Assemblée nationale : Macron met en garde contre une dissolution en cas de censure du gouvernement Lecornu
Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à vivre une semaine décisive, Emmanuel Macron a lancé un avertissement clair : les motions de censure déposées contre le gouvernement de Sébastien Lecornu seront considérées comme des « motions de dissolution ». Le chef de l’État, intervenant ce mardi en Conseil des ministres, a appelé à la « stabilité institutionnelle » et au sens du « compromis », selon les propos rapportés par la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.
Face aux offensives simultanées de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN), qui ont chacun déposé une motion de censure, le président de la République a prévenu qu’en cas de renversement du gouvernement, il ne nommerait pas de nouveau Premier ministre. « Si Sébastien Lecornu est renversé, il y aura dissolution de l’Assemblée », a-t-il tranché. Un message adressé directement aux socialistes, dont le choix pèsera lourd dans l’équilibre parlementaire.
Le sort du gouvernement entre les mains des socialistes
Avec 289 voix nécessaires pour qu’une motion de censure soit adoptée, l’opposition doit rassembler un bloc inédit. À ce stade, les intentions de vote cumulées du RN (123 députés), de LFI (71), des écologistes et socialistes indépendants (38), ainsi que de la Gauche démocrate et républicaine (17), totalisent environ 265 voix. Reste donc un vide d’une vingtaine de suffrages que seul le groupe socialiste pourrait combler. Leur position est d’autant plus stratégique qu’ils ont posé une condition : la suspension « immédiate et complète » de la réforme des retraites de 2023. Une exigence restée sans réponse claire du gouvernement.
Lecornu tente de désamorcer la crise
Conscient de l’enjeu, Sébastien Lecornu s’emploie à rallier les soutiens au sein du camp présidentiel. Le Premier ministre a convoqué à Matignon l’ensemble des députés de la majorité, y compris les élus Les Républicains susceptibles de basculer. Dans sa déclaration de politique générale attendue, il entend démontrer que l’exécutif « est capable de bouger », tout en réaffirmant qu’il « ne fera pas n’importe quoi ».
« La politique, c’est défendre ses opinions et être fier de le faire, mais aussi être en capacité de faire le chemin politique pour agir », a martelé Lecornu, soulignant la nécessité du dialogue plutôt que de la rupture.
Le spectre d’une crise institutionnelle
À l’Élysée comme à Matignon, le ton est grave. « Si ça ne se passe pas bien cette semaine, nous entrons dans une grave crise institutionnelle. La dissolution deviendra inéluctable », a reconnu le chef du gouvernement. Une mise en garde qui résonne comme un dernier appel à la responsabilité des parlementaires.
Le président Macron, lui, observe avec fermeté le déroulement des événements. « Les désaccords sont estimables, mais ils ne sont acceptables que si des compromis sont possibles », a-t-il insisté, tout en notant que « les Français sont fatigués du fracas politique ».
Dans cette atmosphère lourde, l’Assemblée nationale se prépare à un vote à haut risque. Si la motion de censure franchit la barre fatidique des 289 voix, le gouvernement Lecornu tombera… et avec lui, la législature actuelle. Une dissolution que le chef de l’État assume déjà, préférant le choc des urnes à la paralysie politique.
Au Palais-Bourbon, l’heure est donc aux calculs et aux tractations de couloirs. Mais une chose est certaine : la semaine s’annonce déterminante pour l’avenir du gouvernement, du Parlement, et peut-être même de l’équilibre institutionnel de la Ve République.
Commentaires
Vas y jean Luc.
Presstv.ir le journal est très complet aujourd'hui.