Brésil : insultes et tensions lors du vote sur la destitution de Dilma Rousseff
Le Brésil est suspendu aux votes de ses députés. Les parlementaires ont commencé à voter dimanche soir sur la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff, accusée de maquillage des comptes publics, lors d'une séance plénière houleuse.
Vers 2h20, en France, le score était de 255 voix pour la destitution et 83 contre.
L'opposition doit obtenir 342 votes (2/3) pour que la procédure soit renvoyée au Sénat qui aurait le dernier mot sur la destitution de Dilma Rousseff, faute de quoi elle sauvera son mandat. Dans l'hémicycle, 504 des 513 députés étaient présents, chacun d'entre eux disposant de dix secondes pour annoncer son vote. Les députés de gauche minoritaires criaient «canailles!», «lâches!», «putschistes» à l'adresse de leur collègues conservateurs», qui les traitaient de «voleurs».
Pro et anti-destitutions séparés par une barrière
«Au nom du vote populaire et des règles démocratiques, je vote contre cet impeachment parce qu'il n'existe aucun crime» imputable à Dilma Rousseff, a déclaré la députée socialiste Janete Capiberibe. «Dehors Cunha !», a-t-elle ensuite crié en direction du président du Congrès des députés, l'ennemi juré de la présidente, qui mène les débats, malgré son inculpation dans le cadre du scandale de corruption autour de la compagnie pétrolière publique Petrobras.
Plusieurs écrans géants retransmettaient les débats des députés réunis en séance plénière. A Brasilia, pro et anti-destitution étaient séparés par une imposante barrière érigée face au Congrès. Dans la rue, la mobilisation en ce jour historique était moins forte que prévu. En milieu d'après-midi, 18 000 manifestants «pro-destitution» étaient massés d'un côté de la barrière et 7 000 «anti» de l'autre, selon la police.
Le Parisien