«Gilets jaunes» : la manifestation sur les Champs-Élysées a viré au chaos
Samedi, la situation a vité dégénéré à Paris : des manifestants, disséminés dans le cortège, ont fait face aux forces de l'ordre pendant de longues heures. Toutefois, le périmètre interdit a été respecté.
Des images sidérantes, des barricades en feu, des pavés arrachés du sol au pied de biche. L'avenue des Champs-Élysées, la «plus belle du monde», a offert samedi des scènes de chaos. C'est vers 10h environ, avec l'arrivée des «gilets jaunes», que les premières violences ont éclaté. Toute la journée, il en aura été ainsi: des milliers de manifestants au nombre de 8000 environ ont fait face aux forces de l'ordre qui n'ont pas lésiné sur les moyens en utilisant bombes lacrymogènes et engins lanceurs d'eau pour tenter de les disperser.
Diffusées à travers le monde, ces images donnent l'impression d'un échec des opérations de maintien de l'ordre. Pendant de longues heures, policiers et gendarmes ont tenté de maîtriser la situation, tout en s'adaptant au choix des «gilets jaunes».
Refusant le Champ-de-Mars comme leur avait proposé Beauvau, ces derniers ont en effet choisi leur terrain de jeu: les Champs-Élysées. Avec des barricades en feu, des colonnes de fumée noire masquant l'Arc de Triomphe, la Marseillaise hurlée le long des boutiques de luxe, cette France en colère a ainsi réussi à braquer toutes les télés sur elle. Les images sont bien plus spectaculaires que ne l'auraient été des milliers de manifestants parqués sur la pelouse du Champ-de-Mars.
Les forces de l'ordre ont toutefois réussi à contenir principalement les manifestants sur l'avenue. En jouant sur les rues perpendiculaires, ils les ont laissés reprendre possession de l'avenue avant de les en chasser de nouveau à coup de gaz et de jets d'eau. «On joue au chat et à la souris», lance Alfred, qui venant de Charente-Maritime a dormi dans sa voiture sur un parking de Seine-et-Marne, avant de revêtir son gilet jaune à Paris. Tout au long de la journée, en descendant puis en remontant l'avenue, casseurs et certains gilets jaunes ont à chaque fois un peu plus saccagé les lieux. Les terrasses des cafés ont été mises à sac et le mobilier urbain détruit, à l'image de ce feu rouge allongé au sol et servant de banquette aux manifestants.
Le reste de Paris épargné
Cette violence concentrée sur les Champs-Élysées répond sans doute au choix de Beauvau qui a voulu que les forces de l'ordre agissent sur un périmètre délimité pour encadrer et sécuriser le mouvement. L'avenue a été livrée aux manifestants mais le reste de la capitale a été épargné. Protégée par un dispositif important, la place de la Concorde n'a pas été investie. Les manifestants qui voulaient approcher le palais de l'Élysée, n'y sont pas parvenus. Aucun débordement significatif n'a été signalé dans les autres arrondissements. Seul le périphérique a été ralenti par une action des VTC, et un petit groupe de manifestants qui approchait le Sénat a été dispersé. Quelques «gilets jaunes» ont manifesté sans heurt place de la Bastille et au Champ-de-Mars.
Même à deux pas des Champs-Élysées, le calme régnait. Les rues huppées du quartier offraient ce samedi des scènes ordinaires. Les touristes ont pu sortir tranquillement des hôtels de luxe, d'autres ont pu occuper les terrasses chauffées des cafés. «It's amazing!» lance ainsi un Américain, en tenue de ville particulièrement soignée, qui par une rue perpendiculaire voyait une colonne de fumée noire monter des Champs-Élysées et des silhouettes jaunes au loin s'agiter.
Un regain de violence et de tension était redouté dans Paris à la tombée de la nuit. Des «gilets jaunes» qui sont restés cantonnés sur l'avenue avaient l'intention de quitter les lieux pour s'en prendre à des lieux symboliques du pouvoir.
Le Figaro
Commentaires
Ces images nous viennent de l'occident . Certes elles sont de l'occident mais certainement de l'occident en d