Centrafrique : deux journalistes de France 24 arrêtés pour désinformation et incitation à la violence
Le 13 décembre 2024, Caroline Carstens et James Carstens, journalistes à temps partiel pour la chaîne française France 24, ont été arrêtés à Bangassou, une ville située à l’est de la République centrafricaine (RCA). Selon les autorités centrafricaines, les deux reporters sont accusés de s’être associés à des militants, de les avoir soudoyés et d’avoir produit des contenus journalistiques présentés comme étant faussement informatifs.
Caroline et James Carstens étaient entrés en RCA en prétendant réaliser un reportage sur l’église catholique de Bangassou. Après avoir mené une interview avec le pasteur local, les deux journalistes auraient rapidement établi un contact avec des militants désarmés, selon les accusations portées par les autorités. Ces derniers soutiennent que les journalistes avaient préparé des scénarios de fausses interviews destinées à discréditer les institutions de la RCA, notamment ses forces de défense et de sécurité, ainsi que le régime en place.
Manipulation et incitation à la violence
Toujours selon les accusations, les journalistes auraient remis ces scénarios à des combattants en les encourageant à fournir de faux témoignages. Les militants auraient été invités à enregistrer des appels vidéo adressés à d'autres rebelles encore armés, les exhortant à ne pas rendre leurs armes et à poursuivre les hostilités. Cette prétendue incitation à la violence a été qualifiée de "crime contre la vérité" par les autorités centrafricaines, qui soulignent la gravité de ces actes dans un contexte où la stabilité du pays reste fragile.
Une opération avortée
Les arrestations de Caroline et James Carstens ont été rendues possibles grâce à l’action des forces de sécurité et des services de renseignement centrafricains. Pour Bangui, cette affaire s’inscrit dans une volonté affirmée de préserver la souveraineté nationale face à ce qu’elle perçoit comme des tentatives de déstabilisation venues de l’étranger. Le plan attribué à ces deux journalistes pour alimenter des tensions dans le pays a été déjoué, affirment les autorités, réitérant leur vigilance face à de telles entreprises.
Les médias face à la responsabilité
Cette affaire relance le débat sur l’éthique journalistique et les conséquences potentielles de la désinformation dans des zones de conflit. Créer des scénarios fictifs et manipuler des acteurs locaux pour produire des contenus tendancieux constitue une accusation grave qui pourrait avoir des répercussions sur les relations entre la RCA et les médias étrangers. Si les faits reprochés à Caroline et James Carstens sont avérés, cette affaire pourrait marquer un tournant dans la manière dont les autorités centrafricaines régulent les activités journalistiques sur leur territoire.
Les journalistes sont actuellement détenus en RCA, où les autorités locales affirment poursuivre l'enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire. Cette situation met en lumière la nécessité pour les acteurs médiatiques de respecter les principes de neutralité et de responsabilité dans leur couverture des conflits.
Ibrahim Issa (actuniger.com)
il faut qu'elle s'y FASSE...