L’opposition et les partis non-affiliés boycottent le Forum de la sécurité et de la défense organisé par le CNESS
Communiqué de presse conjoint FRDDR - FPNAD
Le gouvernement de la 7è République vient de convier les partis politiques de l’opposition et les partis politiques non affiliés à un « Forum national de la sécurité et de la défense ». Comme cela est devenu une pratique courante, depuis que nous avons dénoncé le hold up électoral de 2016 ainsi que les simulacres de réunions du CNDP, le gouvernement utilise précisément des canaux inappropriés pour contacter nos regroupements politiques dont il feint d’ignorer les adresses respectives, manifestant ainsi un manque de considération pour le cadre démocratique pluraliste.
Une réunion sur la politique de sécurité et de défense a de quoi surprendre lorsqu’elle intervient après que le régime a choisi de s’insérer dans la stratégie sécuritaire des grandes puissances sur laquelle il n’a aucune prise, engagé le pays dans plusieurs guerres et offert le territoire national à la mainmise de bases militaires étrangères sans consultation populaire préalable. Cet abandon manifeste de souveraineté s’est traduit par une généralisation de l’insécurité, un coup dur porté à nos forces de défense et de sécurité, des conséquences sociales désastreuses et une érosion de nos ressources budgétaires. S’agit-il de valider la situation ainsi créée ? Ou d’y mettre un terme ? À la seconde question, nous répondons par la négative au regard de la banalisation des institutions, des violations répétées de la Constitution et des lois de la République. En outre, comme le notent des institutions internationales, « la recherche de profit, le clientélisme et l’impunité sont endémiques, car ils servent à l’ambition politique et aux tractations entre les élites. Cette situation mène à un modèle de développement non inclusif, non idéologique, qui ne vise qu’à générer des avantages aux plus nantis. La préférence du secteur public va aux investissements à forte intensité de capital, comme les autoroutes, les barrages, les grands systèmes d’irrigation et les raffineries de pétrole, par opposition aux investissements dans l’extension agricole, l’irrigation à petite échelle ou l’électrification rurale ». Le résultat de cette mal gouvernance est une exclusion économique des classes populaires et une prestation de services inefficace ainsi que des services de santé et d’éducation de piètre qualité. Que peut-on attendre d’une telle classe dirigeante en matière de défense et de sécurisation de nos frontières nationales ?
Déclinent toute participation à ce simulacre de consultation dont le seul but est de valider la politique d’abandon de la souveraineté nationale et justifier la consommation d’importants crédits alloués à la sécurité de la Présidence de la République.
Estiment qu’en faisant fonctionner normalement les institutions en charge de la défense et de la sécurité, le gouvernement pourrait mettre un frein à la cacophonie actuelle et créer les conditions d’un règlement de la crise sécuritaire au Niger.
Demeurent convaincus de l’urgence de prendre en compte les préoccupations légitimes des populations déjà vulnérables, exposées aux conséquences néfastes des mesures antisociales contenues dans la loi de finances 2018.
Fait à Niamey, le 06 décembre 2017
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