GUINEE CONAKRY : Moussa Dadis Camara candidat à la présidentielle
« Les souffrances des Guinéens n’ont que trop duré et il est temps d’aller affronter par tous les moyens légaux, les obstacles qui assaillent sans cesse le quotidien des populations. Osons avec courage et patriotisme pour gagner. Que la bataille démocratique commence jusqu’à la victoire finale », a déclaré Moussa Dadis Camara.
Moussa Dadis Camara qui réside au Burkina Faso depuis 2010, annonce son retour en Guinée pour se consacrer à ses activités politiques après avoir démissionné de l'armée. «J’ai servi la nation en ma qualité de militaire, j’ai donc décidé de faire ma démission au sein des forces armées, car un ancien président, commandant en chef des forces armées, ne peut plus retourner dans les rangs, considère-t-il. Pour éviter les conflits d’autorité au niveau de la hiérarchie militaire, j’ai jugé personnellement de jouir de mes droits civiques. »
Selon le porte-parole du parti, ce sont entre autres son « pragmatisme dans la prise de décisions sur les questions brûlantes de la nation » et sa « qualité de rassembleur de tous les Guinéens » qui ont prévalu à sa désignation à la tête des forces patriotiques pour la démocratie et le développement.
Massacre du 28 septembre 2009
Si l'ancien de la junte au pouvoir entre 2008 et 2009 semble déterminé, le dossier du massacre du 28 septembre 2009 pourrait néanmoins se mettre au travers de son chemin. Protégé et isolé dans son exil doré de Ouagadougou, Moussa Dadis Camara pourrait être, en effet, à nouveau entendu s'il rentre enfin à Conakry dans le cadre de l’enquête sur ce massacre. 157 personnes parmi des milliers de manifestants, qui s'opposaient à la candidature possible de Camara à la présidentielle de 2010 avaient été tués par des soldats lors d'un rassemblement pacifique au stade de Conakry.
Les magistrats guinéens en charge de cette enquête très sensibles se sont rendus dans la capitale burkinabée en 2014 pour auditionner Moussa Dadis Camara mais des associations guinéennes de défense des droits de l'homme en veulent visiblement plus, et souhaitent que l'ancien militaire soit à nouveau entendu.
La Cour pénale internationale est censée suivre cette enquête et faire un point tous les six mois, mais l'épidémie d'Ebola a pour le moment bloqué ses travaux.
A Conakry, ni la justice guinéenne, ni les autorités n'ont pour le moment réagi à l'annonce de cette candidature.
RFI
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