UNICEF Niger : lancement officiel du nouveau programme triennal d’une enveloppe de 110 milliards FCFA
Le nouveau programme de coopération entre le gouvernement et l’UNICEF pour la période 2019-2021 a été officiellement lancé mardi 2 avril au Grand Hôtel de Niamey, en présence de plusieurs membres du gouvernement ainsi que des représentants des missions diplomatiques et des partenaires techniques et financiers.
Le lancement du programme de coopération entre le gouvernement du Niger et l'UNICEF intervient quelques mois après sa validation par le Conseil d'administration du Fonds des nations unies pour l’enfance, au cours de sa première session de l’année qui s’est tenue du 5 au 7 février dernier au siège des Nations Unies à New York.
Un nouveau programme aligné sur les priorités nationales
Selon un communiqué de la représentation de l’Unicef au Niger, « la vision de ce nouveau programme est d’accompagner le gouvernement à faire en sorte que tous les enfants, en particulier les plus vulnérables, jouissent de leurs droits ; les adolescents et les jeunes soient autonomes ; les communautés et les systèmes soient renforcés et résilients ; et l’aide humanitaire et le secteur du développement répondent aux causes structurelles de la fragilité et de la vulnérabilité ». C’est pourquoi, il a été aligné aux priorités nationales notamment le PDES 2017-2021, ainsi qu’au nouveau Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement au Niger (UNDAF 2019-2021). Dans le cadre de sa mise en œuvre, les interventions du programme concerneront les domaines sectoriels de la santé ; la nutrition ; l’eau, hygiène et assainissement (WASH) ; l’éducation, la protection de l’enfance ; et dans les domaines transversaux de l’inclusion sociale, des adolescents et des normes sociales. Selon l’Unicef Niger, le nouveau programme se propose particulièrement d’accélérer les progrès dans quatre domaines de résultats clés pour les enfants : la vaccination ; la prévention du retard de croissance ; la qualité de l’éducation ; et les efforts visant à éliminer le mariage des enfants. Lors de la présentation du programme au Conseil d’administration, Dr Felicité Tchinbidat, la représentante de l’UNICEF au Niger, a souligné que le Niger a fait des progrès considérables dans la promotion des droits de l'enfant comme en témoigne le taux de mortalité infantile qui a considérablement diminué au cours de la dernière décennie. Par ailleurs, « les législations, politiques, stratégies et programmes ont considérablement évolué au cours des dernières années », s’est aussi félicité la représentante de l’Unicef au Niger, qui a toutefois reconnue, « qu’un certain nombre de défis demeurent ».
Améliorer les conditions de vie des enfants et des adolescents
C’est donc pour permettre d'accélérer les efforts pour relever les défis constatés, qu’a été élaboré puis validé le nouveau programme de coopération entre le gouvernement du Niger et l’UNICEF. « Au-delà de son cycle temporel de trois ans, ce nouveau programme a cette particularité de poser les bases d’un horizon temporel de 10 à 15 ans pour parvenir à un impact pérenne sur les conditions de vie des enfants », a déclaré lors de la cérémonie de lancement, M. Abdou Amani, ministre du Développement communautaire et de l’Aménagement du territoire, Ministère de tutelle du programme de coopération Niger-UNICEF. Le programme encourage en effet la mise à l'échelle nationale d'approches réussies, en mettant l'accent sur la modélisation de systèmes institutionnels et communautaires durables pour les régions et les groupes de population les plus désavantagés. « Ce programme accélérera le passage stratégique d'un mode principalement de prestation de services à des investissements plus importants dans le renforcement des systèmes et des capacités », a pour sa part souligné Dr. Felicite Tchinbidat. La représentante de l’UNICEF au Niger a ajouté que « le développement et la participation des adolescents seront mis en avant dans tous les domaines programmatiques ». Intervenant dans le même cadre, la ministre de la Promotion de la femme et de la Protection de l'enfant, Mme Elback Zeinabou Tari Bako, a indiqué que ce nouveau programme livre bien tous les aspects de la protection de la femme et de l’enfant au Niger. Selon les explications qu’elle a données, au cours de la 63ème session de la Commission sur la condition de la femme des Nations Unies, elle a eu l’occasion d’échanger personnellement avec la Directrice exécutive de l’UNICEF sur les défis de la protection de l’enfant et d’explorer comment l’UNICEF, au niveau du pays, pourrait renforcer son accompagnement dans ce cadre.
Une enveloppe de plus de 110 milliards FCFA sur trois ans
Le nouveau programme couvre trois ans (2019-2021) et sa mise en œuvre nécessitera une enveloppe de près de 190,3 millions de dollars américains, soit quelques 110 milliards FCFA. « Je voudrais lancer un vibrant appel à nos partenaires pour répondre favorablement à nos efforts de mobilisation des ressources nécessaires au financement global de ce Programme et invite les acteurs nationaux de mise en œuvre à redoubler d’efforts, plus que par le passé, afin de relever les défis combien importants soulevés par ce programme », a souligné lors de son allocution, le ministre Abdou Amani. Présent à la cérémonie, M. Katambé Issoufou, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a tenu à remercier l’UNICEF pour l’accompagnement fait au cours des dernières années dans le secteur de l’eau, assainissement et hygiène, et s’est réjoui que la problématique de l’accès à l’eau potable se trouve au cœur de cette nouvelle programmation.
De son côté, M. Laouan Magagi, ministre de l'Action humanitaire et de la Gestion des catastrophes, a affirmé que ce nouveau programme s’aligne effectivement à la nouvelle façon de travailler ressortie au Sommet d’Istanbul sur le nexus développement-humanitaire, l’UNICEF étant l’un des piliers forts de cette nouvelle approche. Il a saisi également l’occasion pour féliciter l’UNICEF pour sa planification participative et la rapidité de ses interventions dans la réponse humanitaire. Pour sa part, le ministre des Enseignements professionnels et Techniques, M. Tidjani Idrissa Abdoulkadri, il a souligné que le Gouvernement a déployé d’importants efforts pour placer les jeunes et les adolescents au cœur de ses priorités. A titre d’illustration, a-t-il cité, les ressources propres de l’Etat allouées au secteur de l’éducation représentent plus de 20% du budget. Il s’est ainsi félicité que l’UNICEF porte une attention particulière aux jeunes et aux adolescents dans toutes les composantes de ce nouveau programme.
C’est aussi l’avis exprimé par Dr Idi Illiassou Mainassara, le ministre de la Santé publique qui s’est réjoui de « l’appui exceptionnel et primordial de l’UNICEF, avec qui le ministère est intimement lié ». D’après le ministre Illiassou Mainassara, l’UNICEF a en effet accompagné le ministère dans l’élaboration du Plan de Développement Sanitaire (PDS2017-2021) et dans toutes les revues sectorielles aussi bien aux niveaux local, régional que national. C’est pourquoi, il a également tenu à remercier le fonds des Nations unies, tout en témoignant que, « c’est grâce en grande partie au soutien de l’UNICEF que le Niger a significativement réduit la mortalité des enfants de moins de cinq ans ».
Last but not the least, M. Assoumana Mallam Issa, ministre de la Renaissance culturelle, des Arts et de la Modernisation sociale, a mis en exergue que « le changement de narratif, l’inclusion sociale et les normes sociales inscrits dans ce nouveau programme qui cadrent bien avec le programme de renaissance culturelle récemment validé par le gouvernement au mois de février dernier ».
Abdoul Karim Moumouni (Actuniger.com)
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