Au Burkina Faso, le général Diendéré reconnaît ses « torts » après son coup d’Etat
Le président de la transition au Burkina Faso, Michel Kafando, a été officiellement réinstallé à la tête du pays, une semaine après avoir été renversé par un putsch, lors d’une cérémonie publique, mercredi 23 septembre, en présence de chefs d’Etat de la région. L’organisation d’élections démocratiques demeure « l’objectif primordial », a déclaré M. Kafando après sa nomination.
A l’issue de cette cérémonie, le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, a affirmé : « Le putsch est terminé, on n’en parle plus. » « Le plus grand tort a été d’avoir fait ce putsch », a ajouté l’ancien bras droit de l’ex-président Blaise Compaoré. « Aujourd’hui, quand on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre de faire des actions de ce genre ».
« Nous avons vu ce qui s’est passé. Nous avons su que le peuple n’était pas favorable. C’est pour ça que nous avons tout simplement abandonné. (…) Ce qui me rend de bonne humeur, c’est que nous ayons évité l’affrontement. C’est très important. Nous avons toujours souhaité qu’il n’y ait pas de combats entre frères d’armes. »
Report des élections de plusieurs semaines
Mercredi matin, le président de transition burkinabé avait salué lors d’une allocution « la clameur nationale » qui s’est élevée « contre les usurpateurs ».
« Le gouvernement de transition que vous avez librement choisi et en qui vous avez totalement confiance est resté le seul à incarner la volonté du peuple souverain. »
Le premier ministre de transition, Isaac Zida, également rétabli dans ses fonctions mercredi, a évoqué un report de « plusieurs semaines » des élections, initialement prévues le 11 octobre. Des scrutins présidentiel et législatifs devaient clore la période de transition ouverte après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé par un soulèvement populaire en octobre 2014.
Michel Kafando avait été renversé le 17 septembre par le régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d’élite de l’armée burkinabée et garde prétorienne de Blaise Compaoré. Dans la nuit de mardi à mercredi, putschistes et loyalistes sont finalement parvenus à un accord d’apaisement, prévoyant notamment le retour du RSP dans ses casernes. Le général Gilbert Diendéré, chef des putschistes et ancien bras droit de M. Compaoré, a aussi accepté le retour au pouvoir du président de transition.
Le Monde
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