Burkina : choc et indignation après le kidnapping d'une cinquantaine de femmes par des individus armés
L'enlèvement, les jeudi 12 et vendredi 13 janvier près d'Arbinda, dans le nord du pays, d'une cinquantaine de femmes par des individus armés a provoqué un choc et une indignation au delà du Burkina. Alors que le gouvernement burkinabé dit être engagé "à tout mettre en œuvre pour une issue heureuse de la situation", l'ONU et la France ont demandé à "leur libération immédiate et sans condition".
Dans un communiqué publié ce lundi 16 janvier, le gouverneur de la région du Sahel a confirmé les faits rapportés depuis le weekend par plusieurs sources et a fait savoir que "ces épouses, mères et filles ont été injustement prises à parti par des hommes armés".
Elles sont au nombre d’une cinquantaine et ont été enlevées jeudi et vendredi derniers alors qu’elles allaient cueillir des feuilles et des fruits sauvages d'après les memes sources. Le Kidnapping qui rappelle celui des filles du lycée de Chibook au Nigeria en 2014, a eu lieu dans le village de Liki, à une quinzaine de kilomètres d’Arbinda et dans une autre localité située au côté ouest de Arbinda, dans la province du Soum, dans le nord du Burkina Faso. Selon des responsables locaux qui ont confirmé les enlèvements, l’armée et ses supplétifs civils, les Volontaires pour la paix (VDP), ont effectué des ratissages de la zone, sans succès.
La commune d’Arbinda se situe dans la région du Sahel, dans le nord du Burkina Faso, une zone sous blocus de groupes armés terroristes (GAT) et qui est difficilement ravitaillée en vivres. Près d’un million de personnes vivent actuellement dans des zones sous blocus, dans le nord ou l’est du pays, selon les Nations unies.
Condamnation
La France a été l'un des premiers pays à réagir ce lundi à ce rapt qui continue de choquer l'opinion au Burkina et dans les pays de la sous-région. "La France condamne avec la plus grande fermeté l’enlèvement de plusieurs dizaines de femmes près d’Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, les 12 et 13 janvier derniers. Elle appelle à leur libération immédiate. La France réaffirme sa solidarité ainsi que son engagement aux côtés du Burkina Faso", a indiqué un communiqué du Quai d'Orsay, le ministère des Affaires étrangères français.
Dans cette même journée, le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, l'Autrichien Volker Türk, a demandé leur "libération immédiate et inconditionnelle". Volker Türk s'est dit alarmé par ces enlèvements de dizaines de femmes qui, selon lui, pourraient être "la première attaque de ce type ciblant délibérément des femmes" dans le pays. "Je suis alarmé que des dizaines de femmes à la recherche de nourriture pour leur famille aient été enlevées en plein jour, dans ce qui pourrait être la première attaque de ce type ciblant délibérément des femmes au Burkina Faso", a déclaré Volker Türk qui a aussi appelé "à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les femmes enlevées et aux autorités nationales de mener rapidement une enquête efficace, impartiale et indépendante pour identifier les responsables et leur demander de rendre des comptes ". Selon l'ONU, Arbinda est l'une des nombreuses villes et villages du nord du Burkina Faso assiégés par des groupes armés depuis début 2019, ce qui rend extrêmement difficile l'accès des habitants à la nourriture, à l'eau et à d'autres biens et services de base.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)