EAU, HYGIÈNE ET ASSAINISSENT : à Diffa, l’Unicef soulage les populations
Les problèmes d’eau, d’hygiène et d’assainissement sont devenus de vieux souvenirs pour les populations de la région Diffa. Et ce, grâce à l’intervention de l’Unicef à travers le projet RapidPro du financement ECHO. Une visite guidée (du 5 au 9 novembre 2018) a permis de constater de visu le soulagement des populations qui ont retrouvé le sourire.
La joie a supplanté la tristesse de jadis. Derrière leurs amples voiles aux couleurs variées, on pouvait lire l’allégresse qui habite ces femmes de Boudouri, village situé à 12km de la ville de Diffa. Massées sur une place publique, visages radieux, Binta Arewa et Cie n’ont pu cacher leur joie. «Depuis que nous avons mis en place le comité, nous n’avons vraiment plus de problème», jure Binta qui arbore un large sourire. Pourtant, dans un récent passé, la quinquagénaire et ses camarades vivaient le calvaire du manque d’eau, d’hygiène et d’assainissement. La vie ne laissait place qu’au désarroi. Elles se morfondaient dans leur coin, sans aide. Mais c’était avant. C’était le temps où l’Unicef n’avait pas pris connaissance de ces difficultés. Aujourd’hui, Binta Arewa et Cie ont retrouvé le sourire. Un sourire que l’Unicef compte faire perdurer dans le temps et dans l’espace. Le problème d’eau, d’hygiène et d’assainissement qui accablait cette communauté, laisse comme vestige, un vieux mauvais souvenir. L’Unicef est passé par là.
Binta Arewa, bénéficiaire du projet Rapid Pro à Boudouri
Le sourire retrouvé des femmes de Diffa n’est pas une légende que l’on raconte. Des journalistes ont effectué, à l’initiative de l’Unicef, une visite de terrain du 5 au 9 novembre 2018. C’est permettre aux médias du public et du privé de constater de visu l’impact des réponses multisectorielles apportées aux crises affectant la région de Diffa. Cinq (5) jours durant, les journalistes ont sillonné différentes localités de la région. Le constat révèle que les interventions humanitaires ainsi que l’impact des programmes de développement exécutés ou en cours de l’être est palpable. Ces interventions de l’UNICEF ont concerné plusieurs domaines à savoir la nutrition, la santé, l’Eau, Hygiène et Assainissement, l’éducation, la protection de l’enfant, Les articles non alimentaires (NFI) et enfin le RapidPro ou suivi en temps réel des services sociaux de base.
Les défis d'eau, d’hygiène et d’assainissement relevés
En ce qui concerne le renforcement de la réponse humanitaire dans le secteur de l'eau, hygiène et assainissement, de la protection de l'enfance, de la nutrition et de l'éducation dans la région de Diffa, ces domaines sont soutenus par l’UNICEF à travers le Financement ECHO de l’Union Européenne d’où le projet rapidPro.
Mahamane Sani, membre du staff de la Direction Régionale de l’Hydraulique et de l’Assainissement (DRHA), point focal du groupe technique Eau, Hygiène et Assainissement de la région de Diffa, a entretenu les journalistes sur les mécanismes d’alerte mis en place pour remonter les données en vue d’agir à temps et dépanner les éventuels points d’eau. « Aujourd’hui, avec ce dispositif dès qu’il y a un point d’eau qui tombe en panne, l’alerte est remontée et on analyse. A la suite de quoi, des agents du bureau de contrôle mis en place à cet effet se déplacent pour détecter la panne ». Après, poursuit-il, les partenaires réunis au sein du groupe de travail décideront chacun en ce qui le concerne de la prise en charge pour réparer la panne dans un cours délai au regard de la situation d’urgence humanitaire dans laquelle vivent les populations.
Mahamane Sani, membre du staff de la Direction Régionale de l’Hydraulique et de l’Assainissement (DRHA)
Les réalisations en chiffres
M Rahmane Adamou MOUSSA du bureau de contrôle BENIC, d’affirmer « nous suivons actuellement la réalisation de 7 forages mécaniques, la réhabilitation de 7 autres forages, puis 3 blocs de latrines avec l’ACF et un autre chantier de réhabilitation d’une mini-AEP avec ACTED ». A Rahmane Adamou MOUSSA d’ajouter que « en moyenne, par mois, nous faisons le suivi quotidien de 5 à 6 chantiers ».
Pour le bénéficiaire du projet RapidPro, M. Mamadou Boureim de Boudouri, « depuis l’arrivée de RapidPro, nous sommes organisés et nous tenons régulièrement nos réunions sur la gestion des points d’eau. Nous cotisons et versons l’argent dans un compte ouvert à cet effet. En cas de panne, grâce à RapidPro, l’alerte est vite donnée, la réponse est prompte, des rapports sont faits avant et après dépannage ».
Mamadou Boureim, bénéficiaire du Projet Rapid Pro à Boudouri
A noter que dans le secteur de l’Education, il existe également le même type de dispositif d’alerte ou de rapportage sur le dysfonctionnement de l’école. « C’est le cas lorsque plus de 3 jours l’école n’a pas fonctionné ou plus de 3 mois l’école n’a pas accueilli une supervision c’est-à-dire le passage des conseillers pédagogiques » a dit M. Ari Chaibou, directeur de l’école Primaire Boulama Yacouba de Chetimari. A Ari Chaibou, de conclure que : « Rapid Pro a plusieurs avantages dont la promptitude dans le partage de l’information relative au dysfonctionnement, l’accès et la qualité de l’école mais aussi le rapportage qui facilitent les dispositions à prendre dans l’urgence.»
Environ 40 000 enfants sortis de la malnutrition
En sus de l’eau, l’hygiène et l’assainissement, l’Unicef et ses démembrements ont combattu la malnutrition qui constitue un fléau dans cette partie du Niger. Le point focal nutrition de la direction régionale de la santé publique de Diffa, Mamane Sani Salaou, donne les détails du programme. «Nous avons l’appui des grands partenaires notamment l’Unicef pour la prévention, la prise en charge de la malnutrition chez les enfants mais aussi les femmes enceintes. Depuis le début de cette prise en charge, nous avons pu récupérer environ 40 000 enfants», a-t-il indiqué.
Mamane Sani Salaou, point focal nutrition de la direction régionale de la santé publique de Diffa
Le projet se fixe l’objectif d’améliorer la qualité technique et des systèmes de gestion de 160 ouvrages hydrauliques et 1 600 infrastructures d’assainissement dans la région. Le projet qui a débuté en septembre 2017 doit prendre fin en août 2019. A ce jour, il a été réalisé, dans le cadre de ce projet, le diagnostic de 65 ouvrages hydrauliques en panne, la formation de 199 points focaux chargés de suivre 249 points d’eau, la formation de 230 directeurs d’école pour l’utilisation de RapidPro et l’envoi de rapport mensuel.
En effet, depuis 2015, Diffa a connu des déplacements massifs de populations liés à la situation sécuritaire qui a fragilisé davantage une population dont les indicateurs sociaux de base étaient auparavant très faibles. Dans ce contexte de vulnérabilité et malgré l'accalmie observée récemment, les besoins en services vitaux des populations vulnérables, principalement les femmes et les enfants sont loin d'être couverts. On compte dans cette région près de 250.000 populations déplacées internes, rapatriées et refugiées réparties dans environ sur 96 sites, incluant plus de 166.000 enfants de moins de 18 ans. A travers cette visite des médias à Diffa, l’UNICEF entend les encourager à aller à la rencontre des communautés, remonter la voix de celles-ci ainsi que celles des enfants autres intervenants sur le terrain.
Abdoulkarim MOUMOUNI
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