Burkina : le gouvernement répond aux accusations de la Cédéao
Dans un communiqué ce mardi 02 janvier 2024, le gouvernement de transition a répondu au communiqué publié la semaine dernière par la Cédéao dans lequel l’organisation communautaire a manifesté ses inquiétudes sur l’interpellation et la détention de personnalités politiques et de la société civile ainsi que ses préoccupations sur la détérioration de la situation sécuritaire du pays. Pour les autorités burkinabés, ces accusations sont biaisées et sans fondements en plus de susciter un doute sur la réelle disponibilité de la Cédéao à accompagner le pays dans ses efforts de ramener la paix et la sécurité.
Dans le communiqué, le Gouvernement dit avoir pris connaissance du communiqué du 30 décembre 2023 dans lequel la Commission de la Cédéao « réitère sa préoccupation » face à ce qu’elle qualifie de « détérioration de la situation sécuritaire dans le pays ». Le Gouvernement dit marquer «son étonnement et son incompréhension face à une lecture aussi biaisée de l’évolution de la situation sécuritaire et du combat héroïque de notre peuple pour son indépendance et sa souveraineté. Pendant que les forces combattantes burkinabè engrangent des victoires incontestables dans les opérations de reconquête du territoire national, tandis que les Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) traquent sans relâche les hordes de terroristes aux abois, l’organisation communautaire porte apparemment des œillères qui masquent sa vue sur cette réalité des faits ».
Dans le même communiqué, poursuit le gouvernement, la Commission prête aux autorités de la transition des dérives liberticides et évoque « l’interpellation et la détention de personnalités politiques et de la société civile par les autorités de la transition » de même qu’« une procédure illégale et arbitraire de réquisition destinée à réprimer toute liberté d’expression dans le pays ». Et le gouvernement burkinabé de déplorer une telle « appréciation infondée, inconséquente et incongrue », avant de rappeler par la même occasion à la Commission de la CEDEAO que c’est en toute responsabilité que le Burkina Faso, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le terrorisme, s’est doté d’un dispositif juridique relatif à « la mobilisation générale » et à « la mise en garde » pour faciliter la sécurisation du territoire. Le Gouvernement a affirmé en conséquence que c’est en respect de la procédure prescrite par les dispositions légales et règlementaires que les réquisitions de citoyens burkinabè se sont faites jusqu’à ce jour.
Dans le communiqué, le gouvernement s’est aussi désolé « du silence de l’organisation communautaire sur les enjeux majeurs de la lutte contre le terrorisme dans notre espace ». C’est le cas notamment, cite le document, des paiements de rançons qui concourent au financement du terrorisme. De même, indique le communiqué, « l’organisation est étrangement aphone en dépit des massacres et des assassinats perpétrés contre des citoyens de la CEDEAO par des barbares assoiffés de sang » et « observe la même attitude complaisante à l’égard des pays qui protègent, ravitaillent et facilitent les mouvements des terroristes ». Au lieu de s’intéresser à ces questions qui vaillent, la CEDEAO préfère s’investir dans « la recherche de solutions » aux problèmes accessoires ou inexistants, estiment les autorités burkinabés.
« Le Gouvernement de Transition n’entend pas se laisser divertir par des communications du genre de celle portée par la Commission de la CEDEAO qui procèdent d’un imaginaire débordant et totalement tronqué sur la situation réelle de la lutte de notre peuple et rappelle la Commission à l’exigence de discernement dans la conduite de sa mission », poursuit le communiqué dans lequel le gouvernement saisit l’occasion, pour « exprimer ses doutes persistants » sur cette volonté toujours réaffirmée de la disponibilité constante de la Commission de la CEDEAO « à accompagner les autorités burkinabè dans leurs efforts pour ramener la paix et la sécurité ».
Pour toutes ces raisons, le gouvernement du Burkina Faso dit appeler au respect des choix opérés par les autorités et le peuple burkinabè, et fondés sur la solide volonté d’apporter des solutions endogènes pour la restauration de l’intégrité territoriale. « A ce tournant crucial de l’histoire du Burkina Faso, le Gouvernement précise que ses priorités restent focalisées sur les énormes enjeux sécuritaires et humanitaires, et serait reconnaissant à la Commission de la CEDEAO de s’inscrire dans cette logique, pour peu qu’elle soit animée d’une réelle volonté d’accompagner ses efforts », a conclu le gouvernement dans son communiqué.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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