Alpha Condé : les Africains doivent "prendre en charge" la lutte contre le terrorisme au Sahel
Le président de l’Union africaine (UA) Alpha Condé, en visite au Tchad, s’est prononcé pour une participation accrue des troupes africaines dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, alors que le président tchadien a menacé dimanche de retirer ses soldats des opérations en Afrique.
“L’Union africaine (UA) doit prendre en charge la lutte contre le terrorisme”, a déclaré mercredi le président de l’UA Alpha Condé en marge d’un forum sur la jeunesse à N’Djamena, estimant qu’“il faut que ce soient les Africains eux-mêmes qui assument ce combat” étant donné que “la présence des Casques bleus [de la Minusma] n’a pas donné des résultats”.
Dimanche, le président tchadien Idriss Déby avait déclaré dans une interview à plusieurs médias français que son pays “sera dans l’obligation de se retirer” des opérations militaires en Afrique “si rien n’est fait” pour aider financièrement le Tchad.
Le chef de l’UA Alpha Condé, successeur d’Idriss Déby à la tête de l’organisation des Etats africains, a estimé que “c’est nous qui devons désormais fournir les Casques bleus et la communauté internationale doit nous accompagner”. Il a invité le Conseil de sécurité de l’ONU à “d’abord transférer le pouvoir au G5”, une force militaire africaine conjointe visant à enrayer l’expansion des groupes jihadistes dans le Sahel.
Il faut que ce soient les Africains eux-mêmes qui assument ce combat étant donné que la présence des Casques bleus [de la Minusma] n'a pas donné des résultats
Une résolution saluant le déploiement de cette force africaine comprenant le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad a été adoptée mercredi au Conseil de sécurité des Nations unies.
“On ne peut pas faire les deux à la fois, être dans le G5 Sahel et en même temps dans une autre mission sur le même théâtre”, avait déclaré Idriss Déby dont les soldats forment le troisième contingent le plus important de la Minusma au Mali (1.390 hommes), et qui a déployé 2.000 hommes au sein de la Force multinationale mixte (FMM) combattant le groupe islamiste nigérian Boko Haram dans la région du Lac Tchad.
AFP