COLLECTIVITÉS LOCALES : plusieurs maires révoqués pour mauvaise gestion
Le Conseil des ministres du vendredi 16 février a pris plusieurs décisions relatives aux collectives locales et qui se sont traduites par la révocation de certains maires pour mauvaise gestion.
Le Conseil a ainsi adopté la dissolution des Conseils municipaux des communes rurales de Gollé (Région de Dosso) et Tesker (Région de Zinder) et de la Commune Urbaine de Dakoro (Région de Maradi). Selon les détails du communiqué, c’est à la suite des missions d’inspection et de contrôle conduites par l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) au niveau de ces communes que cette décision a été prise conformément aux dispositions du Code général des collectivités territoriales. Les missions ont « mis en évidence de profonds malaises exposant les conseils municipaux de ces communes à de sérieux dysfonctionnements ». D’après la même source, « les missions d’inspection ont relevé que les conseils municipaux ne se réunissent pas régulièrement », en violation de l’article du Code qui stipule que le conseil municipal ou régional se réunit tous les trois (3) mois en session ordinaire.
« Cette situation a rendu impossible le fonctionnement de ces Conseils » a relevé le Conseil des ministres qui a par ailleurs décidé que les maires des Communes Rurales de Gollé, Tesker et de la commune urbaine de Dakoro « doivent répondre, seuls ou solidairement avec les personnes concernées, des multiples fautes de gestion relevées à leur encontre, sans préjudice des poursuites pénales éventuelles ».
LE MAIRE DE GARAGOUMSA COUPABLE DE FAUTE GRAVE
Le maire de la commune rurale de Garagoumsa dans la région de Zinder, Maman Issaka, a été relevé de ses fonctions à la suite également d’une mission d’inspection de l’IGAT. Le communiqué du Conseil a rapporté qu’il a été dressé, dans le rapport d’inspection, « des constats qui font ressortir plusieurs manquements dans la gestion financière, comptable et administrative de ladite Commune ». Il s’agit notamment « des dépenses irrégulières appuyées de mandats de paiement sans pièces justificatives probantes », «des mandats de paiements irréguliers », « une spéculation foncière organisée par le maire à son profit », « la passation irrégulière des marchés publics » et un « endettement irrégulier de la commune ». « Les actes ainsi constatés et posés par les responsables municipaux dont le maire, sont constitutifs de fautes graves entrainant la révocation du maire concerné » a poursuivi la même source.
La série des dissolutions des conseils municipaux reprend donc à la suite des inspections diligentées depuis quelques mois à l’initiative du président de la république. Issoufou Mahamadou avait mis en garde l’année dernière certains maires contre des irrégularités relevées dans leurs gestions. Plusieurs conseils ont été ainsi dissous et remplacés par des Délégations spéciales comme c’est le cas de Niamey la capitale. Les communes de Tesker, Gollé et Dakoro seront désormais gérés par des délégations spéciales en attendant les prochaines élections locales prévues pour 2019 après plusieurs reports.
Pour l’opposition, c’est plutôt une stratégie du pouvoir pour placer ses partisans à la tête des mairies en prélude aux prochaines élections. Toutefois, certains conseils comme c’est le cas à Dakoro, connaissent depuis des mois des dysfonctionnements en raison de mésentente entre les conseillers et le maire. En fin d’année dernière, des membres représentant plus de la majorité du conseil avait même signé une lettre pour dénoncer l’implication partisane du préfet en poste. Il aurait refusé de convoquer une session extraordinaire qui devrait examiner une motion de défiance contre le maire.
PROROGATION DES MANDATS DES CONSEILS
L’autre décision prise à l’issue du Conseil des ministres et qui concerne les collectivités locales, c’est le renouvellement de la prorogation des mandats des conseils municipaux, des villes, régions et des Délégations spéciales pour une durée de six (6) mois, à compter du 17 février 2018.
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