AES : lancement à Bamako de la Banque confédérale d’investissement, dotée de 500 milliards de FCFA

Bamako a accueilli cette semaine un rendez-vous économique majeur de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les ministres de l’Économie et des Finances du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont signé la convention créant la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES), dotée d’un capital initial de 500 milliards de FCFA (environ 890 millions de dollars), ouvrant la voie à son opérationnalisation.
Cette institution vise à devenir un outil central pour financer les ambitions économiques et sociales des trois pays, avec un prélèvement confédéral prévu pour alimenter durablement ses ressources.
Pour les autorités de l’AES, l’enjeu dépasse la simple création d’une banque. « Une étape décisive a été franchie », a déclaré le Premier ministre nigérien et ministre de l’Économie et des Finances, Ali Lamine Zeine. À ses yeux, la BCID-AES incarne « le véhicule de notre autonomie décisionnelle », capable de mobiliser des financements selon « nos calendriers, nos normes et nos visions de développement ».
La future banque aura pour mission de soutenir des projets structurants à fort impact, notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de l’industrie, ainsi que dans les interconnexions régionales et l’appui au secteur privé. Le ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, a insisté sur le rôle central de la BCID-AES dans le financement de ces projets stratégiques, tandis que son homologue malien évoquait un outil clé pour accompagner la transformation économique du Sahel.
La dynamique s’est poursuivie jeudi 11 décembre 2025, avec la réception, à Bamako, d’une délégation de haut niveau par le Président de la Transition du Mali et Président de la Confédération des États du Sahel, le Général d’Armée Assimi Goïta. Conduite par le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, la délégation comprenait Dr Aboubakar Nacanabo pour le Burkina Faso et Ali Lamine Zeine pour le Niger. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre des travaux finaux visant à rendre la banque pleinement opérationnelle.
« Nous avons validé et signé les statuts de la banque, ce qui marque officiellement sa création », a annoncé Dr Aboubakar Nacanabo, porte-parole de la délégation. Cette validation ouvre la voie à la phase opérationnelle, même si certaines modalités de fonctionnement restent encore à préciser.
La prochaine étape concernera la nomination des dirigeants de la BCID-AES, un passage obligé pour engager la mobilisation de financements complémentaires, notamment sur les marchés. Lors de l’audience, les ministres ont également reçu les orientations finales du Président Assimi Goïta sur la vocation stratégique de l’institution. « Il s’agit de financer des projets à fort impact, en cohérence avec la ligne de souveraineté tracée par nos trois Chefs d’État », a souligné le ministre burkinabè.
Avec la BCID-AES, l’Alliance des États du Sahel entend se doter d’un levier financier souverain, capable d’accélérer l’intégration régionale, de soutenir le développement économique et de renforcer la résilience des populations sahéliennes, dans un contexte marqué par de profonds défis économiques et sécuritaires.
Ibrahim Issa (actuniger.com)






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