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Ali Idrissa : « La société civile doit protéger le jeu démocratique au Niger »

ali idrissa rotab

Après l’opposition, lundi, la société civile met à son tour la pression sur les autorités au Niger. Elle a demandé mercredi l’organisation d’élections crédibles et a insisté sur la nécessité de réduire le nombre d’ « emplois fictifs » dans l’administration. Ali Idrissa, président du Rotab, détaille cette prise de position à six mois de la présidentielle.

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La campagne électorale n’est pas encore lancée mais l’élection présidentielle, prévue le 21 février 2016, est déjà dans toutes les têtes. Lundi 17 août, une trentaine de partis d’opposition (sous l’égide de Seïni Oumarou, Mahamane Ousmane et Hama Amadou), des ONG et des syndicats ont annoncé la création d’une coalition, le « Front patriotique et républicain (FPR) », qui a pour but d’imposer au président Mahamadou Issoufou « l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives ».

Deux jours plus tard, mercredi 19 août, c’est au tour de la société civile de mettre la pression sur le gouvernement lors d’une conférence de presse au siège de l’ONG Alternative Espace Citoyens. Réunies autour du secrétaire général de cette dernière, Moussa Tchangari, et d’Ali Idrissa, président du Rotab (Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire), plusieurs organisations appellent, elles aussi, à l’organisation d’élections libres et crédibles.

Autres revendications : la suppression des « emplois fictifs » qui pullulent, selon elles, au sein de l’administration nigérienne et la non-augmentation du nombre des députés, qui doit passer de 113 à 171 à l’initiative du gouvernement.  La société civile appelle enfin à un « dialogue national » pour préparer au mieux les prochaines élections.

Les explications d’Ali Idrissa, à qui Jeune Afrique a demandé ses impressions, à six mois du scrutin présidentiel.

Jeune Afrique : Vous appelez le président Issoufou à respecter sa promesse d’élections libres et apaisées. Pourquoi est-ce nécessaire ?

Ali Idrissa : Nous sentons que la tension monte et que cela risque de ne pas retomber d’ici les élections. Nous avons parfois l’impression que le pouvoir organise ses propres polémiques. Lorsqu’il fait arrêter des acteurs de la société civile pour terrorisme ou pour manifestation illégale [comme cela a été le cas d’Ali Idrissa lui-même le 18 juillet dernier, NDLR], ça ne profite à personne. Aujourd’hui, malgré certains problèmes, le jeu démocratique fonctionne encore. Nous devons faire en sorte que’il se poursuive et avoir avoir un rôle de veille et de protection. S’il est menacé, il sera temps de faire front pour le défendre.

Doutez-vous, comme l’opposition, de la crédibilité du fichier électoral ?

Bien sûr. Dans certains endroits, le nombre d’inscrits sur le fichier électoral est plus important que la population comptabilisée au dernier recensement. Ce devrait logiquement être l’inverse, puisque tous les Nigériens ne sont pas électeurs. Il faut se pencher sur ce problème. Mais, contrairement à l’opposition, nous ne sommes pas pour organiser des élections locales avant la présidentielle, sous prétexte de tester le fichier.  Il faut avant tout un audit par des acteurs indépendants.

Dans votre déclaration, vous vous opposez à l’augmentation, souhaitée par le gouvernement, du nombre de députés de 113 à 171 en 2016. Pourquoi ?

Nous trouvons déjà que les 113 députés actuels sont trop nombreux ! Même chose pour les ministres. Nous sommes 17 millions de Nigériens et nous devons être le dernier pays au monde à en avoir 55, quand la France, par exemple, en a seize ! En outre, il doit bien y avoir un millier de conseillers entre la présidence, la primature, l’Assemblée nationale, etc… Dans toutes les institutions de l’État ! Ce sont des emplois fictifs. Nous appelons à leur suppression.

 

« Des sociétés ont été créées pour gérer la manne financière mais les travailleurs nigériens n’en profitent pas. L’élite capte toujours l’essentiel des ressources.

 

Avec le Rotab, vous vous battez pour interpeller le gouvernement sur le problème des ressources minières, notamment au sujet d’Areva. Selon vous, cela doit-il être un thème central de la campagne électorale ?

Bien sûr. Nous allons continuer et faire en sorte que cela figure en bonne place dans le débat électoral. Nous devons amener les candidats à répondre à ces questions. Face à Areva, le gouvernement est extrêmement faible. Pourtant, il est actionnaire à hauteur de 33% au Niger et a au moins une possibilité de blocage : il a les moyens de ne pas accepter qu’Areva licencie des Nigériens mais il ne le fait pas.

Pourquoi ?

Je ne sais pas pourquoi Issoufou ne défend pas davantage ses compatriotes. Il pense sans doute qu’avec le soutien de la France, il n’a pas besoin de son peuple. Par exemple, avec l’arrêt du projet à Imouraren, ce sont 6 000 emplois nigériens qui ont été perdus !

Avec la présence des Chinois notamment, la concurrence ne devrait-elle pas permettre au gouvernement d’être plus fort face à la France ?

La diversification a été amorcée. Le Niger exploite déjà certains secteurs lui-même, des Canadiens sont présdents et, quand les Américains ont rompu des négociations, les Chinois les ont remplacés. Cet aspect-là évolue. Le problème, c’est que cela ne veut pas dire que l’on a dit adieu à la mauvaise gouvernance. Nous sommes toujours la proie de notre propre système de prédation. Dans le domaine du pétrole, dans lequel les Chinois sont présents, il y a une véritable mafia qui s’est développée.  Des sociétés ont été créées pour gérer la manne financière mais les travailleurs nigériens n’en profitent absolument pas. L’élite capte toujours l’essentiel des ressources.

La lutte contre la corruption et l’impunité était pourtant l’une des promesses de Mahamadou Issoufou ?

C’est la principale déception que nous ressentons à  son sujet. S’il avait vraiment mis au centre de sa politique la lutte contre la corruption et contre l’impunité, il n’aurait aujourd’hui pas besoin de justifier son bilan en construisant des ponts et des routes à l’approche des élections [le plan Renaissance, NDLR]. Sur ce sujet, ses gouvernements ont vraiment échoué. Les choses ont même parfois empiré. Beaucoup de personnes se sont enrichies et ont des trains de vie indécents à Niamey grâce à ce système de captation.

Peut-on imaginer une candidature issue de la société civile à l’élection présidentielle ?

Je ne peux parler qu’en mon nom. Mais je ne crois pas que ce soit notre rôle. Nous devons amener tout le monde à des élections libres et transparentes et observer le bon déroulement du scrutin. Nous avons un rôle de veille. Celui qui part à la conquête du pouvoir n’est plus de la société civile.

Mathieu Olivier

Jeune Afrique 

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Commentaires  

+10 #1 nigeri 19-08-2015 22:44
DIEU merci il existe encore dans notre pays des intellectuels patriotes vive les sociétés civiles nigériennes pour que vive le NIGER
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+3 #2 priére 20-08-2015 02:58
Jurer sur le coran n'est pas un jeu d'ignorant.Mr le président n'écoutez pas les gens qui disent "il n'y a rien".Quand l'homme se répent Dieu l'écoute,surtout qd c'é une autorité en étant sincére.Donc reposez vous pour faire un bon classement et repartir car si vous laissez empirez la situation vous donnerez des comptes devant qui (peuple et Dieu)vous avez pris l'engagement.Que Dieu vous assiste si vous etes sinceres.Ameen
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-7 #3 dan filingué 20-08-2015 08:29
ce petit vaut rien répond sur les couleurs de loumana ALI IDRISSA est un véritable ethno il fait parti de ceux la qui pense que sans HAMA AMADOU le Niger doit être partagé
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-7 #4 SAI HAMA 20-08-2015 08:34
nous connaissons ali idrissa depuis le lycée issa beri quand il a détourné la caisse en 1994
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+5 #5 le plumeur 20-08-2015 09:29
Vraiment, nous ne voudrons pas que le Niger sombre avec l'arrivée de M. Issoufou au pouvoir ! L'homme par qui le malheur devait arriver ? Non, il doit se ressaisir et n'obéir qu'à son instinct d'intellectuel et d'homme sage. Il est encore temps. Il faut au moins sauver l'essentiel : le NIGER. Il est encore temps de balayer les "ordures" et laisser la place nette ! Réveillez-vous excellence et du courage !
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-7 #6 kirgam 20-08-2015 10:03
regardez bien la photo ,vous allez penser à un meeting de lumana.on se connait au niger.il faut lutter sincèrement ou avoir le courage de militer à l'intérieur de son parti.ali idrissa est très mal placé car disqualifié pour ses idées ethno que le fugitif leur a instillées dès la tendre enfance.
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-6 #7 mamaro 20-08-2015 10:11
ALI IDRISSA tu es tres mal place pour donner des lecons de democratie aux autres nigeriens parce pour celui que tu es entrain de te mouiller les haillons n'a rien de democrate le nomme qui prend chaque fois le large des qu'un probleme sirgit. De grace retourne a ton bureau politique de lumana c'est plus honnete
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-5 #8 mamaro 20-08-2015 10:13
ALI IDRISSA tu etais ou quand en 2004 la region de Tera a donne un score de presque 1000000 de voix au mnsd et sa ce pas contraire
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+6 #9 Sambou 20-08-2015 11:10
"Je ne sais pas pourquoi Issoufou ne défend pas davantage ses compatriotes. Il pense sans doute qu’avec le soutien de la France, il n’a pas besoin de son peuple."

Tout est dit dans ces mots. La seule chose qui peut inquieter Issoufou, c'est l'absence de soutien de la France. Or, avec un Hollande qui regarde ailleurs quand on evoque la dictature issoufiste, il se sent encourage et ragaillardi dans ses intentions de rester au pouvoir grace a une fraude electorale massive. Avec un Bazoum petit chouchou de Laurent Fabius, le ministre le plus raciste de l'histoire de France, qui a horreur que les "negres" se gouvernent eux-memes et qui entend imposer Bazoum comme president apres Issoufou (comme il entend imposer Jean Ping au Gabon et Lionel Zinsou au Benin) alors que dans des conditions normales Bazoum ne pourrait meme pas avoir 10 electeurs, on peut dire que la democratie est plus que jamais menacee au Niger.
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+1 #10 akira 20-08-2015 11:17
Citation en provenance du commentaire précédent de SAI HAMA :
nous connaissons ali idrissa depuis le lycée issa beri quand il a détourné la caisse en 1994

Lol tu te rappel qu'il a detourner la caisse en 1994 ,mais tu oublie zakai o Mnsd,le president quand il dirigeait somair,Bazoum ,Ladan tchanaet sopamin,Hama amadou et seyni affaire meba et je pourrais t en citer encore ...
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0 #11 kirgam 20-08-2015 14:46
ceux qui avancent que la démocratie est menacée au niger ne savent certainement pas ce que c'est la honte .comparez l'évolution démocratique au Niger dites moi à quel moment de la vie du Niger la liberté d'expression est la mieux garantie.des gens qui étaient de tout temps dans l'escarcelle du pouvoir d'état et qui se retrouvent aujourd'hui à la touche pensent qu'il faut créer le tsunami pour ,par chance ou tout autre moyen,reprendre les rênes du pouvoir.cela leur permettra de mieux siphonner les entrées du trésor public .la démocratie,ils n'y croient que quand cela va à leur avantage.
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0 #12 Bassora 20-08-2015 17:25
Le combat est rude. Say da gaske.
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+1 #13 Gobara 20-08-2015 17:27
je suis d accords avec tes dires ,mais les prédécesseurs ont fait quoi au Niger?c veut dire y a jamais eu de corruption,de détournement,ou autres......alors tu perds ton temps
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0 #14 Tarno Dan Niger 20-08-2015 19:09
Pour la première fois le Guri commence à comprendre le désavoeu massif ! Toutes les petites stratégies ont échoué et le président sortant peut même ne pas se qualifier pour le second tour; Alors ils sont très nerveux, ça se comprend... mais ça ne suffira pas à les sauver en 2016. On récolte ce qu'on a semé. Tous les sous investis dans la com à Paris et en Afrique = zéro. Je pense que nos amis socialistes sont tout simplement incompétents.
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0 #15 Justice 20-08-2015 19:18
Tarno,

Voyons, n'exagérons pas !
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0 #16 Tarno Dan Niger 20-08-2015 20:19
Justice je j'exagère pas, rassurez-vous, retenez bien mes propos, je vous donne rendez vous en 2016 inchallah.
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0 #17 SAI HAMA 21-08-2015 07:56
TARNO dieu ta garantie 2016 ton clan ne donne pas le pouvoir c les nigériens qui élisent
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0 #18 Rountoum 21-08-2015 16:22
Si le pouvoir n’a rien à se reprocher par rapport à la reprise du fichier électoral, pourquoi fait-il de la résistance pour son audit afin de clarifier les choses. N’est-ce pas le même pouvoir qui demande dans toute ses sorties que Hama Amadou accepte le test ADN pour se disculper? Cette attitude démontre qu’il y a bien eu certaine manoeuvres frauduleuses dans la reprise du fichier électoral.
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0 #19 mamaro 21-08-2015 16:42
Tarno c'est dieu qui donne le poiuvoir a qui il veut et HAMA+ qui ton dieu a dit une fois en 1994 qu'il 'ganisera pas les elections pour les perdre, c'est pourquoi il a fait [mot censuré]ge d'urnes a TERA en 2004 pour faire elire MNSD
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-1 #20 Tarno Dan Niger 21-08-2015 22:09
mamaro, arrêtes de faire du gna..gna...gna...c'est "dieu qui donne le pouvoir"; tu peux continuer aussi ton raisonnement en disant que c'est "dieu" qui a aidé faire le "[mot censuré]ge d'urnes a TERA en 2004 pour faire élire MNSD"; et toi mamaro j'imagine que tu étais juste derrière entrain d'observer en silence le [mot censuré]ge en question...; je ne sais pas qui est ton "dieu" mais je vais pas faire l'offense de dire c'est le chef Guri... Perdre les élection n'est pas la fin du monde, trêve de blasphème inutile.
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