COMMUNIQUE DU MOJEN DU 14 Mai 2015 SUR LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE ACTUEL DU NIGER
La principale inquiétude voire crainte du peuple nigérien, habitué à l’organisation des élections transparentes et réussies à la perfection, est de constater que rien ne se fait pour que 2016 soit comme toutes les autres années électorales. Quoi qu’il en soit, il serait inadmissible de voir échouer ou reporter ou bâcler des élections dont les dates sont connues, il y a quatre années.
Il serait inadmissible qu’un mandat entier ne réussisse pas là où trois transitions en une seule année avaient fait haut les mains en dépit de la sécheresse financière que traversait le Niger de l’époque. Inadmissible surtout au regard du temps et de la stabilité dont le régime a bénéficié mais aussi l’incomparable source de financement à travers l’uranium renforcé par l’or et le pétrole. Au regard du temps qui reste et de l’immensité des travaux à entreprendre, il y a lieu de s’inquiéter sur l’organisation de ces élections de 2016. Non seulement, on a l’impression que rien ne se fait mais en lieu et place nous constatons de plus une fascisation du régime qui devient de plus en plus policier préparant ainsi les conditions de l’acceptation d’élections bâclées voire tronquées. Si la démocratie c’est la liberté d’expression plurielle, de déplacement avec tous les droits garantis comment expliquer la filature dont font l’objet certains citoyens et au delà la violation de leur vie privée. Avec l’affaire Charlie hebdo des journalistes qui ont vu les menaces et harcèlements dont ils faisaient l’objet mis en exécution par des policiers qui ont pénétré jusque dans les studios pour les tabasser et faire arrêter une émission. Cet évènement a été lâchement exploité pour opérer des multiples arrestations des innocents et hommes politiques. Récemment encore un homme politique a eu la triste surprise de voir la descente des bidasses dans son jardin. Aujourd’hui, beaucoup des citoyens vivent la peur dans l’âme pour avoir osé exprimer leur opinion sur la politique du régime en place. Certains ont même préféré trouver refuge ailleurs car il suffirait de porter une critique sévère pour se voir taxer, ficher d’atteinte à la sureté de l’Etat. Commencent alors la filature, les menaces et harcèlements. Le cas de Hamidou Issoufou et sa famille aujourd’hui refugiés en Belgique est expressif de la peur des nigériens sur les conséquences de leur opinion préférant ne pas rentrer au bercail. Cette politique fasciste consiste à confiner les nigériens au silence face à la misère sévissante, au carnage de la méningite, sur l’incapacité du régime à faire face aux multiples problèmes d’injustice dont la confiscation sans indemnisation des propriétaires terriens, au morcellement et à la vente illégale des espaces publics dans nos villes, à la gestion catastrophique et patrimoniale des sociétés et institutions telles : la SML, la SOPAMIN, la NIGELEC, le COHO, pour ne citer que celles-là. Pris dans l’engrenage de ses propres contradictions et amateurisme, le régime danse en se faisant lui-même son propre Tam-tamier. En effet, il fait tout et défait tout de son propre gré. C’est le cas de l’annulation des concours dont celui de la Fonction publique. A toute critique, il réagit par l’arrogance, le mépris et les insultes, c’est le cas contre des magistrats dans l’exercice de leur fonction et les multiples violations des arrêts rendus par la justice. Notre pays est à présent victime d’une politique sans avenir faite de tâtonnements, au jour le jour amateur, de néophyte à la base entre autres des soucis exclusivement électoralistes ayant conduit le régime à l’inopportune et l’inutile prétention d’étendre l’organisation des élections à l’extérieur et à l’augmentation du nombre des députés déjà pléthorique, oisif et budgétivore. La cherté de la vie avec de plus en plus la montée de la prostitution, de la mendicité, du chômage, de la criminalité…etc. ne constitue nullement la préoccupation de ce régime cultivateur professionnel de l’impunité, de détournement, de la mauvaise et de la mal gouvernance jamais égalé dans l’histoire du Niger. Ce régime ne semble pas prendre conscience de la portée du serment coranique bien que c’est en cela que se place la confiance du peuple nigérien. Ainsi, au terme de cette déclaration, le MOJEN :
Attire l’attention du pouvoir actuel et le considère comme responsable de tout ce qui adviendra s’agissant de l’organisation des élections 2016.
Exige la dotation de notre armée des moyens suffisants et performants pour faire face à la montée terroriste dans notre pays.
Soutien sans réserve la revendication du SAMAN dans l’affaire l’opposant au Ministre de l’intérieur Hassoumi Massaoudou.
Exige l’arrêt immédiat des menaces, harcèlements et filature contre les citoyens pour leur opinion politique.
Exige un audit systématique de la fonction publique et de toutes les sociétés
Enfin dénonce les opérations de charme source de détournements à travers l’initiative d’investissement par les sociétés publiques pour l’embellissement des ronds points de Niamey.
Fait à Niamey, le 14 Mai 2015
Je vous remercie.
LE PRESIDENT
M. Sirajo Issa
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