Situation au Niger : la Russie réaffirme son opposition à toute intervention armée
Dans un communiqué publié ce vendredi 11 août 2023 par le ministère russe des Affaires étrangères, Moscou s’est de nouveau prononcée contre toute intervention armée au Niger, estimant que l'usage de la force provoquera « une forte déstabilisation » du pays ainsi que de l’ensemble de la sous-région. Cette annonce de la Russie intervient au lendemain de l’annonce par la Cédéao, de l’activation et du déploiement de sa force en attente pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. Des décisions soutenues par l’Union Africaine (UA), la France et les Etats-Unis mais à laquelle s’oppose la Russie.
« Nous pensons qu'une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu'à une forte déstabilisation de la situation dans l'ensemble de la région du Sahara et du Sahel », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ainsi donc, contrairement à l’Union africaine (UA), à la France et aux Etats-Unis qui ont entériné les décisions prises hier jeudi à Abuja par les Chefs d’Etat, la Russie s’oppose à toute intervention militaire extérieure au Niger. Une position que Moscou a déjà affiché au lendemain de la prise du pouvoir par le Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), la junte militaire qui a renversé le régime du Président Bazoum Mohamed à la suite d’un coup-d’état le 26 juillet 2023.
Condamnation de principe et mise en garde de Moscou
Comme tous les pays, le Kremlin a condamné la rupture de l’ordre constitutionnel comme l’a déclaré son porte-parole Dmitri Peskov. « Nous appelons à un rétablissement au plus vite de la légalité dans le pays, à la retenue de toutes les parties afin d'éviter d'en arriver à des pertes humaines », a-t-il déclaré à la presse une semaine après la prise de pouvoir par les militaires à Niamey.
Cependant, après les menaces de la Cédéao de recourir à l’usage de force pour rétablir l’ordre constitutionnel, Moscou a mis en garde sur les conséquences d’une intervention armée au Niger. « Nous considérons qu'il est extrêmement important de ne pas permettre une nouvelle dégradation de la situation dans le pays, nous pensons qu'il est urgent d'organiser un dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l'ordre », a déclaré la semaine dernière, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes.
Selon elle, les « problèmes africains nécessitent des solutions africaines » et la « menace de recourir à la force contre un Etat souverain ne contribuera pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays ». C’est pourquoi, a ajouté Mme Zakharova, « nous espérons que des efforts seront déployés par l'intermédiaire de l'Union africaine et des organisations régionales ».
Depuis le début de la crise politique, des manifestations de soutien à la junte se multiplie à Niamey, la capitale, mais aussi dans les principales villes du pays. A chaque fois, des drapeaux russes sont brandits par des manifestants qui font des appels du pied au Président Poutine alors que malgré les rumeurs et intox, rien ne peut actuellement confirmer un rôle joué par Moscou dans les évènements qui se poursuivent au Niger.
A.Y.Barma (actuniger.com)
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