Mali : une dizaine de civils tués dans une attaque près de la frontière nigérienne
Des « hommes armés » ont ouvert le feu sur la foule, dimanche, dans la localité d’Injagalane, indiquent les autorités locales.
Une dizaine de civils ont été tués par des djihadistes présumés, dimanche 15 juillet, dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne, selon des groupes armés à dominante touareg et selon les autorités locales.
Plus d’une centaine de personnes, dont de nombreux civils, appartenant en particulier aux communautés peule et touarègue, ont péri ces derniers mois dans cette région, où s’affrontent notamment des djihadistes ayant prêté allégeance à l’organisation Etat islamique (EI) et deux groupes, principalement touaregs, soutenant la force française « Barkhane » et l’armée malienne, le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), issu de l’ex-rébellion) et le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako).
Dimanche, « des bandits armés affiliés au réseau criminel opérant le long de la frontière Mali-Niger ont fait irruption dans la localité d’Injagalane », à l’ouest de Ménaka, affirment dans un communiqué conjoint, en allusion aux djihadistes, le MSA et le Gatia. « Ils ont ouvert le feu sur les civils de la communauté Ibogholitane et Idarfane », précisent-ils, faisant état de douze tués et trois véhicules calcinés.
Des « hommes armés » circulant à moto
L’attaque a été confirmée par un responsable du gouvernorat de Ménaka, principale ville de la région. « Des hommes armés circulant sur plusieurs motos ont fait irruption dans le marché d’Injagalane », a déclaré ce responsable à l’Agence France-Presse (AFP) sous le couvert de l’anonymat. « Ils ont tiré dans la foule, il y a eu quatorze morts, plusieurs véhicules et motos brûlés », selon cette source.
Selon le MSA et le Gatia, « les auteurs de ces massacres s’en prennent à toutes les communautés sans exception ». « Ces massacres sont perpétrés par des extrémistes dans le but de [faire] déguerpir toutes les populations de leurs zones d’ancrage », affirment-ils.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touarègue, d’abord alliée à ces groupes, qui l’ont ensuite évincée.
Les djihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement, en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature, en mai-juin 2015, d’un accord de paix entre le gouvernement, les groupes pro-Bamako et l’ex-rébellion, censé isoler définitivement les djihadistes.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et le sud du Mali, et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
Le Monde
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