Un chef local de Boko Haram, al-Barnawi, aurait été destitué
Al-Barnawi est le leader de la Province d'Afrique de l'ouest. L'information a été diffusée dans un message audio, relayé par la presse nigériane, mais qui ne donne pas les raisons de sa destitution. Cela intervient quelques mois après une purge au sein de cette faction, suite au décès l'été dernier de Mamman Nur et d'Ali Gaga, deux autres figures de ce groupe jihadiste.
Abou Moussab al-Barnawi aurait été renversé par des jihadistes plus radicaux que lui.
Il dirigeait depuis 2016 la faction de Boko Haram qui a fait allégeance à l'Etat islamique. On le présente comme un des fils de Mohammed Yusuf, le fondateur de Boko Haram. Au-delà de cette aura, al-Barnawi incarne la ligne modérée affichée aussi par Mamman Nur, qui aurait été exécuté l'été dernier. Ces personnages refusent par exemple d'utiliser des jeunes filles comme kamikaze.
Une ligne modérée, si l'on peut dire, dans le sens où ils étaient relativement ouvert au dialogue avec les autorités. En témoigne la libération des lycéennes de Dapchi en mars 2018.
Quelles conséquences cette destitution peut -elle avoir ? Dans l'immédiat, les connaisseurs de ces mouvances jihadistes sont perplexes. Car plusieurs incertitudes demeurent comme l'explique Aminu Abubakar, journaliste pour l'AFP :
« Sa destitution peut donner un coup de froid et créer une amertume au sein de sa mouvance. Al-Barnawi a toujours des combattants qui lui sont fidèles. Or on ignore s'il est toujours en vie. Et c'est un élément qui peut attiser les tensions en cas d'annonce de sa disparition. S'il s'avère qu'Al-Barnawi a simplement été destitué, sans effusion de sang, il est fort probable que l'on voit se créer un nouvelle mouvance qui tentera de se venger. »
Peu d'informations circulent sur le profil de son successeur, Abou Abdallah Idrisa, que l'on décrit comme un combattant en retrait et peu connu.
RFI