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La crise migratoire est une problématique importée vers l’Afrique. Le Continent n’a pas de problème ni avec les réfugiés et moins encore avec les migrants qu’il abrite plus que nulle part au monde… C’est une des principales conclusions qui a fait consensus lors des débats tenus à Casablanca, le 29 septembre dernier, à l’occasion de la seconde édition de la conférence internationale «Africa Convergence», organisée par La Tribune Afrique.

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L’Afrique ne connaît pas de problèmes avec les réfugiés ou les migrants bien qu’elle en accueille une importante partie du fait des conflits ou de la mauvaise gouvernance qui assaillent le Continent. Paradoxalement pourtant, c’est ce que les pays européens et les partenaires internationaux essaient d’ériger en défi stratégique pour le développement du Continent, au détriment des vrais enjeux de l’heure, lesquels  se rapportent pour l’essentiel à une problématique plus criante, celle de la gouvernance.

Du milliardaire et philanthrope soudano-britannique Mo Ibrahim, à l’homme politique malien Moussa Mara, en passant par l’homme d’affaires sénégalais Kabirou Mbodje, les avis font consensus sur ce point.

Le constat est pourtant flagrant : Si pour l’Europe, l’objectif principal est de freiner l’arrivée massive des migrants sur ses territoires, les gouvernements des pays africains se laissent insidieusement berner par cette nouvelle stratégie occidentale, moyennant quelques contreparties financières.

Une faillite morale de l’Europe

C'est presque vers un consensus que convergent les avis des panélistes sur cette crise migratoire. «L'Afrique n'a pas de problèmes avec les réfugiés qui est plutôt celui de l'Europe», comme l'a si bien résumé Dr Mo Ibrahim, CEO de la fondation éponyme et pour qui l'Europe ne devrait pas se plaindre autant et surtout pas plus que le Continent. «C'est une faillite morale de l'Europe face à cette question. Il est malhonnête de confondre réfugiés et immigrés. 500 Millions d'Européens riches crient recevoir un million de réfugiés alors que l'Afrique en reçoit plus de 20 millions, sans jamais se plaindre», a regretté Mo Ibrahim en mettant en cause la mauvaise gouvernance qui hypothèque le développement du Continent.

Le fondateur de l’ex-groupe de télécoms panafricain Celtel n’a pas manqué de plaider pour qu’enfin «l’Afrique soit acteur de son actualité et se raconte sa propre histoire».

L’essentiel des réfugiés se trouve en Afrique

De son côté, l'ancien Premier ministre malien Moussa Mara a souligné que «l'essentiel des réfugiés se trouve en Afrique». L’enjeu, au-delà de la conjoncture, c’est de gérer la problématique en s’attaquant à ses racines.  «La question des réfugiés relève de la solidarité internationale. Les migrations s'inscrivent dans des tendances structurelles en raison, notamment du fait qu'elles sont pour la plupart du temps les conséquences des conflits qui sont eux-mêmes engendrés par des facteurs structurels. Personne ne migre volontairement», a-t-il fait savoir. D’après lui, il y a urgence à s'atteler dès à présent à apporter des réponses structurelles et appropriées, surtout que la tendance n'est pas près de s'inverser. Un avis qui vaut tout son pesant d'or pour Moussa Mara, lui qui a vécu de l'intérieur et a été amené à gérer, en tant que chef de gouvernement du Mali, un pays où la question se pose avec acuité.

Faire en sorte que l’herbe soit grasse chez nous

Autre avis concordant, celui de Kabirou Mbojie, CEO de Wari et décideur économique d’une génération qui porte l'avenir du Continent : «Il y a beaucoup plus de migrants en Afrique qu'ailleurs au monde. C'est comme une loi naturelle qui fait que chacun va là où l'herbe est plus verte. Le plus grand enjeu est de faire qu'elle le soit chez nous et c'est l'un des défis du Continent».

Pari réussi pour la seconde édition d’«Africa Convergence»

La journée d’échange autour «du donner et  du recevoir» a tenu toutes ses promesses, au regard de la qualité des intervenants, mais aussi des thématiques abordées lors des différents panels et qui portent sur les défis et les enjeux pour les nouveaux «champions du Sud». Un pari audacieux, mais au final tenu réussi.

La seconde édition de la Conférence internationale «Africa Convergence», organisée par le média économique panafricain de référence, La Tribune Afrique, a choisi la capitale économique marocaine, Casablanca, afin de fédérer le 29 septembre dernier, des décideurs politiques, des opérateurs économiques ainsi que des acteurs du développement en provenance de divers pays du Continent et d’ailleurs, autour de la thématique des «nouveaux champions du Sud». Après une première édition réussie à Paris en 2016, le rendez-vous de Casablanca se voulait celui du «donner et du recevoir». Dans un contexte de croissance rapide du Continent, l’émergence de grandes entreprises africaines et leur intégration dans la nouvelle donne économique mondiale interpelle tous les protagonistes : pouvoirs publics, apporteurs de capital, fournisseurs de solutions, partenaires économiques, institutionnels, Think-Tanks, philosophes, penseurs et commentateurs, tous sont concernés par le défi du franchissement d’un nouveau cap. C’est cette occasion qu’offre désormais «Africa Convergence» dont l'objectif, selon Abdelmalek Alaoui, CEO de Guépard et éditorialiste à La Tribune Afrique, est de «proposer au public un angle de vision différent qui donnerait à voir une autre perspective que celle traditionnellement présentée, souvent partagée entre afro-optimistes et afro-pessimistes».

A.   Y. Barma Actuniger.com



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