Gouvernement Birgi 2 : Taisez-vous, il n’y a rien à partager !
Le 1er Gouvernement de la 2ème mandature de la 7ème République, rendu public le 11 avril dernier, continue de susciter des commentaires hostiles à son égard. En l’absence d’explications convaincantes sur sa formation, notamment sur sa taille, c’est à juste titre que l’opinion nationale s’interroge et même s’insurge sur le caractère « pléthorique » de cette équipe Birgi 2, une équipe composée de 40 Ministres et Super Ministres. 40 postes budgétivores, c’est assurément trop pour le pays le plus pauvre de la planète, retiennent la plupart des analyses. Au finish les nigériens ressortent de ces discussions de « fadas » avec l’amère impression d’être floués (encore une fois) par leurs gouvernants.
Tel est naturellement le sentiment éprouvé par tous ceux qui ont analysé et décrypté ce gouvernement sous la grille du « partage » ; le partage négatif s’entendant, celui à travers lequel des politiciens complotent ensemble pour faire main basse sur la rente nationale. Mais s’agit-il réellement de cela, à propos du Gouvernement Birgi 2 ?
Si tant est qu’il y ait encore des choses à partager, après des élections qui ont complètement ruiné le pays, les nigériens ont en effet le droit d’exprimer leur dégoût devant ce qui pourrait alors ressembler à une « procession de vautours » autour de la « carcasse nationale ». Mais à l’évidence, le Niger n’est pas dans ce scénario, soutiennent les commentateurs proches du pouvoir. Concrètement, selon eux, il n’ya rien à partager. « La marmite est vide », du moins pour l’instant. Le « probable report » des élections locales résulte de cet état de fait. De manière plus visible, la situation des enseignants contractuels dont certains n’ont pas encore reçu leurs émoluments du mois, est là pour nous rappeler cette triste évidence.
Quoi d’autre pourrait ainsi motiver la mise en place d’un « gouvernement pléthorique » dans un pays pauvre, alors que sous d’autres isohyètes, l’on bat campagne pour des économies et restrictions budgétaires ?
« Derrière ce hiatus apparent, se cache la lumineuse option et la volonté manifeste du Président de la République et du Premier Ministre de distribuer du travail à un maximum de nigériens ayant fait preuve d’un réel leadership à l’issue des élections passées ». Dixit Abdallah Adam, un responsable des Cadres du PNDS de Maradi. « Tous ceux à qui le Président Issoufou Mahamadou et son Premier Ministre Birgi Rafini ont confié des charges ministérielles, sont des gens qui ont mouillé leurs maillots. Pour la plupart, ils ont montré, sur le terrain, des capacités de mobilisation et ont fait preuve d’un engagement pour leur pays. C’est tant mieux, si cela a pu être perçu comme une récompense à l’endroit d’alliés ayant apporté quelques renforts à un moment décisif du combat… », affirme-t-il avec conviction.
Selon d’autres analystes, « La pléthore » du gouvernement s’explique surtout par cette autre volonté du Président Issoufou de promouvoir des « jeunes talents » issus des toutes les couches et régions du pays et de renforcer leur leadership politique. A regarder de près, c’est en effet une équipe rajeunie qui l’accompagnera dans la mise en œuvre de son programme de « la Renaissance 2 ». De Kassoum Moctar en passant par Ibrahim Yacouba et Abdou Amani, pour ne citer que les plus connus ici à Maradi, c’est une équipe requinquée, dont la mission principale est de travailler dur pour accroitre les richesses du Niger, qui a été mise en place depuis le 11 avril dernier.
Les idéologues de la chose ont un argument encore plus massue. Pour eux, parler de « gouvernement pléthorique », relève tout simplement d’une myopie intellectuelle et politique. Si ailleurs dans les pays capitalistes et radins, les politiciens et les citoyens luttent pour le « moins Etat », ce qui est tout à fait compréhensible, vue la nature de ces Etats, en Afrique et au Niger en particulier, pays rentier par excellence avec un Etat employeur à plus de 50%, l’intérêt stratégique national consiste à faire travailler un maximum de gens, fussent-ils des ministres. Ceci dans l’unique but d’accroitre les richesses du pays.
En définitive, mesdames et messieurs, taisez-vous et travaillez seulement, il n’y a rien à partager !
El Kaougé Mahamane Lawaly, Le Souffle Maradi.
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