Burkina: après le Niger en 2021, la grippe aviaire refait son apparition dans plusieurs régions du pays
Le gouvernement burkinabé a officiellement confirmé, en fin de semaine dernière, l'apparition dans le pays pour la troisième fois après 2006 et 2015, du virus de l’influenza aviaire communément appelé grippe aviaire. Une quarantaine de foyers confirmés ont été déjà détectés et des centaines de milliers de volailles décimées par cette maladie qui a été également confirmée mais vite maitrisée au Niger en mars 2021.
Suite à l'annonce officielle faite le jeudi dernier par le gouvernement en conseil des ministres de l'apparition de la grippe aviaire au Burkina Faso, les ministres de l’Agriculture, des Aménagements Hydro-agricoles, de la mécanisation et des Ressources Animales et Halieutiques, Moussa Kaboré, et son homologue en charge de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, ont animé un point de presse sur la réapparition de la grippe aviaire au Burkina Faso, ce vendredi 14 janvier 2022 à Ouagadougou. « Les services techniques de l’élevage ont constaté une forte mortalité de volailles sur des sites d’élevage de notre pays. Les analyses effectuées par le Laboratoire national d’élevage ont établi la présence du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène encore appelé virus de la grippe aviaire », a indiqué le ministre Moussa Kaboré qui a tenu à préciser que "cette pathologie est caractérisée par un rythme accéléré de contagion, une chute de ponte, des troubles respiratoires, digestifs et nerveux et une forte mortalité pouvant aller jusqu’à 100% de l’effectif de la volaille et des oiseaux touchés".
Selon le ministre burkinabé, à la date du 14 janvier, le pays enregistre 42 foyers confirmés de grippe aviaire, répartis dans sept régions. Le ministre Kaboré a aussi indiqué que l’apparition du virus dans notre pays pourrait s’expliquer par une introduction à travers les oiseaux migrateurs sur les sites de rassemblement et les points d’eau ou par l’importation frauduleuse de volailles ou de produits aviaires. Les deux membres du gouvernement ont aussi annoncé un plan national de riposte contre la maladie ainsi que le renforcement de la surveillance.
Prudence au Niger
Au Niger, pays voisin du Burkina, les autorités n'ont officiellement pas encore réagit. Il faut dire qu'après la grande vague de 2006 qui a fait des dégâts dans plusieurs pays d'Afrique de l'ouest, la maladie a aussi fait son apparition l'année dernière. Le 19 mars 2021 en effet, les autorités sanitaires ont notifié à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) qu' un foyer de grippe aviaire hautement pathogène à virus A(H5N1) a été confirmé le 16 mars dans un élevage de 30.000 volailles avec la mort de 27.000 en moins de trois jours dans la commune 4 de Niamey, la capitale. Le diagnostic a été confirmé par des techniques de biologie moléculaire (RT-PCR) au Laboratoire central de l'Elevage (LABOCEL), le laboratoire national, mais la situation a été vite maitrisée.
La prudence doit donc être de mise au regard de la réapparition de la maladie au Burkina ainsi que la surveillance au regard des échanges entre les deux pays. D'autant que le virus de la grippe aviaire peut aussi être transmis à l’homme par les contacts fréquents et intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés. « Chez l’homme, la grippe aviaire se manifeste par la fièvre, la toux, des douleurs musculaires, des infections oculaires et respiratoires », a d'ailleurs rappelé le ministre burkinabé de la Santé lors de la conférence de presse susmentionnée.
En plus de la perte de volaille, la maladie impacte négativement l’économie, la sécurité alimentaire des ménages et le climat social.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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