Jamal Khashoggi a été étranglé puis « démembré » au consulat saoudien, selon la justice turque
C’est la première fois qu’un officiel turc, en l’occurence le procureur d’Istanbul, dévoile les circonstances du meurtre du journaliste dans le consulat saoudien.
Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été tué par « strangulation » au consulat de son pays à Istanbul, le 2 octobre, a affirmé mercredi le parquet turc dans un communiqué.
« Conformément à un plan prémédité, la victime Jamal Khashoggi a été étranglée à mort dès son entrée au consulat, est-il écrit. Le corps de la victime a été démembré et on s’en est débarrassé suite à sa mort par strangulation, là encore conformément à un plan préparé d’avance. »
Le journaliste saoudien, très critique à l’égard du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman et qui vivait en exil aux Etats-Unis depuis 2017, s’était rendu au consulat pour des démarches administratives.
Cette annonce des autorités turques a été faite quelques heures après le départ du procureur saoudien Saoud ben Abdallah Al-Muajab à l’issue d’une visite entamée dimanche en Turquie et qui n’a permis aucune avancée sur deux points clés de l’enquête : identifier les commanditaires du meurtre et ce qu’il est advenu du corps. Dans son communiqué, le parquet truc regrette d’ailleurs que cette visite n’ait « pas donné de résultat concret ».
« La vérité n’est pas au rendez-vous »
En annonçant que le journaliste a été tué par strangulation et son corps démembré, le procureur d’Istanbul confirme pour la première fois des informations publiées depuis plusieurs semaines par la presse turque. Le corps de M. Khashoggi n’a toutefois pas encore été retrouvé, près d’un mois après sa mort.
Pour le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, « le meurtre, l’assassinat de Jamal Khashoggi dans le consulat en Turquie viole les règles du droit international ». Interrogé sur RTL mercredi matin, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a de son côté regretté que l’enquête n’avance pas assez vite.
« Aujourd’hui, même si les autorités saoudiennes ont reconnu qu’il y avait un meurtre, le compte n’y est pas. La vérité n’est pas au rendez-vous. »
Près d’un mois après la disparition de M. Khashoggi, l’Arabie saoudite est toujours au centre des critiques. Sous la pression internationale, Riyad avait reconnu, après plusieurs jours de dénégations, le meurtre du journaliste dans son consulat lors d’une opération « non autorisée », mais a avancé plusieurs versions contradictoires qui ont suscité le scepticisme.
Le Monde
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