Mali: échanges de tirs à Nara, à la frontière avec la Mauritanie
Au Mali, dans la ville de Nara, proche de la frontière avec la Mauritanie, des échanges de tirs nourris ont été entendus, ce samedi 27 juin au matin et jusqu'à la mi-journée. C’est un camp militaire qui aurait été pris pour cible dans cette attaque. Dès le début de la matinée, une grande partie de la population est restée terrée chez elle.
Tout a commencé tôt samedi matin. Le ciel commence à peine à blanchir au dessus des maisons de Nara quand des coups de feu trouent le silence. Des véhicules tout terrain et des motos chargées de combattants armés sont aperçus. Le groupe se divise en deux. Un premier part vers le camp militaire, un second sillone la ville, située à 380 km au nord de la capitale Bamako et à une trentaine de kilomètres de la frontière mauritanienne où se trouve ce camp d'Ould Issa.
Il semblerait que certains de ces hommes armés étaient infiltrés depuis quelques jours dans Nara. Ils se sont tout de suite dirigés vers le camp militaire de Ould Issa, situé à l’ouest de Nara. Des coups de feu ont été entendus ; l’armée malienne a riposté et, tout au long de la matinée, des témoins ont entendu des détonations d’armes lourdes.
Selon des témoins, les assaillants ont déambulé vers le centre de la ville en criant « Allah akbar ! » (Dieu est le plus grand). « J’ai vu des gens enturbannés. Certains avaient la peau noire ; d’autres la peau blanche », dit un habitant de Nara. Les combats vont durer plus de quatre heures. L'armée malienne finit par repousser l'attaque. Pour ce fonctionnaire de Nara, il n'y a aucun doute, les assaillants sont des membres d'Aqmi : « Ce sont des gens d'Aqmi, vu leur habillement : boubou, turban blanc. On en a vu deux passer dans notre rue, ici. Ils étaient armés, ils marchaient gaillardement avec leur fusil. Quand ils croisaient des gens, ils disaient à certains de lever la main pour dire "Allah Akhbar". »
Les tirs étaient certes concentrés à l’ouest de la ville, mais un ancien élu de la localité qui habite à l’est de Nara, a déclaré à RFI qu’une balle perdue était tombée dans sa maison sans faire de victimes. A la mi-journée, on entendait toujours des tirs sporadiques, dans la périphérie de la ville de Nara. Il faudra attendre un peu avant de parler de la maîtrise totale de la situation par l’armée malienne.
La forêt de Wagadou, ancienne base d'Aqmi
« Depuis 5h00, ce samedi matin, jusqu’en fin de matinée, il y a eu des tirs à Nara. Depuis des motos, ça tire partout. Dans mon quartier, il y a une roquette qui est tombée mais qui n’a pas fait de victimes. Ils sont du côté du camp militaire. Quand ça tire, ça tire très fort. Pour le moment, nous avons vu des soldats maliens passer. Ils ont dit à tout le monde de rentrer et de prier pour eux aussi », a témoigné cet habitant de Nara, joint par RFI.
Le marché de la ville ainsi que les magasins ont fermé. Les populations se sont terrées chez elles. Dans la journée, l’armée malienne affirmait être en pleine opération de ratissage. les assaillants étaient nettement moins visibles en ville.Des témoins ont affirmé, à RFI, au téléphone, avoir vu au moins, « deux corps de jihadistes tués », dans les rues de Nara.
Nara est située à quelques dizaines de kilomètres de la forêt de Wagadou, une ancienne base de repli d'Aqmi d'où ce groupe avait été chassée en 2011 par l'armée. Mais depuis le début de l'année les autorités maliennes s'inquiètent du fait que des groupes armés tentent de reprendre pied dans la forêt de Wagadou. En janvier dernier, deux localités proches de cette forêt avaient été attaquées.
RFI
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