Sénégal : Le président Diomaye Faye annonce la dissolution de l’assemblée nationale et des élections anticipées pour novembre
Le président Bassirou Diomaye Faye a pris une décision majeure en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. Cette déclaration, faite lors d’un discours à la nation jeudi soir, marque une étape majeure dans la dynamique politique du pays, bien qu’elle ne soit pas une surprise pour ceux qui suivaient de près les tensions entre l'exécutif et l’opposition.
« En vertu des pouvoirs conférés par l’article 87 de la Constitution, et après consultation du Conseil constitutionnel, du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale, j’annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Les élections législatives auront lieu le dimanche 17 novembre 2024 », a déclaré le chef de l’État.
Cette dissolution était anticipée depuis quelque temps, notamment en raison des spéculations croissantes sur la possibilité que le président dissolve l’Assemblée dès le 12 septembre, un jour avant la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko, prévue pour le 13 septembre. Ce scénario, bien que source de débat, n’a surpris personne, tant le contexte tendu entre l’exécutif et certains membres de l’opposition laissait présager un tel dénouement. La motion de censure déposée par Benno Bokk Yaakaar contre le gouvernement, toujours en suspens, avait déjà préparé le terrain pour ce tournant politique majeur.
En réponse à la requête formelle du président, l’Assemblée nationale avait reporté la DPG du Premier ministre, initialement prévue le 11 septembre, au 13 septembre.
Une dissolution justifiée par des divergences avec l'assemblée
Dans son discours, le président Faye a justifié sa décision en pointant une série de désaccords avec la majorité parlementaire. "La majorité parlementaire a décidé de ramer à contrecourant de la volonté du peuple sénégalais", a-t-il déclaré, soulignant les blocages successifs auxquels il a été confronté. Le refus de l'Assemblée de débattre du budget en juin, la réjection d'une révision constitutionnelle clé en août, et l'usurpation présumée des prérogatives présidentielles en fixant de manière unilatérale la date de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko ont tous contribué à cette crise.
Le président a fermement réitéré que sa dissolution de l'Assemblée répondait à l'impératif de restaurer l'ordre légal. "L’ordre politique, sous mon magistère, ne supplantera jamais l’ordre légal", a-t-il insisté, critiquant ouvertement une majorité parlementaire qui, selon lui, s’est détournée de la volonté populaire exprimée lors des élections présidentielles de mars 2024.
Un contexte de gouvernance difficile
Dès son élection, Bassirou Diomaye Faye s’est engagé dans un processus de transformation systémique. Il a révélé dans son discours que l’audit des finances publiques avait mis en lumière une gestion marquée par de graves dysfonctionnements. Ces révélations, combinées à une dette publique incontrôlée et à des dérapages budgétaires, ont accentué la nécessité pour le président de rationaliser les dépenses publiques. Cependant, les tentatives du gouvernement de supprimer des institutions coûteuses, comme le Haut Conseil des Collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental, ont été rejetées par l’Assemblée.
Face à ces blocages persistants, la dissolution de l'Assemblée nationale était inévitable pour Faye, qui a rappelé l'urgence de doter son gouvernement des moyens institutionnels nécessaires pour mettre en œuvre son programme de réformes.
En dissolvant l'Assemblée nationale à ce moment stratégique, Bassirou Diomaye Faye réoriente le jeu politique sénégalais, ouvrant la voie à un renouvellement institutionnel qui pourrait remodeler les forces en présence avant les élections de novembre. La dissolution, bien que prévisible, marque néanmoins un tournant décisif qui aura des répercussions sur la configuration politique et les alliances au Sénégal.
A.Karim (actuniger.com)
Toi tu vis dans la dictature et les crimes de Tiani
Donc ferme la