Burkina : après RFI et France 24, la diffusion de Jeune Afrique suspendue dans le pays
Dans un communiqué publié ce lundi 25 septembre, le gouvernement burkinabè a annoncé la suspension de la diffusion de tous les supports du journal Jeune Afrique dans le pays. Cette interdiction fait suite à une série d’articles publiés par le média panafricain, basé à Paris, et insinuant des grognes dans les casernes, à l’approche de l’an 1 de la prise de pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré. Ce que le gouvernement a démenti.
Après les chaines françaises RFI et France 24, c’est au tour du journal Jeune Afrique d’être interdit de diffusion au Burkina Faso. Dans un communiqué signé ce lundi 21 septembre par le ministre porte-parole du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le gouvernement a annoncé l’interdiction, à compter de cette date et jusqu'à nouvel ordre, la diffusion de tout support du journal Jeune Afrique au Burkina Faso, après des séries d'articles insinuant des grognes dans les casernes. « Le Gouvernement burkinabè se désole de la publication ce lundi 25 septembre 2023 d’un nouvel article mensonger sur le site du journal Jeune Afrique, intitulé : « Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée », a indiqué le communiqué qui rappelle que cette publication fait suite à un article précédent dudit journal sur le même site à la date du jeudi 21 septembre 2023, dans lequel Jeune Afrique alléguait que « Au Burkina Faso, la grogne monte dans les casernes ».
« Ces affirmations faites à dessein sans l’ombre d’un début de preuve, n’ont pour seul but que de jeter un discrédit inacceptable sur les Forces armées nationales et par-delà l’ensemble des Forces combattantes qui se battent avec abnégation pour la souveraineté et la dignité de notre peuple sur la terre libre du Burkina », estime le gouvernement burkinabé pour qui, « en faisant délibérément le choix de la contre-vérité et de la manipulation grotesques, dans la négation totale de toute éthique professionnelle du journalisme, Jeune Afrique a choisi son camp, celui de l’intoxication et de la désinformation orchestrées par des officines occultes dont les maîtres à penser essaient de semer le chaos dans notre pays pour mieux l’asservir et l’exploiter ».
Pour les autorités burkinabés, « le devenir historique du Burkina Faso n’est pas tributaire des états d’âme de journalistes égarés et la cabale médiatique lancée contre notre pays et nos vaillantes forces de défense et de sécurité se heurte, pour le malheur de ses initiateurs et de leurs commanditaires, à la vigilance de notre peuple et du Gouvernement de Transition qui a ainsi décidé en toute responsabilité de la suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les supports de diffusion de Jeune Afrique au Burkina Faso à compter de ce lundi 25 septembre 2023 ».
C’est pourquoi, le gouvernement affirme qu’ « il restera intraitable avec tout acteur médiatique qui mettra sa plume au service d’intérêts étrangers à ceux du peuple burkinabè. Il rassure les populations qu’il reste viscéralement attaché à la défense des intérêts vitaux de notre peuple et s’assumera chaque fois que l’intérêt supérieur de la Nation le commande ».
Il convient de rappeler qu’en septembre dernier, lors d’un entretien diffusé sur la télévision nationale le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré avait averti que « toutes les radios occidentale et locales qui s’alignent dans le sens de l’impérialisme et de la propagande qui tend à donner une autre idée du conflit seront fermées». «Nous sommes en guerre et en guerre, il y a une communication à faire. Nous voulons des gens qui vont communiquer, qui vont encourager nos forces, encourager le peuple qui est très résilient à tenir bon», a martelé le Chef de l’Etat, ce qui a été vu par les acteurs des médias, comme une menace à la liberté de la presse. En août dernier, la radio Oméga avait été également suspendue pendant plusieurs semaines suite à l’entretien qu’elle a accordé à un ancien conseiller du président du Niger Bazoum Mohamed, et qui avait annoncé la création d’un front armé pour rétablir l’ancien chef d’état renversé par un coup d’état le 26 juillet 2023.
A.Y.B (actuniger.com)