Délégation spéciale de Niamey : sur fonds de soupçons de scandale et de règlement de comptes, plusieurs cadres relevés de leurs fonctions
C’est le nouveau scandale qui agite tout Niamey ! La suspension de plusieurs cadres de la Délégation spéciale de Niamey par le ministre de l’Intérieur à la suite de certains manquements constatés dans la gestion de l’attribution des places aux commerçants déguerpis de l’ancien marché Djemagué, qui sont désormais installés sur un nouveau site à Lazaret.
Tout a commencé avec la colère manifestée de vives voix par certains commerçants qui s’estiment légitimement bénéficiaires des lots mis à dispositions des déguerpis des différents marchés (Djemagué, Tagabati) mais qui ont été écartés au profit d’autres opérateurs, « plus offrants ». Selon les plaignants qui ont saisi les autorités municipales et la HALCIA, le processus a été entaché de scandales à travers notamment la vente illégale de lots de place, ce qui a renchérit les prix du fait de la spéculation et au détriment des bénéficiaires légitimes. Les griefs mis en avant par les commerçants déçus et révoltés sont légions : escroquerie, favoritisme et corruption dont se seraient rendues coupables certains membres du comité mis en place par le président de la délégation spéciale pour conduire le processus d’attribution des places sur le nouveau site.
C’est ainsi que Président de la Délégation spéciale de Niamey, Moctar Mamoudou, s’est saisi de la question et selon des sources exclusives d’actuniger, c’est le bien connu Djingarey Banakoye qui été commis pour enquêter sur les allégations des plaignants. C’est sur la base des investigations menées par l’ancien inspecteur d’Etat que le président de la délégation spéciale a remis son rapport au ministère de tutelle, le 28 juin, et la sentence a vite suivi. Des membres du comité mis en place pour mener à bien l’opération d’attribution des places sur le nouveau site ont été aussitôt relevés de leurs fonctions. Il s’agit notamment de Madame Maiga Halima Salissou, par arrêté ministériel en date du 4 juillet ainsi que le directeur des équipements marchands Yacouba Saley et celui des ressources de la ville de Niamey. Comme nous l’avions rapporté dans un précédent article, le président de la Délégation spéciale de Niamey a par la même occasion, décidé d’annuler toutes les attributions des places sur le nouveau site de reclassement, « suite aux contestations et plaintes des commerçants déplacés des marchés de Djamadje et Tagabati ».
Soupçons de scandale
Au stade actuel de l’affaire, une enquête de la HALCIA est en cours. C’est donc le rapport établi par le président de la délégation spéciale qui a permis de mettre à nu certains manquements constatés dans le processus et de sanctionner les mis en cause. Des sommes d’argents, ou disons-le clairement, « des pots de vins » ont été versés à certains membres du comité et c’est là où l’affaire se corse. Car l’une des mis en cause par le rapport de Moctar Mamoudou et qui a servi de base légale pour le ministère que dirige Bazoum Mohamed de prendre des sanctions provisoires, n’est pas n’importe qui ! La déléguée spéciale en charge de l’assainissement urbain et aussi présidente de l’arrondissement communal II de Niamey, Madame Maiga Halima, est une militante très active du parti au pouvoir, le PNDS Tarayya. Elle est aussi proche de la première dame Malika Issoufou, ce qui n’est un secret pour personne. Depuis sa nomination, l’ancienne agent d’Orange Niger s’est vite fait un nom, « madame Bulldozer », en raison notamment des opérations de salubrité mais aussi d’assainissement qu’elle a initié avec les agents de la mairie dans plusieurs endroits de la capitale. Très présente sur le terrain et à coups d’intenses publication sur les réseaux sociaux, elle s’est vite remarquée pour son dynamisme qui a séduit beaucoup de nigérien surtout les jeunes qui mettent en avant la manière avec laquelle elle s’est mise à la tâche à elle confiée. Le fait que son nom soit cité dans ce nouveau scandale qui secoue la municipalité de Niamey a donc et logiquement ému l’opinion surtout qu’on la soupçonne de s’être « sucrer ». A ce niveau, c’est des dizaines de millions qui sont en jeu et comme le rapport l’a mis à nu, des enveloppes ont circulé et des centaines de place ont été attribuées à certains opérateurs proches du pouvoir, moyennant quelques commissions et retro-commissions. Parmi les mis en cause, le président du syndicat national des commerçants du Niger, Samaila Hatimou dit Mai Aya, qui préside également la chambre régionale de commerce de Niamey. Des accusations que le député a démenti dans un journal de la place mais qui sont loin encore de le dédouaner tant que l’enquête en cours n’est pas terminée.
Du côté de l’ex-déléguée spéciale, c’est encore le silence. Son activisme sur les réseaux sociaux s’est aussitôt et bizarrement transformé en un silence de mort même si certains de ses amis et proches sont vite venus à sa rescousse en prenant sa défense. Selon ces derniers, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un règlement de compte politique et dans le pire des cas, elle aurait été piégé puisque n’étant pas présidente du comité mis en place pour l’attribution des places, elle n’aurait pas pu agir sans l’aval de son supérieur. L’argument que réfute un agent de la Mairie au parfum du dossier qui a confirmé à Actuniger qu’elle a bel et bien piloté les travaux du comité. « De bout en bout » confirme notre source.
Soupçons de règlements de compte
A en croire les proches de l’ex-déléguée spéciale, elle aurait donc agit sur l’ordre du président de la délégation spéciale en accordant des places à certains plaignants recensés par Mai Aya. Ce que Moctar Mamoudou nie bien évidement et le rapport qu’il a commandé ne l’a d’ailleurs pas mis en cause, ce qui serait, il est vrai, une absurdité ! C’est donc paroles contre paroles pour le moment en attendant que la justice puisse dénouer cette histoire afin d’en savoir la vérité. Au cas bien sûr où elle sera saisie après l’enquête de la HALCIA. Au delà de l’affaire des « pots de vin », qui constitue une autre manche du dossier, il est évident qu’il y a des relents politiques dans cette affaire, sinon et il faut l’avouer, elle n’aurait jamais pris la tournure actuelle. Sur fonds de soupçons de règlements de compte et de guerre d’ego, plusieurs agents de la mairie confirment la tension qui prévaut au sein de la Délégation spéciale et cela depuis quelques temps. A plusieurs reprises, certaines informations non confirmées par la suite, ont fait cas du départ de Madame Maiga Halima Salissou qui a été reconduite il y a quelques semaines en conseil des ministres au même titre que le président Moctar Mamoudou.
Alors guerre d’ambitions ou de clans, mauvaise gestion ou appât du gain ? La question se pose sur ce qui a vraiment précipité la chute de l’ex déléguée spéciale. A-t-elle accordé des faveurs à des pontes du régime ou s’est-elle laissé tenter par l’argent facile. Difficile de le dire au stade actuel en attendant la suite de cette affaire qui éclabousse en pleine figure le PNDS Tarraya. Ce qui par contre une certitude, ce que « Madame Bulldozer » aura du mal à se remettre de cette affaire et la décision de suspension prise par le ministre de l’Intérieur sonne déjà comme une confirmation des charges qui pèsent sur elle.
Ikali (Actuniger.com)
Commentaires
C'est maman qui est voleur Papou Hamza on conna
Miriam va tres tres mal, c'est une evidence, mais sur quelle base affirmez vous que c'est le Niger. Arguments s'il vous plait, nous saurons les deconstruire s'ils sont faux et les appecier s'ils sont verediques!