Bénin: un membre de l’opposition à la tête de l’Assemblée nationale
Au Bénin, l'opposition a réalisé un tour de force : Adrien Houngbedji a été élu à la tête de l'Assemblée nationale. L'opposition a par ailleurs raflé la majorité des sièges du bureau politique de l'Assemblée, ce qui devrait rendre les dix derniers mois du mandat du président Boni Yayi, plus complexes. Cette configuration est la suite logique des élections législatives du mois dernier.
Adrien Houngbedji a été élu avec 42 voix sur 83. Le vote a été très serré, puisqu'il n'obtient qu'une voix de plus que Komi Koutché, qui dirige la mouvance présidentielle. La composition du bureau politique de l'Assemblée nationale est dominée par des leaders de l'opposition : des figures qui reflètent les trois grandes régions du pays et chaque tendance de l'opposition.
De son côté, la mouvance présidentielle n'a plus que 33 sièges sur les 83 que compte l'Assemblée. C'est donc « un coup politique contre Boni Yayi », analyse le chercheur Mathias Hounkpe. Avec cette majorité au sein du bureau politique et le recul de la mouvance présidentielle, toute discussion est exclue autour d'une éventuelle révision de la Constitution, souhaitée par le président.
L'opposition occupe désormais six des sept postes du bureau de l'Assemblée nationale. Parmi les personnalités, figurent notamment Eric Houndete, président du groupe parlementaire l'Union fait la Nation, ou encore le général Robert Gbian, élu 2e vice-président de l’Assemblée. Pour le chercheur Mathias Hounkpe, l'opposition vient ainsi de réaliser « un coup de force contre le président » Boni Yayi. « L’un des éléments que cela révèle, c’est le fait que le président de la République est en train progressivement perdre les moyens qu’il a toujours utilisés pour avoir une sorte de contrôle sur la classe politique au Bénin, analyse-t-il. Je veux parler de la séduction et de l’intimidation. Je pense que le tour de force à montrer que le chef de l’Etat est progressivement en train de perdre ses moyens. »
Adrien Houngbedji est une figure connue de la scène politique béninoise. C'est la troisième fois que ce juriste de formation, avocat de 74 ans, dirige l'Assemblée nationale. C'est une personnalité qui a connu l'exil pendant près 17 ans pour avoir soutenu le régime de l'opposant Mathieu Kérékou.
Un observateur le décrit comme une personnalité qui a pu faire, ces derniers mois, le consensus entre plusieurs sensibilités de l'opposition. Autre gage de confiance, d'après ce responsable : « Il n'est plus éligible à une élection présidentielle et pourra ainsi calmer le jeu en 2016. »
RFI
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Commentaires
Etant de convictions differentes et de partis differents a les voir echanger sur des positions d'enjeux importants analyses sur des angles differents ... L'on croyerait qu'ils ne s'adresseraient plus la parole...
N'avait pas dit malgre nos differences politiques,son Frere n'en demeure pas moins son Frere?
Quelle Lecon!
TOTO A DIT pense meme qu'il fut parti voire dirigea par le passe.. Une Assemblee ou tous les DEPUTES BENINOIS sont soit des Avocats avec des titres de DOCTEURS... et autres DOCTEURS: 64 En tout
OH JAH! Fallait voir la force de l'ARGUMENTATION!