AMEN AMIN : Ladan Tchiana et son parti exclus de la Mouvance présidentielle (MRN)
Le parti AMEN AMIN d’Omar Hamidou « Ladan Tchiana », a été exclu de la Mouvance présidentielle (MRN) ce dimanche 5 Août. La décision a été prise à l’occasion d’une réunion des leaders des partis membres de la Mouvance, qui se sont penchés sur les déclarations du président du parti, le dimanche 29 juillet, à l’occasion de la célébration du 3e anniversaire la formation.
Le président du parti a par la suite confirmé la décision de ses ex-alliés à travers un tweet dans lequel il a annoncé que « la MRN s'est réunie cet après-midi pour exclure AMEN-AMIN ». « Il n'y a point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans le courage » a commenté aussitôt Ladan Tchiana qui s’est trouvé ces derniers mois, une âme de philosophe.
La MRN s'est réunie cet apres-midi pour exclure AMEN-AMIN.
— Omar TCHIANA (@OmarTchiana) 5 août 2018
"Il n y a point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage".
Le divorce entre la MRN et AMEN AMIN était dans l’air du temps depuis son éviction du gouvernement fin 2017. Le point de non-retour a été cependant atteint avec la sortie publique de l’ancien ministre à plusieurs reprises depuis l’arrivée de Issoufou Mahamadou au pouvoir. Dans son discours, qui a fait couler beaucoup d’encre notamment au sein de la MRN, Ladan Tchiana ne s’est pas contenté de présenter « ses sincères regrets » à son ex-mentor, Hama Amadou, et à son ancien parti le MODEN LUMANA, qu’il a quitté en 2013 pour justement rester dans la MRN. Le président d’AMEN AMIN a aussi sévèrement critiqué la gestion du régime en s’alignant derrière l’opposition pour rejeter le nouveau code électoral et en rejoignant les critiques de la société civile contre certaines dispositions de la loi des finances. Il a aussi et par la même occasion, remis en cause les résultats des élections de 2016 à l’issue desquels le président Issoufou a eu un second mandat, doublé d’une large majorité parlementaire. Estimant que son parti n’a fait que subir la cabale de ses désormais ex-alliés, avec l’emprisonnement de certains militants, Ladan Tchiana a aussi mis en exergue le fait que son parti est la seule formation de la majorité à disposer de députés mais sans ministre au sein du gouvernement. Dans la même lancée, le président d’AMIN AMINE est allé jusqu’à s’en prendre ouvertement, mais sans les nommer, à certains cadres du régime. « Les inepties véhiculées par les olibrius tapis sous les ors des cabinets de la République ne m’y feront pas déviés » a-t-il déclaré, ajoutant que « leurs agissements ne méritent que le mépris et me rappellent si étrangement ceux décrits par Jean Montaldo dans son livre : Les voyous de la République ».
Des propos qui ont été mal perçus au sein de la MRN et notamment au niveau du PNDS Tarrayya, le principal parti au pouvoir ; et qui ont fait les choux gras de l’opposition.
Après ces déclarations, beaucoup s’attendait à ce que son parti, qui tenait parallèlement son premier conseil national, assume la décision de quitter la MRN. Un rubicond que la formation n’a pas eu le courage de franchir avant que le couperet ne tombe ce dimanche 5 Août, avec la décision de son exclusion pour « mauvaise conduite », par les leaders de la MRN.
Le divorce étant désormais consommé avec la MRN, Ladan Tchiana va devoir désormais composer avec un des fronts de l’opposition politique, qui lui faisaient depuis belle lurette, des yeux doux. Le plus grand défi, c’est de garder intact les rangs de son parti qui a déjà eu à subir plusieurs départs de grands militants depuis le début de la fin de la lune de miel entre Ladan Tchiana et le régime.
Ikali (Actuniger.com)
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