POLITIQUE : ABC a enfin presque parlé !
Le président de l’UDR Tabatt, Amadou Boubacar Cissé (ABC), a parlé. L’ancien ministre d’Etat en charge du Plan durant le premier mandat de Issoufou Mahamadou, s’est confié à nos confrères du groupe de presse privé RTT dont il était l’invité de l’émission « Face à Face », qui a été diffusée dans la soirée du dimanche 29 octobre. Une sortie médiatique très attendue par l’opinion d’autant qu’en plus d’être l’une de ses premières interventions publiques depuis les élections de 2016, l’ancien premier ministre de Baré, est depuis quelques temps, au-devant de l’actualité nationale.
Dans le long entretien, ABC a parlé presque de tout. De la crise de leadership qui secoue actuellement le FDR, le principal front de l’opposition, de ses relations avec le président Issoufou, la majorité mais aussi les autres alliés de l’opposition, ainsi que de son passage au gouvernement où il a notamment évoqué l’affaire Eximbank. ABC n’a toutefois pas fait de grandes révélations ou de déclarations « chocs », même si on sent de lui une certaine amertume par rapport à ce qu’il qualifie de « manipulations » ou de « coups bas », de la part de certaines personnalités politiques. Il a plus parlé « de ses ambitions pour le Niger », de ce qu’il a fait pour le pays et de ce qu’il compte faire.
Ce qu’il convient donc de retenir, c’est que ABC a démenti tout ce dont on l’accuse ces derniers temps, c’est-à-dire de servir de cheval de Troie à la majorité pour infiltrer l’opposition et casser son élan, à l’approche des prochaines élections. Sur la question de la présidence du FDR, qui constitue la principale pomme discorde, il a fait savoir que c’est Hama Amadou, le président du Moden Lumana, qui a même évoqué en premier, l’idée de lui confier la direction du front. « Je ne fais pas de la présidence du FDR un enjeu, et au départ j’étais même réticent », a-t-il ajouté. ABC a déclaré qu’il n’a eu, depuis son départ du gouvernement, aucune relation avec la majorité et surtout pas avec le président Issoufou, avec qui il a reconnu certes n’avoir aucun problème particulier, mais il a insisté sur le fait qu’à aucun moment, il n’a eu de contacts avec les gens du PNDS et de la Majorité. Même les photos de sa rencontre avec Issoufou à New York, en marge de l’AG des Nations unies, en septembre 2017, « n’a été qu’un pur hasard », a expliqué Cissé, avant d’ajouter qu’il ne voit d’ailleurs aucune raison à ce qu’il revienne au gouvernement ou à la majorité. ABC s’est même étonné du fait que toutes les rumeurs qui le concernent sont le fait de certains membres de l’opposition mais jamais ceux de la majorité. « Je peux vous garantir que ceux, au sein de l’opposition qui distillent ces rumeurs, ont plus de contacts avec le pouvoir que moi ».
Au fil de l’entretien, ABC a aussi rappelé certains épisodes de l’histoire politique de notre pays notamment sa rocambolesque nomination comme premier ministre en 1995 contre la décision de son parti d’alors, le MNSD Nassara. Il a là aussi, évoqué des « manigances politiques », accusant implicitement Hama Amadou, d’avoir bénéficié de soutiens à l’extérieur pour parvenir à ses fins. De Hama Amadou, justement, ABC a beaucoup de choses à lui reprocher et cela s’est beaucoup ressenti dans l’entretien. C’est le cas lorsqu’il évoquait des « combines politiques » dont seraient passés maitres, certains politiciens, adeptes d’une « politique du gourou ». Il en a fait aussi cas lorsqu’il a été interrogé sur la fameuse affaire « Eximbank », démentant encore une fois l’ancien président de l’Assemblée nationale, sur le véritable montant du prêt chinois qui selon ABC, est de 1 milliards de dollars comme le texte de ratification a été déposé au Parlement. Par rapport aux affirmations de Hama Amadou qui avait déclaré qu’il s’agissait en réalité de 2 milliards, le président de l’UDR Tabatt a qualifié l’affaire « d’ubuesque », et a estimé qu’il faudrait « être sérieux » puisque l’accord qui a été déposé à l’Assemblée nationale portait bel et bien sur 1 milliards.
Sur sa gestion au ministre du Plan, ABC a estimé qu’il a travaillé avec le président Issoufou sur un programme de gouvernement qui a été conçu et qui a été « bien exécuté », même si par la suite des divergences sont apparues. Il s’est défendu des accusations portées contre lui sur l’endettement du Niger lorsqu’il était au gouvernement, faisant savoir qu’à son départ, le taux d’endettement du pays était d’ailleurs au-dessous de 30%.
C’est en résumé, l’essentiel de l’entretien qu’a accordé ABC à la RTT. Sans grandes révélations mais avec beaucoup de non-dits et d’accusations implicites, qui témoignent d’un homme politique qui se sent blessé avec cette affaire de présidence du FDR que le FRDDR, qui constitue le principal maillon de l’opposition, lui refuse.
Ikali (Actuniger.com)
Nous vous proposons en intégralité l’entretien accordé par ABC à la RTT dans l’émission « Face à Face » du dimanche 28 octobre.
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Commentaires
il n doit pas se meusurer a Hama ou a Ousmane. je lui conseille d suivre Gouri pour manger et qu.il se taise. c. tout ce qui lui reste a faire.
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