novembre à Niamey, à la marche suivie de meeting, du Front pour la restauration et la défense de la démocratie et de le république (FRDDR), la principale coalition de l’opposition politique. Dès les premières heures de la matinée, les manifestants ont pris d’assaut « la place Toumo », lieu du rassemblement, avant de converger par milliers vers la « place de la concertation », où s’est tenu le meeting.
Bien qu’en l’absence d’estimations officielles, mais aussi des organisateurs, il est difficile d’avancer un chiffre sur le nombre des manifestants, l’opposition a réussi son pari de mobilisation comme en attestent les nombreuses images qui témoignent d’une participation massive à l’évènement.
Démonstration de force
C’est la première manifestation de l’opposition depuis presque un an. En plus des partis membres du FRDDR, le rassemblement a aussi reçu le renfort du Front patriotique d’Ibrahim Yacouba, avec une présence très remarquée des militants de son parti le MPN Kishin Kassa, ainsi que ceux du Front de l’opposition indépendante (FOI) de Bayard Mariama Gamatié. Des figures de la société civile, notamment Ali Idrissa et Moussa Tchangari, du Cadre d’actions de la société civile, membre du FDR, ont également pris part à la manifestation, au cours de laquelle on a aperçu dans les rangs, Omar Hamidou Ladan Tchiana, président d’AMEN Amine.
C’est le nouveau président du FDR, l’ancien chef de l’Etat, Mahamane Ousmane, qui a présidé la manifestation, laquelle a été endeuillée par la disparition, quelques heures plutôt, de l’ancien ministre Laouel Amadou Edmond, membre du Bureau politique du RDR Tchandji, et un des représentants de l’opposition au comité de révision du code électoral, mis en place par le CNDP. Un hommage lui a été rendu au cours de la manifestation de l’opposition.
Des militants du Moden Lumana du chef de file de l’opposition politique, Hama Amadou, en exil, se sont également mobilisés en grand nombre pour la circonstance, avec à leur tête, Soumana Sanda et Oumarou Moumouni Dogari, qui se sont particulièrement illustrés dans la post-mobilisation pour la manif de Niamey. « Ce raz de marée est la traduction éloquente du ras le bol des Nigériennes et des Nigériens, face à la situation chaotique dans laquelle la mafia rose les a plongé », a souligné Soumana Sanda, un des lieutenants de Hama Amadou et coordinateur du FRDDR au titre de Niamey, qui a mis en exergue, « la descente aux enfers amorcée il y a de cela plus de sept ans, se poursuit inexorablement avec beaucoup plus d’acuité, au point où , nous n’avons même plus la force, tenaillés par la faim et écrasés par l’injustice et le désespoir de crier le slogan adopté par tous les Nigériens : TAYI TAWRI ». Pour le député, et un des plus farouches opposants au régime de Mahamadou Issoufou, « il apparait dès lors évident qu’aucun autre choix, en dehors de la lutte résolue, ne s’offre à nous pour redonner espoir à nos laborieuses populations et essayer de sauver ce qui reste de notre cher pays ».
Rapport de forces
Avec cette démonstration de force, l’opposition a tenu ainsi à amplifier sa pression sur le régime d’issoufou Mahamadou, après son retrait du processus de dialogue politique, pour la préparation des prochaines élections générales. « Nous réclamons un code électoral inclusif, consensuel et transparent », a été d’ailleurs, l’un des principaux slogans que les manifestants ont scandés, tout au long de la marche et du meeting de ce dimanche 11 novembre. Dans son discours, le président Ousmane, a réitéré les principales revendications et exigences de l’opposition concernant la préparation des prochains scrutins. Le leader de l’opposition a également dénoncé la « mauvaise gouvernance », qui caractérise la gestion des affaires publiques sous le règne de la Renaissance.
Avec cette mobilisation des grands jours, l’opposition a démontré sa force de frappe. Une pression de plus pour le pouvoir de Niamey, après les manifestations de la société civile. Il reste maintenant à espérer que cette surenchère politiques, entre majorité et opposition, ne prenne pas en otage le processus électoral, alors que les prochaines échéances électorales arrivent à grand pas. Jusque-là, en tout cas, le régime s’est montré peu disponible aux doléances de la société civile et de l’opposition, malgré certaines concessions, et avec la manif de ce dimanche, il est fort à parier que pour un temps encore, le statu quo perdure.
A.Y.B (Actuniger.com)
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