Lancement du Projet PACIPA : plus de 600 milliards de FCFA pour révolutionner l'agriculture au Niger et renforcer la sécurité alimentaire
Le Premier Ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, a présidé ce lundi 29 juillet 2024, au centre des conférences Mahatma Gandhi de Niamey, la signature de l'accord de financement et le lancement officiel du Projet d'Appui au Développement des Cultures Irriguées et à l’Intensification de la Production Animale (PACIPA). Ce programme, soutenu par un investissement de 1 milliard de dollars (plus de 600 milliards de FCFA) approuvé le mois dernier par le Conseil d'Administration de la Banque Mondiale, marque le début d'une initiative ambitieuse visant à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, améliorer la résilience aux risques climatiques et accroître la productivité agricole.
La cérémonie s’est déroulée en présence des membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), les membres du gouvernement, de M. Ousmane Diagana, vice-président régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à la Banque Mondiale. Parmi les autres personnalités présentes figuraient le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, Ministre de l'Agriculture et de l'Élevage, Moumouni Boubacar Saidou, Ministre Délégué à l’Économie et aux Finances, Han Fraeters, Représentant résident de la Banque Mondiale au Niger, Dr. Abdoulaye Mohamadou, Secrétaire Exécutif du CILSS, et Chakib Jenane, Directeur Régional de la Banque Mondiale pour le Développement Durable.
Le projet PACIPA, une révolution pour l'agriculture nigérienne face aux défis climatiques et alimentaires"
Dans son discours, Ousmane Diagana a commencé par féliciter le panel de discussion pour la qualité de ses interventions sur la sécurité alimentaire. Il a exprimé sa reconnaissance pour le partenariat de longue date entre la Banque Mondiale et le Niger, mettant en lumière l'importance historique et actuelle de cet engagement.
"Je suis particulièrement honoré d'être ici aujourd'hui pour assister au lancement du Projet de Modernisation de l'Agriculture et de l'Élevage. Ce projet marque un tournant significatif dans notre coopération avec le Niger. Le soutien que nous apportons aujourd’hui vise à répondre à des défis urgents et complexes : la sécurité alimentaire, les crises climatiques et les vulnérabilités économiques. Le Niger, avec ses défis spécifiques, est un exemple de ce que nous pouvons accomplir avec une approche collaborative et innovante."
Diagana a détaillé les caractéristiques du PACIPA, soulignant que ce projet est unique en son genre en raison de son ampleur et de son approche en plusieurs phases. Il a expliqué que la première phase verra une allocation immédiate de 350 millions de dollars. Le projet s'engage à transformer l’agriculture nigérienne en investissant dans l'irrigation, les semences améliorées et les technologies modernes.
"Notre objectif est clair : nous voulons transformer l'agriculture pour qu'elle devienne un pilier solide de l'économie nigérienne. Cela implique d'améliorer les rendements, d’augmenter la productivité et de garantir une sécurité alimentaire durable. En soutenant des initiatives telles que le PACIPA, nous mettons en place les bases pour une agriculture plus résiliente et plus productive."
Diagana a également abordé les enjeux globaux auxquels la Banque Mondiale doit faire face, tels que le changement climatique et l’insécurité alimentaire, tout en soulignant l’importance d'adopter des solutions audacieuses et durables pour le développement à long terme.
Projet d'Appui au Développement des Cultures Irriguées et à l’Intensification de la Production Animale (PACIPA) : un nouveau souffle pour l'agriculture et le développement du Niger
Dans son intervention, le Premier Ministre Ali Mahamane Lamine Zeine a souligné l'importance cruciale du PACIPA pour le Niger, tout en rappelant la relation historique et personnelle avec Ousmane Diagana. Il a décrit Diagana comme un "vieil ami" et "véritablement un frère qui connaît parfaitement le pays". En mentionnant leurs discussions lors des assemblées du printemps à Washington, il a mis en avant les priorités du gouvernement nigérien présentées à Diagana, et l'engagement immédiat de ce dernier à soutenir ces priorités.
Le Premier Ministre a souligné que l'agriculture est la première priorité du général Abdourahmane Tiani, le chef de l'État. Il a également abordé l'importance de l'énergie, du développement humain, de la santé et de l'éducation dans la stratégie de développement du Niger. Il a exprimé sa satisfaction quant à l'alignement des priorités de la Banque Mondiale avec celles du gouvernement nigérien, renforçant ainsi la coopération et les efforts communs pour répondre aux défis du pays.
En lançant officiellement le projet PACIPA, Ali Mahamane Lamine Zeine a déclaré : "Je lance ce projet PACIPA au bénéfice des Nigériens. C'est le premier du genre, et c'est un défi qu'il nous lance, un défi de voir se réaliser très rapidement et, inch'Allah, nous le ferons. La Banque sera satisfaite, et tous les partenaires qui soutiennent le Niger verront que notre pays est bien capable de répondre à ces défis."
Il a ensuite exhorté le Ministre de l'Agriculture à exécuter et suivre rigoureusement la mise en œuvre du projet, en rappelant que le chef de l'État, le général Tiani, suivra cela avec attention. "Monsieur le ministre de l'Agriculture, je vous demande d'exécuter et de suivre, car l'une des résolutions de la revue du portefeuille est que les ministres responsables des projets s’impliquent eux-mêmes pour suivre la mise en œuvre sur le terrain."
Panel de haut niveau sur la sécurité alimentaire au Sahel : les défis et opportunités examinés par des experts et ministres nigériens
L'événement a également comporté un panel de haut niveau sur la situation de la sécurité alimentaire au Niger et dans le Sahel, organisé en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage et la Banque Mondiale. Ce panel animé par le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, Ministre de l'Agriculture et de l'Elevage, Mr Moumouni Boubacar Saidou, Ministre Délégué à l'Economie et aux Finances, Dr. Abdoulaye Mohamadou, Secrétaire Exécutif du CILSS et Mr Chakib Jenane, Directeur Régional de la BM pour le Développement Durable a permis d’examiner en détail les défis et les opportunités dans le secteur agricole, notamment l’impact des crises climatiques et les défis liés à l’insécurité alimentaire.
Le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, Ministre de l'Agriculture et de l'Élevage, a rappelé l'importance de l'autosuffisance alimentaire et la nécessité de valoriser la production locale. Il a souligné les efforts pour développer l’irrigation et améliorer l’élevage comme réponses essentielles aux défis alimentaires. Dr. Abdoulaye Mohamadou, Secrétaire Exécutif du CILSS, a abordé les défis du changement climatique et les limitations dans l’usage des engrais, tout en mettant en avant les progrès réalisés dans la production agricole malgré ces obstacles. Moumouni Boubacar Saidou, Ministre Délégué à l’Économie et aux Finances, ainsi que Chakib Jenane, Directeur Régional de la Banque Mondiale pour le Développement Durable, ont discuté des investissements nécessaires et de l'importance d'un soutien financier adéquat pour surmonter les défis alimentaires.
La signature de la convention et le lancement du PACIPA représentent une étape décisive pour l’agriculture au Niger. Ce projet ambitieux promet de transformer le secteur agricole, améliorer la résilience climatique et renforcer la sécurité alimentaire, offrant ainsi un avenir plus prospère et durable pour les populations nigériennes. Avec l'engagement de la Banque Mondiale et la détermination du gouvernement nigérien, le PACIPA ouvre de nouvelles perspectives pour le développement agricole du pays.
Abdoulkarim Moumouni (actuniger.com)
Commentaires
Le Niger etait le premier producteur d’huile d’arachide en Afrique, le Burkina a une usine de tomates concentrées même pas 5 milliards CFA, le blé pousse dans tout le Niger, nos commerçants peuvent se mettre sur un projet au lieu d’importer des pâtes des usines made Niger
Les rendements au Niger pour la plupart des cultures de base, comme le mil, le riz et le sorgho, sont nettement inférieurs aux moyennes mondiales, soulignant la nécessité d'améliorer les technologies et pratiques agricoles.
L'amélioration de l'irrigation, l'adoption de variétés de semences à haut rendement, l'amélioration de la gestion des sols et l'élargissement de l'accès aux intrants agricoles pourraient aider à combler l'écart de rendement.
Surtout il faut absolument associer le monde rural à la conception et à la réalisation de ce projet important , si non se sera l'échec assuré.