Épidémie de Mpox (variole du singe) au Nigeria : 39 cas signalés sans décès, alerte internationale déclenchée
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, a déclaré 39 cas de mpox, anciennement connue sous le nom de variole du singe, sans aucun décès à ce jour. Le 15 août 2024, lors d'une conférence de presse tenue à Abuja, Jide Idris, directeur du Centre nigérian pour le contrôle et la prévention des maladies (NCDC), a annoncé que le Nigeria a enregistré 39 cas confirmés de mpox. Heureusement, aucun décès n'a été signalé jusqu'à présent. L'épidémie a touché 33 des 36 États du pays, sur un total de 788 cas suspectés. Cette annonce intervient alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a élevé son niveau d'alerte international en raison de la recrudescence de la maladie en Afrique. Les autorités nigérianes, préoccupées par l'évolution de l'épidémie, intensifient les mesures de prévention.
Cette annonce intervient dans un contexte de préoccupation croissante concernant la propagation de la maladie à travers l'Afrique. Le Dr Dimitri Dolbnya, spécialiste en Médecine tropicale et infectiologie, a souligné que la forte augmentation des cas, en particulier en Afrique centrale, a conduit l'OMS à déclencher son niveau d'alerte international le plus élevé mercredi dernier. Selon l'OMS, les statistiques actuelles en Afrique ne reflètent probablement que la partie émergée de l'iceberg, en raison des faiblesses des systèmes de santé et des disparités dans le dépistage et la surveillance.
La déclaration de l'OMS fait suite à la toute première déclaration d'urgence de santé publique de sécurité continentale faite par les Centres africains de contrôle des maladies le 13 août. Les inquiétudes sont exacerbées par l'augmentation des cas de co-infection mpox-VIH, soulignant la propagation historique du VIH en Afrique via les réseaux de transport et les réseaux sexuels. Ce phénomène accroît le risque d'infection chez les femmes et les enfants.
Depuis janvier 2022, 38 465 cas de mpox ont été recensés dans 16 pays africains, avec 1 456 décès. Cette recrudescence représente une augmentation de 160 % du nombre de cas en 2024 par rapport à l'année précédente. La nouvelle souche, le clade 1b, est jugée plus dangereuse avec un taux de mortalité estimé à 3,6 %, par rapport aux souches précédentes. En République démocratique du Congo (RDC), le pays le plus touché, l'épidémie a causé au moins 548 décès cette année.
Au Nigeria, le mpox a connu un pic en 2022 avec 762 cas recensés, dont 7 décès. L'année suivante, le nombre de cas avait chuté à 98, avec deux décès. La détection récente d'une nouvelle souche en RDC et dans plusieurs pays voisins, tels que le Kenya, le Burundi, le Rwanda et la Côte d'Ivoire, alimente les inquiétudes quant à une éventuelle propagation du virus.
Face à cette situation, les autorités nigérianes ont mis en place des mesures de précaution, incluant la demande aux voyageurs de remplir un formulaire dédié avant leur arrivée au Nigeria. En parallèle, l'Union africaine a approuvé l'octroi de 10,4 millions de dollars pour soutenir les efforts de lutte contre l'épidémie à travers le continent.
A.K.Moumouni (actuniger.com)
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