Coup d’état en Guinée : condamnations en série et menaces de sanctions pour les tombeurs d’Alpha Condé
Les réactions internationales à la prise de pouvoir par une junte militaire réunie au sein du Conseil National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) n’ont pas tardé à fuser aussitôt la chute du régime d’Alpha Condé consommée. Aux antipodes des scènes de liesses observées à Conakry et dans certaines villes du pays, la « Communauté internationale » n’a pas tardé à condamner unanimement cette nouvelle irruption de l’armée sur la scène politique du pays et à revendiquer un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Sauf qu’il va falloir savoir de quel ordre constitutionnel il s’agit après la révision controversée de la loi fondamentale que le président déchu avait engagé pour s’octroyer un 3e mandat, ce qui a plongé le pays dans une profonde crise politique.
Autant la chute en quelques heures du régime d’Alpha Condé a été une vraie surprise alors qu’il semblait maitriser la situation politique après avoir presque contenue la fronde née de sa volonté de briguer un 3e mandat, autant le coup d’Etat de ce dimanche 05 septembre à Conakry était presque prévisible sinon attendue par beaucoup d’observateurs tant en Guinée qu’à l’extérieur du pays. Il faut dire que le pays est abonné à l’irruption des soldats sur la scène politique à chaque fois qu’apparait une crise politique, comme c’est le cas d’ailleurs pour beaucoup de pays de la sous-région. Et la dernière crise née de l’ambition d’Alpha Condé de prolonger son bail au palais de Sekhoutoureya au delà de son bail légal, malgré la forte contestation de l’opposition et d’une grande partie de la société civile, n’a fait que réveiller les démons du passé en Guinée.
En Guinée, l’opposition prend acte et la population jubile
La première réaction de la prise du pouvoir par les éléments du Groupement des Forces Spéciales (GFS) emmenées par le colonel Mamady Doumbiya a d’ailleurs été celle du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), la coalition de l’opposition et de la société civile qui s’est opposée, sans succès il faut l’avouer, à ce 3e mandat qu’elle continue de qualifier « d’illégitime et d’illégal ». Avant que le crépitement des armes ne se taisent définitivement, le FNDC a dans un communiqué, annoncé avoir « pris acte » de la situation qui prévaut actuellement dans le pays en référence à l’annonce par l’armée à travers le Comité national de rassemblement et du développement (CNRD) de « l’arrestation du dictateur Alpha Condé ».
Cette première sortie médiatique de l’opposition au régime d’Alpha Condé a été suivie par des scènes de liesses dans plusieurs quartiers de la capitale mais aussi dans d’autres villes de l’intérieur du pays acquis majoritairement à sa cause alors que le parti du président déchu, le RPG, et la coalition qui le soutien, l’Alliance arc-en-ciel, continuent de faire profil bas en attendant certainement la suite des évènements.
Célébration populaire de la chute du régime d’Alpha Condé et soutien à la junte dans un quartier de Conakry.
L’ONU et l’UA et la communauté internationale condamnent, la Cedeao menace la junte de sanctions
Le premier chef d’Etat africain à réagir à la situation en Guinée a été le président burundais Évariste Ndayishimiye qui a, dans un tweet, « condamné le coup d'État en République de Guinée », avant de lancer un appel au calme. Il a été suivi par le Nigeria, premier pays à réagir officiellement aux évènements de Conakry. Dans un communiqué officiel du gouvernement fédéral, le pays de Muhammadu Buhari, qui est pourtant opposé aux 3e mandats, a fermement condamné cette manière de prise de pouvoir qui « viole le protocole additionnel de la Cédéao sur la démocratie et la bonne gouvernance ». Prenant le devant de l’organisation communautaire sous-régional, le Nigeria a appelé à la « restauration de l’ordre constitutionnel » et à « la préservation de l’intégrité physique » d’Alpha Condé.
Dans la même lancée, le secrétaire général des Nations unies, António Guterrez a aussi réagit à chaud à la situation en Guinée qu’il affirme suivre de près.
« Je suis personnellement de très près la situation en Guinée. Je condamne fermement toute prise de pouvoir du gouvernement par la force du fusil et appelle à la libération immédiate du président Alpha Condé ». SG de l’ONU
Dans un communiqué conjoint, le Président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi et le Président de la commission de l’organisation continentale Moussa Faki Mahamat ont aussi condamné « toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate du Président Alpha Condé ». Ils ont par ailleurs invité le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine à se réunir d’urgence « pour examiner la nouvelle situation en Guinée et pour prendre les mesures appropriées aux circonstances ».
Le communiqué le plus attendu est celui de la Cédéao, Communauté économique régionale (CER) à laquelle est intégré la Guinée et qui va se charger de jouer les médiateurs. Dans le communiqué signé par son président ex exercice, le chef d’état ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo dit noter « avec une grande préoccupation les récents développements politiques survenus à Conakry ». La Cédéao a ainsi « condamné avec la plus grande fermeté cette tentative de coup d’Etat de ce dimanche 5 septembre 2021 », avant d’exiger un retour à l’ordre constitutionnel, la libération d’Alpha Condé et a demandé aux forces de défense et de sécurité guinéenne d’adopter une posture républicaine. Fidèle à la posture qu’elle a adoptée dans un premier temps au Mali, elle a agité la menace de « sanctions ».
« La CEDEAO exige le respect de l’intégrité physique du Président de la République, le Professeur Alpha Condé et sa libération immédiate et sans condition ainsi que celle de toutes les personnalités arrêtées. Elle exige également le retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions. La CEDEAO réaffirme sa désapprobation de tout changement politique anticonstitutionnel. Elle demande aux forces de défense et de sécurité de demeurer dans une posture républicaine et exprime sa solidarité envers le peuple et le gouvernement guinéens ».
La France s’est d’ailleurs abritée derrière cette posture de la Cédéao pour annoncer sa position. « La France se joint à l’appel de la CEDEAO pour condamner la tentative de prise de pouvoir par la force, demander le retour à l’ordre constitutionnel et appeler à la libération immédiate et sans condition du Président Condé », lit-on dans le communiqué du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères publié dans la soirée du dimanche.
Même son de cloche au niveau de l’Union européenne (UE). Son chef de la diplomatie, Joseph Borell Fontelles, a aussi « condamné la prise de pouvoir par la force en Guinée », avant d’appeler à la libération immédiate du président Alpha Condé. « J’invite tous les acteurs à agir dans le respect de l’état de droit, de l’intérêt de la paix et pour le bien-être de la population guinéenne », a-t-il posté sur les réseaux sociaux.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a aussi réagit à ces évènements de Conakry à travers une déclaration de sa secrétaire générale, la rwandaise Louise Mushikiwabo, qui s’est dit, « très préoccupée par la situation qui prévaut en Guinée », avant de condamner « toute prise de pouvoir par la force » et de demander « la libération et le respect de l’intégrité physique du Président Alpha Condé ».
Les Etats-Unis ont également condamné le coup d'Etat menée en Guinée. Dans un communiqué, le Département d'Etat américain a déclaré que «la violence et les mesures extraconstitutionnelles ne feraient qu'éroder les perspectives de paix, de stabilité et de prospérité de la Guinée ».
« Les Etats-Unis condamnent les événements qui se sont déroulés à Conakry. Ces actes pourraient limiter la capacité des Etats-Unis et des autres partenaires internationaux de la Guinée à soutenir le pays alors qu'il se trouve sur la voie de l'unité nationale et cherche à offrir un avenir meilleur au peuple guinéen ».
La Chine et la Turquie se sont également alignées sur cette condamnation unanime de la communauté internationale. Lors du point de presse qu’il a animé ce lundi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a exprimé le son rejet par le gouvernement chinois, du coup d'État militaire en Guinée avant d’appeler toutes les parties à opter pour le dialogue et à libérer le Président détenu Alpha Condé.
« La Chine rejette toute tentative de prise du pouvoir par coup d'État et appelle à la libération immédiate du Président Condé. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue, à respecter les intérêts fondamentaux du pays et à résoudre les problèmes par le dialogue et la consultation ».
Pour beaucoup d’observateurs, cette unanimité de la Communauté internationale n’est que de principe et surtout contraste avec le silence dont elle a fait preuve lors du passage en force d’Alpha Condé. Certains estiment d’ailleurs, et à juste titre, que s’il va falloir rétablir l’ordre constitutionnel, il faudrait alors revenir à cette remise en cause du sacro-saint principe de limitation de mandat que le président déchu a contourné pour se maintenir au pouvoir. Les prochains édifieront davantage sur l’évolution de la situation avec, encore une fois, la Cédéao qui risque de s’engouffrer dans une nouvelle situation complexe alors que le cas malien est toujours dans les esprits. A Conakry, e CNRD ne semble en tout cas pas revenir sur sa prise de pouvoir et au lendemain du putsch, le CNRD est déjà à pieds d’œuvre pour s’installer confortablement au pouvoir qu’il a conquis par les armes. Avec toutefois, des gages d’assurance visant à rassurer les guinéens et l’ensemble de la Communauté internationale.
A.Y.Barma (actuniger.com)
Commentaires
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