Amadou Djibo Ali, farouche opposant écroué pour "complot" présumé contre le régime de Issoufou Mahamadou
L'opposant et ex-député nigérien Amadou Djibo Ali a été incarcéré jeudi après-midi, après trois jours de garde-à-vue, pour "complot" présumé visant le "renversement" du président Mahamadou Issoufou, a indiqué l'un de ses avocats.
L'opposant a été déféré au parquet, inculpé pour le chef de "proposition de complot" et "renvoyé devant le tribunal statuant en matière de flagrant délit", a déclaré l'avocat Marc Le Bihan sur une télévision privée. Son procès se tiendra "probablement vendredi ou lundi", a affirmé l'avocat, qui espère "la relaxe" de son client.
M. Ali aurait appelé "au renversement" du président du Niger Mahamadou Issoufou lors d'une intervention le 12 mai devant des partisans de l'opposant Hama Amadou, qui célébraient le huitième anniversaire de la création de leur parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden). L'opposant, qui s'était exprimé en langue djerma, aurait également dénoncé "l'étouffement des libertés et le manque de démocratie au Niger".
Amadou Djibo Ali dirige un petit parti, l'Union des indépendants du Niger (UNI), mais il est surtout le président du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la république (FRDDR), une coalition de partis d'opposition incluant le Moden.
Dans un communiqué lu sur des radio et télévisions locales, le FRDDR a demandé "la libération immédiate" de son président, "arrêté" tôt lundi à son domicile par des policiers "sans aucun mandat". "C'est une tentative de liquidation de l'opposition par le régime" et "nous n'accepterons jamais l'arbitraire et l'injustice", a fulminé Intinikar Alhassane, un responsable du FRDDR, sur une radio privée.
Iro Sani, un député proche du président Issoufou, a rétorqué que "l'opposition a perdu le nord" et "est totalement désespérée et désemparée".
AFP
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