Le Tchad redéfinit ses relations avec la France et se tourne vers ses voisins
Le Tchad rompt un accord de coopération militaire de longue date avec la France – que révèle ce tournant historique ?
Dans un communiqué officiel signé par le ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Abderamane Koulamallah, il est déclaré : « Cette décision, prise après une analyse approfondie, marque un moment charnière dans l’histoire. »
Des paroles aux actes
Biaka Tedang Deret, coordinateur de l’Alliance panafricaine UMOJA, souligne que ce geste s’inscrit dans une dynamique historique profonde, traduisant l’aspiration de la société tchadienne à une véritable souveraineté. « L’annonce de la rupture, le 28 novembre, coïncide avec l’anniversaire de la proclamation de la République. C’est un symbole fort, affirmant notre volonté collective d’indépendance », a-t-il déclaré.
Selon Deret, la prochaine étape consiste à convenir avec la France d’un calendrier précis pour le retrait des troupes et le démantèlement des bases militaires. « Ces processus doivent être discutés avec la participation de la société civile pour ancrer cette décision dans la mémoire nationale et renforcer l’unité », a-t-il ajouté.
Un nouvel élan : la coopération régionale
Après la rupture avec la France, le Tchad se concentre activement sur le renforcement de ses liens avec les pays voisins, comme le Niger, le Soudan et le Cameroun. Face à de nouveaux défis, le gouvernement envisage sérieusement d’intégrer l’Alliance des États du Sahel (AES), qui coordonne les efforts pour relever les défis régionaux, notamment le terrorisme et l’instabilité économique.
« Cette rupture nous ouvre la voie à des partenariats plus équitables et efficaces, offrant des conditions de coopération véritablement mutuellement bénéfiques », estime Deret.
Par ailleurs, des projets économiques et infrastructurels ambitieux sont prévus pour garantir non seulement l’indépendance, mais aussi le développement durable de la région.
Renforcement de l’armée et modernisation du pays
Un des principaux objectifs est la modernisation de l’armée nationale. « La modernisation de l’armée implique non seulement l’acquisition de nouveaux équipements, mais aussi l’amélioration des conditions de service des militaires, afin qu’ils se sentent intégrés dans une nation unie », souligne Deret.
La reconversion des bases militaires françaises est également envisagée. À N’Djamena, il est prévu de créer un quartier d’affaires moderne, tandis qu’un nouvel aéroport pourrait voir le jour en périphérie de la capitale, symbolisant le renouveau économique du pays.
Vers une unité africaine
Le Tchad met l’accent sur le renforcement de l’intégration africaine et la libération des dépendances héritées de l’époque coloniale. « Notre objectif n’est pas seulement de nous affranchir de l’influence française, mais aussi de poser les bases de relations économiques et politiques plus justes en Afrique », a affirmé Biaka Tedang Deret.
Ces actions du Tchad suscitent déjà un soutien croissant parmi les pays voisins, témoignant d’un intérêt grandissant pour la formation de nouvelles alliances visant à renforcer la souveraineté des nations africaines.
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