Macron a-t-il créé un incident diplomatique en se moquant du président du Burkina-Faso ?
Interpellé sur la gestion de sa politique intérieure par Emmanuel Macron, le président burkinabé, Roch M. C. Kaboré, a quitté la salle.
Ce devait être un discours destiné à fonder un nouveau rapport avec l'Afrique. Pourtant, Emmanuel Macron a dérapé, en plein discours devant 800 étudiants et devant le président du Burkina Faso, Roch M. C. Kaboré, au sein de l'université de Ouagadougou. Alors que la rencontre avait bien commencé, le président de la République a fait un trait d'humour qui n'a pas été du goût du président burkinabé.
Le président du Burkina-Faso quitte la salle
"Vous me parlez comme si [la France] était encore une puissance coloniale. Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso. C'est le travail du président [burkinabé] !", lance Emmanuel Macron devant une foule électrique, applaudissant à tout rompre. Interpellé, le président burkinabé décide alors de quitter la salle. Sous l'air hilare du président de la République, qui décide de réagir sous l'angle de l'humour. "Du coup il s'en va... Reste là !, lance Macron à l'endroit de son homologue. Il est parti réparer la climatisation", s'amuse-t-il.
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Incident diplomatique
Cette sortie pour le moins lunaire du président français a rapidement été reprise sur les réseaux sociaux. Pour certains, l'intervention humoristique se meut rapidement en un petit incident diplomatique.
Emmanuel Macron explique que le président du Burkina est parti réparer la climatisation de l'amphithéâtre. Il est en roue libre totale ? #Ouagadougou
— Yohan Roblin (@yohanroblin) 28 novembre 2017
Macron a frisé l'incident diplomatique : "Vous me parlez comme si j'étais le président du Burkina. Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans vos écoles, c'est le travail du président" Kaboré, qui quitte la salle #Ouagadougou
— Yohan Roblin (@yohanroblin) 28 novembre 2017
Le débat sur la décolonisation du continent africain avait en effet sous-tendu toute l'intervention du président. "Il faut rompre avec cette habitude de reprocher toujours à la France ce qui se passe mal ici"avait-il déclaré plus tôt dans son discours. Lorsqu'il était candidat à la présidentielle, il avait pourtant jugé la colonisation comme étant un "crime contre l'humanité", c'est-à-dire un crime imprescriptible.
Au début de son intervention, le président avait tenu à se dédouaner de toute velléité néocolonialiste.
Je suis d’une génération qui n’a jamais connu l’Afrique coloniale.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 28 novembre 2017
Je suis d’une génération dont un des plus beaux souvenirs politiques est la victoire de Nelson Mandela sur l’apartheid.
C’est ça l’histoire de notre génération.
Je suis d’une génération où on ne dit pas à l’Afrique ce qu’elle doit faire.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 28 novembre 2017
Roch M. C. Kaboré reviendra quelques minutes plus tard dans la salle, preuve que l'incident, si incident il y a eu, a vite été oublié.
L'entourage du président burkinabé assure que cette polémique constitue "un non-sujet", et que le discours d'Emmanuel Macron a "vraiment plu" à Kaboré, selon Le Monde.
Pourtant, sur place, les réactions des hommes politiques burkinabés sont mitigées. "C’était déplacé", "un peu gros, quand même", "il aurait pu faire sa plaisanterie en présence du président du Faso, mais sans lui…", a relevé la correspondante du Monde à Ouagadougou.
L'entourage du président burkinabé assure que cette polémique constitue "un non-sujet", et que le discours d'Emmanuel Macron a "vraiment plu" à Kaboré, selon Le Monde.
Pourtant, sur place, les réactions des hommes politiques burkinabés sont mitigées. "C’était déplacé", "un peu gros, quand même", "il aurait pu faire sa plaisanterie en présence du président du Faso, mais sans lui…", a relevé la correspondante du Monde à Ouagadougou.
Commentaires
quand tu vois le niveau des questions des