PRÉSIDENCE : Traitement de faveur pour Seyni Omar, le Haut Représentant du Président Issoufou
Les Nigériens ne sont pas au bout de leurs surprises, concernant la gestion des affaires au plus haut sommet de l’État. Après la douche froide du gouvernement pléthorique «de large ouverture», puis, dans le même sillage, la nomination du président du MNSD Nassara, Seyni Omar, comme Haut représentant du Président de la République, la publication des avantages accordés à ce dernier va enflammer davantage la polémique.
La désignation d’un Haut représentant du Président de la République est une première dans l’histoire politique du Niger même si la pratique est assez courante. Celui-ci est chargé, entres autres, de «l’exécution des missions de représentation du Président de la République tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national».
C’est ce que stipule le décret cosigné par le Président de la République et le secrétaire général du gouvernement, le 18 octobre, lequel définit les attributions de ce poste «taillé sur mesure» pour Seyni Oumarou. Le Haut représentant a aussi comme mission «la conduite et la gestion des projets à caractère politique, économique et/ou social, à lui confier par le Président de la République».
Voilà pour les compétences, ce qui a l’avantage d’éclairer la lanterne des Nigériens sur la qualité précise de ce strapontin, à cheval entre un vice-président et un super-conseiller du Président. À l’évidence, comme dans les autres pays, c’est vers cette dernière qualification que s’oriente le poste de Haut représentant du Président de la République. Nul besoin, donc, de réforme constitutionnelle, comme certains l’ont laissé entendre devant l’absence de toute explication officielle, jusque-là. Un décret qui redéfinit les attributions et l’organigramme du cabinet du Président de la République fait l’affaire, afin de doter le poste d’une base légale, ce qui est désormais chose faite.
Là où les choses vont se compliquer, c’est que le traitement de faveur accordé à Seyni Omar fait de lui une véritable autorité à la tête de l’État, ce qui pourrait rejaillir sur la compétence ou les attributions de certains ministres et même du chef de gouvernement. L’avenir nous le dira mais, au vu des attributions du Haut représentant, le chef de la diplomatie et ses ministres délégués auront du souci à se faire.
Ce ne sont pourtant pas ces aspects qui vont amplifier la polémique, mais plutôt les avantages accordés au titulaire du poste, qui sont sans commune mesure avec ce qui a été relevé jusque-là dans les autres pays auxquels certains se réfèrent à titre de comparaison.
Ainsi, selon le décret, le Haut représentant, 5e dans l’ordre du protocole d’État, dispose d’un cabinet et de personnel auxiliaire. Soit au minimum 21 personnes à la disposition de Seyni Omar, sans compter les autres avantages (salaires, fonds politiques, indemnités et autres en nature…).
Le cabinet du Haut représentant est composé de :
- 1 directeur de cabinet
-1 chef de cabinet
-1 secrétaire particulier
-2 secrétaires de direction
-1 attaché de protocole
- 1 attaché financier
- 1 chef de sécurité et des agents de sécurité.
- 5 conseillers techniques
- 1 attaché de presse
S’agissant du personnel auxiliaire, il est constitué de:
-1 planton
-1 gardien
-1 jardinier
-1 manœuvre,
- 3 chauffeurs
De plus, il est précisé que le traitement (salaire) et les autres avantages accordés au HR/PR et le personnel de son cabinet seront déterminés par décret qui sera pris en Conseil des ministres.
Évidemment, le Haut représentant aura à sa disposition un immeuble comme bureau, avec prise en charge officielle au même titre que les autres présidents d’institutions. En clair un autre budget de fonctionnement pour lui et son cabinet qu’il va falloir déterminer.
Voilà pour l’essentiel! Il reste qu’en cette période de vaches maigres pour les caisses de l’État avec des retards de salaires pour certains de ses agents, l’annulation de certains concours pour manque de fonds ainsi que le report de recrutement pour l’année budgétaire en cours, cela pourrait être difficilement acceptable pour les Nigériens. Dans l’ensemble, les critiques objectives qui ont émergé au lendemain de la formation du gouvernement «de large ouverture» tenaient justement à cette propension du Président Issoufou d’occulter les revendications des citoyens sur la réduction du train de vie de l’État.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est raté, et il appartiendra aux contribuables de faire un peu plus d’efforts puisque le gouvernement entend mettre la pression en matière fiscale pour renflouer ses caisses. Les autres agents de l’État vont devoir se serrer la ceinture en attendant des lendemains meilleurs.
Dans ce contexte de critiques tous azimuts, le MNSD Nassara, qui vient de rejoindre la majorité au pouvoir, engendrant ainsi ce nouveau partage du gâteau, va devoir s’expliquer sur cet «intérêt supérieur de la Nation» qu’il a mis en avant pour justifier sa décision.
Une chose est sûre: avec ce décret, l’intérêt supérieur de Seyni Omar est déjà garanti, surtout quand ont tient compte du fait qu’après cinq années dans l’opposition, il siégeait encore à l’Assemblée nationale comme simple député il y a encore quelques jours.
En matière de reconversion professionnelle, vous conviendrez qu’il mérite le prix de l’année !
A.Y. Barma (Actuniger.com)
Commentaires
Hihihihihihi
Hohohohoho
Interet sauperieur de la nation au sens de seyni omar.
la honte
Je suis vraiment
Merci pour botre franchise
Je veux bien croire
Nous sommes ni plus ni moins dans la plus grande escroquerie( on nous a vendu des chim
Merci bien pour cet article de bonne facture.