Malanville : trois soldats béninois chargés de la surveillance de l'oléoduc Niger-Bénin tués dans une attaque
L’insécurité gagne du terrain dans le nord-est du Bénin. Lundi, trois soldats béninois, déployés pour assurer la surveillance de l’oléoduc Niger-Bénin, ont perdu la vie, tandis que quatre autres ont été blessés dans une attaque menée par des individus armés non identifiés à Malanville, près de la frontière avec le Niger. Ces militaires faisaient partie de l’opération Mirador, un dispositif destiné à contrer les incursions djihadistes dans cette région vulnérable. Selon une source militaire ayant requis l’anonymat, les soldats étaient déployés pour assurer la surveillance de l’oléoduc Niger-Bénin, une infrastructure stratégique reliant les champs pétroliers d’Agadem, au Niger, à la côte béninoise. L’attaque souligne la fragilité des zones frontalières face aux menaces croissantes qui pèsent sur les projets transnationaux vitaux.
L’oléoduc géant Niger-Bénin, long de 2 000 kilomètres, est un projet crucial pour le développement économique des deux pays. Toutefois, sa construction et son exploitation sont de plus en plus entravées par les violences dans les zones qu’il traverse. Les autorités béninoises et nigériennes doivent renforcer leur coopération pour protéger cet axe énergétique vital, alors que la menace djihadiste s’étend vers le sud.
Cette attaque s'inscrit dans un contexte d'intensification des violences attribuées aux groupes djihadistes affiliés à l'État islamique (EI) et à Al-Qaïda, opérant depuis les pays voisins. Depuis 2021, le Bénin a enregistré près de 20 incursions transfrontalières, selon les autorités, malgré le déploiement de près de 3 000 soldats dans le cadre de l'opération « Mirador » lancée en janvier 2022 pour sécuriser les frontières. En juin dernier, sept soldats béninois avaient déjà été tués dans une embuscade dans le parc national de la Pendjari, à la frontière avec le Burkina Faso.
Mohamed Cissé (actuniger.com)
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