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Donald Trump cravate jaune min

Selon plusieurs médias américains, le président s'est emporté lors d'une réunion avec des parlementaires sur l'immigration. Donald Trump dément fermement.

Donald Trump a-t-il réellement qualifié certains pays de « pays de merde » ? Vendredi, dans un tweet, le président américain a contesté avoir utilisé la fameuse expression lors d'une réunion avec plusieurs élus sur l'immigration, qui s'est déroulée la veille.

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« Le langage que j'ai utilisé lors de la réunion était dur, mais ce ne sont pas les mots utilisés », a-t-il ainsi précisé. Donald Trump a ensuite entrepris, toujours sur Twitter, de préciser sa position ferme sur l'immigration. « Je veux un système d'immigration fondé sur le mérite et des gens qui aideront notre pays à aller de l'avant », a-t-il écrit. « Je veux la sécurité pour notre peuple », a-t-il martelé.

Dans un second tweet, Donald Trump dément également avoir tenu des propos négatifs à propos d'Haïti. « Je n'ai jamais dit de mal des Haïtiens outre le fait que, et c'est une évidence, Haïti était un pays très pauvre et en difficulté. Je n'ai jamais dit virez-les. Inventé par les Dem (l'opposition démocrate, NDLR). J'ai une relation merveilleuse avec les Haïtiens », a écrit le président américain, ajoutant qu'il devrait probablement enregistrer ses réunions. Le gouvernement haïtien a, de son côté, qualifié d'« inacceptables » les propos dénigrant Haïti prêtés au milliardaire, les jugeant simplistes et racistes, dans un communiqué publié vendredi, jour anniversaire du séisme qui a fait plus de 200 000 morts dans le pays en 2010.

« Le gouvernement haïtien condamne avec la plus grande fermeté ces propos odieux et abjects, qui, s'ils étaient avérés, seraient, à tous égards, inacceptables car ils refléteraient une vision simpliste et raciste totalement erronée », a écrit le gouvernement. « Ils seraient, de surcroît, incompatibles avec les liens multiples tissés par la longue histoire d'amitié et de convivialité qui unit les deux peuples des deux plus vieilles républiques » du continent américain, a-t-il ajouté. « Il y a lieu de croire qu'il s'agit, une fois encore, d'une véritable méprise tant ces déclarations insultantes et répréhensibles ne correspondent en rien aux vertus de sagesse, de retenue et de discernement que doit cultiver toute autorité politique investie de hautes fonctions », a-t-il poursuivi.

Et de rappeler que « des millions de fils et filles d'Haïti ont contribué, contribuent et continueront de contribuer à la prospérité et à la grandeur de l'Amérique ». « De même, la solidarité spontanée du peuple américain envers le peuple haïtien dans ses moments difficiles consolide, encore pour longtemps, le socle de leur indéfectible amitié », a ajouté le gouvernement, évoquant en particulier également l'aide des soldats haïtiens au général Lafayette pendant la guerre d'indépendance des États-Unis.

La version des médias américains

Toutes ces précisions visent à mettre un terme à la polémique née après que plusieurs médias ont rapporté les propos présidentiels jeudi. Lors de cette fameuse réunion avec plusieurs parlementaires à la Maison-Blanche, le président des États-Unis s'était emporté et a qualifié, selon le Washington Post, plusieurs nations africaines ainsi que Haïti de « pays de merde ». Le milliardaire républicain recevait alors dans le Bureau ovale plusieurs sénateurs, dont le républicain Lindsey Graham et le démocrate Richard Durbin, pour évoquer un projet bipartisan proposant de limiter le regroupement familial et de restreindre l'accès à la loterie pour la carte verte. En échange, l'accord permettrait d'éviter l'expulsion de milliers de jeunes, souvent arrivés enfants aux États-Unis.

« Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? » a demandé le président Trump lors des discussions, selon le quotidien, qui cite plusieurs sources anonymes. Selon elles, l'homme d'affaires devenu président faisait référence à des pays d'Afrique ainsi qu'à Haïti et au Salvador, expliquant que les États-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège, dont il a rencontré la Première ministre la veille. « Pourquoi avons-nous besoin de plus d'Haïtiens ? » aurait encore demandé le président, selon le quotidien. Malgré les démentis de Donald Trump, le sénateur démocrate Dick Durbin, qui assistait à cette réunion, a affirmé vendredi matin que le président républicain avait même utilisé « plusieurs fois » cette expression grossière.

De son côté, le New York Times, qui fait état des mêmes propos du président, citant des participants non identifiés à la réunion, avait rapporté en juin dernier que Donald Trump avait assuré, lors d'une autre réunion sur l'immigration, que les Haïtiens « ont tous le sida ». La Maison-Blanche avait démenti. Toujours de même source, les sénateurs présents ont été déconcertés par ces propos. Membre du Congrès, le démocrate Luis Gutierrez a réagi : « Nous pouvons dire maintenant avec 100 % de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution. » Sa collègue républicaine Mia Love, d'ascendance haïtienne, a jugé pour sa part « désobligeants » et « clivants » les propos présidentiels, et a demandé des excuses. « Cette attitude est inacceptable de la part du chef de notre nation », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Pas de démenti

La Maison-Blanche n'a pas nié que le président américain ait tenu ces propos. « Certaines personnalités politiques à Washington choisissent de se battre pour des pays étrangers, mais le président Trump se battra toujours pour le peuple américain », a souligné un porte-parole de l'exécutif, Raj Shah, dans un communiqué. « Comme d'autres nations ayant une immigration fondée sur le mérite, le président Trump se bat pour des solutions durables qui renforcent notre pays en accueillant ceux qui contribuent à notre société, font croître notre économie et s'assimilent à notre grande nation », a-t-il poursuivi.

Les parlementaires étaient présents pour évoquer les discussions entre les responsables des deux partis pour encadrer le sort des « Dreamers », les jeunes bénéficiaires du programme appelé Daca (Deferred Action for Childhood Arrival), hérité de l'administration Barack Obama. Les négociations sont ardues entre la Maison-Blanche et les parlementaires sur ce projet.

L'indignation de l'Afrique

Vendredi, les Africains ont réagi avec colère et amertume aux propos du président américain Donald Trump. « Je suis le fils d'un continent étincelant qui s'appelle l'Afrique, et j'en suis fier. Mon héritage est profondément ancré dans mes racines kényanes. L'Afrique n'est pas un endroit de merde, M. Trump », a tweeté l'ancien champion du monde d'athlétisme Bernard Lagat, coureur de demi-fond naturalisé américain en 2004. Exprimant leur mépris face au milliardaire devenu président, nombreux ont été ceux sur les réseaux sociaux à partager des photos de gratte-ciel modernes ou de paysages magnifiques de leurs pays, accompagnées du hashtag #shithole (le mot anglais utilisé par M. Trump).

La ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, a tweeté que les remarques de Donald Trump ont porté un « coup cinglant » aux relations diplomatiques entre Washington et les pays africains. « Si c'est confirmé, il s'agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des États-Unis. Désolé, mais il n'y a pas d'autre mot que raciste », a déclaré pour sa part le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève. « Président Trump, un jour, je vous emmènerai dans un pays de merde appelé le Ghana », a écrit le Ghanéen Edmond Prime Sarpong sur Facebook. « Le premier arrêt sera le château d'Osu, ensuite le château d'Elmina et puis les plus de 40 forts ayant servi à détenir environ 30 millions d'esclaves battus et emmenés en bateau (vers les Amériques, NDLR), serrés comme dans une boîte de sardines. Ensuite, je vous raconterai l'histoire de l'Afrique et comment des gens comme vous en ont fait un continent de merde », a-t-il poursuivi.

Le commentateur politique kényan Patrick Gathara a déclaré à l'AFP que les propos de Donald Trump ne constituaient « rien de nouveau » de la part d'une administration américaine « raciste et ignorante », ainsi que de la part de l'Occident en général. « Ce n'est pas différent de ce que Hollywood ou les médias occidentaux disent de l'Afrique depuis des décennies », a-t-il dit. « Ce qui est encore plus insultant, c'est l'hypocrisie de tous ceux qui condamnent Trump - et il doit être condamné - sans regarder leurs propres langage et conduite. »

L'activiste kényan Boniface Mwangi a appelé sur Twitter à « ne pas confondre les dirigeants de merde que nous les Africains élisons, avec notre beau continent ». « Notre continent est le plus béni de tous, mais il a été violé par des impérialistes en collaboration avec nos dirigeants merdiques pendant des générations. » En Afrique du Sud, le parti au pouvoir Congrès national africain (ANC) a qualifié les propos de Donald Trump d'« extrêmement offensants » alors qu'Ateny Wek Ateny, porte-parole du président du Soudan du Sud, pays en guerre depuis décembre 2013, a, lui, qualifié les déclarations du président américain de « scandaleuses ». Une résidente de la capitale sud-soudanaise Juba a toutefois affirmé à l'AFP que les commentaires de Trump étaient « très pertinents » : « C'est grâce à nos dirigeants africains qu'on nous insulte de la sorte. » Au Nigeria aussi, beaucoup ont assuré sur Twitter que leur pays était bien « un pays de merde ». L'humoriste sud-africain Trevor Noah, présentateur de l'émission Daily Show sur la chaîne américaine Comedy Central, s'est pour sa part dit « offensé » car ressortissant du « Pays de merde du Sud », référence humoristique à son pays d'origine.

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Le Point

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Commentaires

2
Assade Habibou
6 années ya
On l'emmerde aussi c'est lui m
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Issoufou Rabo Maino
6 années ya
L Afrique doit r
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0
Hajia Hawa Kindo
6 années ya
Il est entrain d d
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2
Mansour Mamane Abdou
6 années ya
Il n'a cas nous traiter de tout ce qu'il veux ,on cherche toujours de collabor
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0
bill
6 années ya
Il a d
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0
zazafi
6 années ya
moi
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